×

Colère lycéenne

Blocus, caisse de grève et manif’ sauvage : les lycéens fortement mobilisés en région parisienne

Ce jeudi, plus d’une quinzaine de lycées se sont mobilisés en région parisienne. Une mobilisation en hausse qui s'installe et commence à se structurer comme en témoigne la mise en place d'une coordination entre les lycées de la région parisienne.

Alexis Taïeb

6 avril 2023

Facebook Twitter
Blocus, caisse de grève et manif' sauvage : les lycéens fortement mobilisés en région parisienne

Racine, Turgot, Colbert, Victor Hugo, Sophie Germain, Simone Weil, Condorcet, Paul Vallery, Rodin, Jules Ferry, Fénelon, Jacque Decour, Hélène Boucher, Bergson, Camille Sée… La liste est longue des lycées qui ont bloqué ce matin à Paris. Mais en Banlieue également, de nombreux lycées étaient bloqués ce matin, notamment le Lycée Internationale de l’Est Parisien (93), Eugénie Cotton (93), Jean Jaurès (93), Paul Robert (93), Picasso (94), et même le collège Juliot Currie (93)…

Une journée importante de mobilisation qui s’inscrit dans la continuité de celle de jeudi dernier, lors de laquelle déjà une dizaine de lycées avaient bloqué dans Paris. A la différence que cette fois, une manifestation sauvage a été impulsée par les lycéens de Racine, dans le 8ème arrondissement, pour rejoindre la manifestation interprofessionnelle. Aux alentours de 11h, de nombreux lycées, comme celui de Victor Hugo, Sophie Germain, Turgot ou encore Simone Weil ont convergé vers le lycée proche de la gare Saint Lazare, qui est devenu depuis le début de la mobilisation une des places-fortes de la mobilisation lycéenne.

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Révolution Permanente (@revolutionpermanente.fr)

Une fois arrivée place des Invalides, une partie importante d’entre eux a tenu a formé un cortège lycéen dans la manifestation, quelques mètres devant celui de l’inter-fac. Pour la plupart de ces lycéens, ils étaient présents à l’assemblée générale inter-lycées, qui s’est réuni la veille à Paris et lors de laquelle ils ont voté les modalités d’organisation pour la journée d’aujourd’hui, à savoir le point de rendez-vous à Racine, puis la formation d’un cortège lycéen aux côtés des étudiants. Une occasion pour eux d’inscrire plus clairement leurs revendications dans la mobilisation et de montrer à tous les manifestants que les lycéens sont bel et bien dans la bataille aux côtés des travailleurs.

Au lycée Sophie Germain, dans le 4ème arrondissement, Irina et Elsa, élève en classe de terminale, témoignaient ainsi à notre micro de la colère qui anime la jeunesse aujourd’hui : « On se joint au mouvement contre la réforme des retraites. Mais c’est aussi un mouvement plus large contre le gouvernement Macron, son passage en force, la répression policière… On s’oppose aussi à la loi anti-squat ou encore à la loi Darmanin ».

Dans le même sens Prunelle, en terminale au lycée Victor Hugo, expliquait qu’une de ses motivations, au-delà de la réforme des retraites et de la destruction des services publiques, était la précarité étudiante : « Le gouvernement n’écoute pas les jeunes. Il nous propose le SNU qui est une tentative de mettre au pas la jeunesse, alors que celle-ci exprime des problèmes clairs. La crise COVID a révélé que la précarité étudiante est un problème grave. »

De la crise écologique au racisme d’État en passant par les offensives contre la jeunesse ou le monde du travail, les raisons qui motivent la colère de la jeunesse lycéenne sont extrêmement larges. Si le gouvernement pensait que reculer sur l’obligation du Service Nationale Universel allait permettre d’éteindre les braises dans les lycées, la journée d’aujourd’hui lui a démontré tout le contraire.

A n’en pas douter, dès la semaine prochaine les lycéens continueront à se mobiliser. Et alors qu’une coordination entre les lycées de la région parisienne est en train de prendre forme, il est plus qu’urgent de multiplier les assemblées générales locales et de continuer à structurer la mobilisation à la base. Un enjeu politique crucial qui sera la condition pour permettre de massifier le mouvement et de lui donner les moyens de peser lourdement dans le rapport de force face au gouvernement.


Facebook Twitter
Columbia, Sciences Po, Buenos Aires : la jeunesse montre la voie

Columbia, Sciences Po, Buenos Aires : la jeunesse montre la voie

Soutien à la Palestine : après Science Po Paris, les étudiants de Poitiers occupent leur campus

Soutien à la Palestine : après Science Po Paris, les étudiants de Poitiers occupent leur campus

Sciences Po occupés : rejoignons leur combat contre le génocide à Gaza

Sciences Po occupés : rejoignons leur combat contre le génocide à Gaza

Etats-Unis. La mobilisation étudiante pour la Palestine s'intensifie face à la répression

Etats-Unis. La mobilisation étudiante pour la Palestine s’intensifie face à la répression

De la Guadeloupe aux quartiers populaires : Darmanin soutient le couvre-feu des mineurs

De la Guadeloupe aux quartiers populaires : Darmanin soutient le couvre-feu des mineurs

Université du Mirail. La présidence veut faire taire les critiques sur sa gestion des VSS

Université du Mirail. La présidence veut faire taire les critiques sur sa gestion des VSS

Macron à la Sorbonne : la police interpelle deux personnes et réprime les étudiant·e·s mobilisé·e·s

Macron à la Sorbonne : la police interpelle deux personnes et réprime les étudiant·e·s mobilisé·e·s

Sciences Po : les CRS expulsent le campement des étudiants pro-Palestine, solidarité !

Sciences Po : les CRS expulsent le campement des étudiants pro-Palestine, solidarité !