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Il nous faut un plan de bataille !

Macron propose un « pacte social » : pas de concertations ! Les directions syndicales doivent le dénoncer !

Ce jeudi 4 juin, organisations syndicales et patronales étaient reçues à l’Elysée. L’occasion pour le président de la République de proposer un « pacte social » pour soi-disant « sauver l’emploi ». Une nouvelle tentative de « dialogue sociale » que les syndicats, au premier titre la CGT, devraient dénoncer à force. Il ne peut être question de « négociations » avec un gouvernement qui approuve les 15000 suppressions d’emplois chez Renault. Tout au contraire, face à la crise, il nous faut un plan de bataille !

7 juin 2020

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Crédits photos : POOL/AFP

Ce jeudi au palais de l’Elysée, Edouard Philippe et Emmanuel Macron ont réunis les directions des principales confédérations syndicales (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC et la CFTC) et patronales (Medef, CPME, U2P, FNSEA) afin d’engager des « discussions » consacrée aux conséquences économiques de la pandémie sur les courts moyen terme. L’objectif ? Chercher des solutions pour « sauver l’emploi » et « bâtir une nouvelle donne » pour faire face à la récession historique déclenchée par suite de la crise du coronavirus : chômage partiel, l’aide élargie à l’embauche, la question de l’assurance chômage étaient notamment au programme.

A cette occasion, le président de la République a proposé pour la première fois un « pacte » aux organisations syndicales en insistant sur le dialogue social comme le rapporte le journal L’Opinion. « Il voulait savoir si nous étions prêts à entrer dans la discussion et nous le sommes » a affirmé l’un des participants à la rencontre. Le président aurait même exhorté syndicats et patronat à plancher ensemble sur des propositions dans l’optique de futures annonces dans les prochaines semaines selon Public Sénat « Il veut solliciter les partenaires sociaux pour une sorte de « pacte de confiance » afin d’agir dans la crise, pour l’emploi » croit savoir le président de la CFE-CGC.

Si pour l’heure, cette réunion n’a rien actée, les réactions des directions syndicales montrent qu’elles semblent ouvertes à la cette proposition de « pacte de confiance ». Point d’esclandre semble-t-il pour Philippe Martinez, secrétaire confédéral de la CGT qui, comme le rapporte le journal L’Opinion, a remis le plan de relance de la CGT à Macron à la fin de la réunion avant de remarquer que s’il est bon d’être écouté, il était encore mieux d’être entendu. De son côté, le responsable en charge de l’emploi à la CGT explique : « comme à chaque fois, on nous mettra devant un texte en disant ’vous voyez, nous avons concerté’ ». Une façon de pointer que pour la direction de la CGT un tel « pacte de confiance » s’ils se réalisait serait acceptable.

Mais c’est aussi le président du MEDEF Geoffroy Roux de Bézieux qui a accueillie positivement la proposition : « pour préserver l’emploi, on doit tous se mobiliser. Nous avons fait des propositions pour les jeunes, les apprentis, mais aussi sur l’activité partielle. Le Medef est prêt à travailler avec les partenaires sociaux sur tous ces sujets ». Une positive attitude de la part du patron du MEDEF qui nous en dit long sur la nature d’un tel « pacte de confiance » qui s’acheminera inexorablement vers de nouvelle attaque sous couvert de « dialogue social » contre le monde du travail et la jeunesse, la régression sociale sur toute la ligne : un pacte visant la régression sociale sur toute la ligne.

C’est ce que doit nous rappeler le programme du MEDEF au courant de la pandémie qui affirmait, avant d’effectuer un recul tactique, qu’à termes : « Il faudra bien se poser tôt ou tard la question du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise économique et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire ».

Pas de négociations, les directions syndicales doivent dénoncer le « pacte social » !

Largement affaibli par sa gestion de la pandémie, Macron est à la recherche d’une nouvelle issue pour se recomposer. A défaut d’obtenir une « union nationale » sur le terrain politique, le macronisme cherche avec les « partenaires sociaux » la voie pour sa « démarche de concorde nationale, de dépassement des ordres établis » comme le pointe le JDD. « Lors du mini-sommet de jeudi, il n’a eu de cesse de saluer "l’esprit de responsabilité" des partenaires sociaux qui ont su s’adapter sur le terrain ou s’allier pour plaider en faveur d’une reprise rapide, à l’instar de la CFDT et du Medef », ajoute le journal.

Mais face à la crise sociale à venir, le président cherche surtout, préventivement, à trouver une voie pour canaliser la colère sociale sous-jacente : après le « grand débat », il s’agit de constituer un « pacte social » ou « pacte de confiance » autour d’une question consensuelle comme l’emploi. Dores et déjà, il compte se remettre à l’offensive en ouvrant une nouvelle séquence avec au moins quatre concertations qui vont se « dérouler entre mi-juin et début juillet ». Au programme : activité partielle, emploi des jeunes, adaptation des compétences, assurance chômage » comme le rapporte le JDD.

Face aux plans de l’exécutif et du MEDEF, les directions syndicales ne peuvent se retrouver une nouvelle fois à la table des « concertations ». Des « concertations » ou des « négociations » qui n’ont eu cesse de démontrer leur caractère scélérat : loin d’ouvrir la voie à des avancées sociales ou à toute sauvegarde de l’emploi, tout au contraire, elles ouvrent la voie à de nouvelles attaques sociales d’ampleur.
Non, il n’y a rien à négocier avec ceux, patronat et gouvernement, suppriment près de 15 milles emplois chez Renault. Exigeons immédiatement que les directions syndicales quittent la table des négociations à venir !

Tout au contraire, pour « sauver les emplois », il s’agirait pour les directions syndicales d’opposer un véritable plan de bataille contre les licenciements, contre les fermetures d’usines comme le site Choisy-Le-Roi. A l’opposé du « dialogue sociale » il s’agirait de mettre en œuvre un programme de lutte exigeant l’interdiction des licenciements, le partage du temps de travail avec maintien de salaires entre toutes, ou encore la nationalisation sous contrôle ouvrier des entreprises menacées de fermeture !


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