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Dordogne

Un salarié de Leclerc viré pour une banane, pendant que le patronat vole impunément par millions

Il était proche de faire de l’hypoglycémie et a mangé une banane dans la réserve du magasin. Motif suffisant, d’après sa direction, pour le licencier du jour au lendemain.

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Les faits se sont produits l’année passée. Rafaël B, un jeune homme travaillant au magasin Leclerc de Trelissac, en Dordogne aurait mangé une banane dans la réserve. La direction l’accuse alors d’avoir volé cette banane, ce qu’il dément, et le renvoie pour faute grave.

« Je me suis retrouvé au chômage du jour au lendemain en fin d’année. Je faisais très bien mon travail, je n’avais eu aucun reproche de la part de mon chef et aucune sanction. Je ne comprends pas du tout » explique l’ex-employé, qui a depuis saisi les prud’hommes. L’affaire était jugée à Périgueux ce lundi.

L’avocat de Rafaël B. déclare : « On ne sanctionne pas par un licenciement pour faute grave quelqu’un qui mange un bien lui appartenant. Mon client avait en plus la nécessité de manger cette banane pour éviter l’hypoglycémie. »

Mais la grande distribution ne cache pas le peu de considération qu’elle porte à ses salariés, qui sont pour elle interchangeables et jetables comme des Kleenex. Ainsi, Pascale Gokelaere, l’avocate du groupe a justifié au tribunal ce renvoi par un plaidoyer qui frôle le burlesque : « C’est une question de principe. A partir du moment où il y a un règlement intérieur affiché dans les locaux extrêmement précis il doit être respecté par tout le monde. Que ce soit une banane, un manteau ou autre chose, c’est un vol. Consommer dans les réserves est interdit. La société en faisait une question de principe. »

Ainsi, pour Leclerc comme pour bien d’autres groupes, manger dans la réserve un fruit dont personne ne peut prouver la provenance (et qui aurait très certainement fini à la poubelle même dans le cas où il proviendrait effectivement du magasin), est un motif suffisant pour justifier un licenciement pour faute grave… Le verdict sera rendu par les prud’hommes le 11 décembre, mais avec la nouvelle loi travail et le plafonnement des indemnités prud’homales, Leclerc n’aura dans tous les cas pas grand-chose à y perdre.

Image : Banksy


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