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Europe forteresse

L’odyssée sans fin des migrants en Grèce

Depuis deux semaines, déjà, plus de 400 réfugiés, hommes, femmes et enfants, occupent de manière extrêmement précaire un parc d'Athènes. Ils viennent en majorité de zones de conflits comme la Syrie et l'Afghanistan, dont ils fuient la crise et la guerre.

Alejandra Ríos

1er août 2015

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Alejandra Rios, correspondance d’Athènes

Dans la chaleur humide, l’air est à peine respirable. Des personnes, lourdement chargées de sac, se dirigent vers le parc Areos, dans le centre-ville d’Athènes, plus connu sous le nom de Champ de Mars. Un parc qui a été transformé en camp de refuge pour près de 200 familles, qui survivent, tant bien que mal, le temps d’une halte, avant de reprendre leur voyage vers d’autres capitales européennes. La plupart n’a plus les moyens de poursuivre la traversée, après avoir épuisé les derniers dollars - mille par personne – pour le passage depuis la Turquie à l’île grecque de Lesbos, d’où ils ont été transférés, en ferry cette fois, jusqu’au port du Pirée, à Athènes.

Ces réfugiés s’ajoutent aux milliers d’autres, eux mêmes arrivés depuis janvier des îles de la mer Egée, et qui sont demandeurs d’asile. Depuis, les arrivées de Syriens et d’Afghans sur le territoire ont grimpé de 60%. Selon Dimitra Koutsavli, porte-parole de Médecins du Monde en Grèce, le rythme des arrivées sur les îles de Lesbos, Samos, Quiros, Leros et Kos est d’approximativement 600 par jour. Un chiffre bien plus important que par le passé.

A l’écart des quartiers touristiques de la ville, la vie des ces 400 personnes du parc Aeros passe inaperçue pour les milliers de visiteurs. Ils sont, par ailleurs, totalement oubliés par le gouvernement de Syriza.

Le parc, de propriété publique, a été dessiné en 1934, dans l’idée de rendre hommage aux héros de la révolution grecque de 1821 contre l’Empire Ottoman et a été rénové en 2010. Il recouvre un espace de 28 hectares et son entrée principale s’ouvre sur une imposante statue équestre du roi Constantin Ier.

Un membre d’un collectif anarchiste, actif au sein du mouvement de solidarité avec les migrants, nous rappelle qu’il s’agit du deuxième campement de réfugiés. Il y a un mois, un groupe de réfugiés syriens qui avait osé protesté en face du Parlement Grec, sur la place Syntagma, avait tout simplement été expulsé par les forces de police.

Une femme chargée de sacs de couvertures et de nourriture, en route vers le parc, témoigne : « notre pays vit actuellement une situation difficile, mais cela n’empêche pas la solidarité de s’exprimer. Dans notre lieu de travail et notre quartier, on s’est réunis et on a décidé de faire une collecte pour acheter des provisions et des produits qui pourraient aider ces familles ».

Parmi les responsables du camp de réfugiés, Kazim Rooish, président de la communauté afghane de Grèce nous explique : « quand les réfugiés ne trouvent pas un lieu où aller, quand ils n’ont pas de familles sur place, ils décident généralement de venir ici et y installent leur tente ». Concernant l’aide du gouvernement, Kazim se montre très sceptique : « les autorités disent qu’elles cherchent des solutions pour les réfugiés, mais pour le moment, elles n’ont rien trouvé de durable ».

Kazim insiste sur le fait que la plupart des personnes présentes sur le camp sont seulement de passage, car toutes désirent poursuivre le chemin vers d’autres pays. Beaucoup ont été obligées de quitter leurs pays d’origine à cause de la misère et de la guerre.

Ce qui étonne, c’est l’exceptionnelle solidarité des habitants d’Athènes qui viennent apporter des vivres et aider de manière totalement volontaire. Certains font partis d’ONG, d’autres sont médecins ou assistantes sociales, mais la plupart sont tout simplement là en soutien. Ce sont des travailleurs ou des habitants du quartier qui viennent se solidariser avec ceux qui traversent une situation encore plus difficile que la leur.

En pleine phase d’un nouvel ajustement économique et d’application des mesures draconiennes contre la population grecque, rien de plus émouvant que de voir que la crise migratoire génère ces comportements de solidarité. D’un autre côté, pour tous, l’indifférence du gouvernement Tsipras saute aux yeux : son seul geste a été d’installer un robinet d’eau pour les 200 familles, tout en les laissant à leur sort, et laissant sans réponses leurs demandes répétées. Sans compter sur la solidarité de la communauté, ces 400 personnes n’auraient ni nourriture, ni eau, et seraient sans ressources pour couvrir des conditions minimales d’existence.

L’odyssée des réfugiés, une tache de plus à mettre sur le triste tableau du gouvernement de Syriza.


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