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S'ils s'obstinent ces cannibales

11 novembre. Comment fait-on pour arrêter une guerre ?

Le 11 novembre 1918, 52 mois de combats atroces et fratricides s’arrêtaient sur le Front Ouest. Mais ce n’est pas la trêve entre généraux et Etats capitalistes qui a mis fin au conflit mais la vague révolutionnaire qui secouait l’Europe de la Russie à l’Allemagne. Une leçon essentielle pour toutes celles et ceux qui veulent construire un mouvement anti-guerre aujourd’hui.

Joachim Bertin

10 novembre 2023

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11 novembre. Comment fait-on pour arrêter une guerre ?

Crédit photo : CC BY-NC 2.0 Deed / Pamela Drew

Comme chaque année, ce 11 novembre est célébrée la signature de l’armistice de la Première Guerre mondiale entre les Etats-Majors français et allemand en 1918. Un armistice qui a mis fin à 52 mois d’horreur sur le front ouest mais qui n’a pas arrêté, loin de là, la guerre contre les peuples. Au contraire, les maréchaux ont encore eu fort à faire, que ce soit contre leurs ouvriers révoltés, contre les peuples colonisés insurgés ou contre les autres puissances impérialistes. Loin de préparer la paix, le 11 novembre 1918 n’a fait que préparer les prochaines guerres.

Depuis un mois, un massacre colonial avec l’appui moral, matériel et financier des puissances impérialistes a lieu sous les yeux du monde entier à Gaza. Face à cela, des centaines de milliers de personnes ont pris la rue dans le monde entier, dans ce qui pourrait être le plus grand mouvement anti-guerre depuis l’invasion de l’Irak en 2003. Revenir sur le 11 novembre et sur la mémoire révolutionnaire que la bourgeoisie cherche à occulter avec cet événement peut apporter quelques éléments décisifs pour toutes les personnes qui se demandent comment gagner la paix.

11 novembre 1923-2023 : la flamme militariste de Poincaré à Macron

« De nouveau ils exploitent le malheureux squelette arraché à son repos et enfoui sous l’Arc, sous une lourde dalle cimentée, pour qu’il ne puisse se dresser de son trou pour flageller ces pantins politiciens » - Appel de l’Association Républicaine des Anciens Combattants, le 11 novembre 1923.

Ce 11 novembre 2023, Macron se rend comme c’est la tradition sur la tombe du Soldat inconnu, sous l’Arc de Triomphe. Cette année, il célèbre le centenaire de l’allumage de la « flamme », inaugurée par le ministre de la Guerre d’alors, André Maginot.

Et à la guerre, André Maginot aime y envoyer les travailleurs et les paysans. En ce 11 novembre 1923, l’Armée Française du Rhin occupe la Sarre, ainsi que la Rhénanie depuis 1919 (comprenant notamment les villes de Mannheim, Darmstadt, Mayence, Francfort, Coblence, Bonn etc.) comme cela est prévu dans le Traité de Versailles. Mais depuis le 11 janvier 1923, avec la collaboration de la Belgique, elle occupe aussi la Ruhr, où près de 80.000 soldats sont stationnés. Raymond Poincaré, le Président du Conseil que les communistes ont pris l’habitude d’appeler « Poincaré-la-guerre », a ainsi mobilisé plusieurs classes de conscrits, cinq ans après leurs pères et leurs grands frères, pour les envoyer dans le cœur industriel de l’Allemagne piller le charbon et le coke dont l’industrie sidérurgique française a besoin.

La guerre capitaliste montre son vrai visage. Plus question de lutter pour la patrie, pour « ne pas parler allemand », pour la République ou on ne sait quelle autre abstraction, il faut du charbon, des ressources pour les capitalistes. Poincaré et l’Etat-major du maréchal Foch se mettent même à rêver de faire exploser l’Allemagne en une multitude d’Etats, d’en annexer certains et de faire de certains autres des Etats fantoches, satellites de la France.

Et de fait, l’Allemagne est au bord de la guerre civile entre la classe ouvrière révolutionnaire et la réaction monarchiste et fasciste. A la fin du mois d’octobre le parti communiste allemand, le KPD, avait décommandé en urgence un plan d’insurrection dont le signal devait être donné par une grève générale dans les Länder de Hesse et de Thuringe. Le 23 octobre, les communistes de Hambourg n’ayant pas reçu le contrordre à temps lancent l’insurrection, et après avoir pris plusieurs commissariats et stocks d’armes, sont finalement écrasés au bout de quelques heures.

A Munich, un groupe de fascistes allemands menés par Adolf Hitler et Erich Ludendorff (numéro 2 de l’armée pendant la guerre) manquent de prendre le pouvoir, lors du « putsch de la Brasserie » le 8 novembre.

Ainsi, ce 11 novembre 1923, en France, l’ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants, association liée au Parti Communiste) appelle « anciens combattants, mutilés, veuves de guerre, parents de nos camarades assassinés là-haut, orphelins, victimes innombrables » à manifester contre la « mascarade » des « profiteurs de guerre », pour dénoncer « les nouveaux crimes qui se préparent » et « l’étranglement du prolétariat allemand […] luttant pour sa libération ». Une démonstration d’internationalisme ouvrier alors que les communistes espèrent voir se répéter ce qui a réellement mis fin à la guerre le 11 novembre 1918 : la révolution allemande.

Et de fait elle dure – Caricature publiée dans L’Humanité du 12 novembre 1923

Comment la Première Guerre mondiale s’est arrêtée ?

Car si l’on a vu jusque-là que l’armistice du 11 novembre et la pseudo-paix du Traité de Versailles n’ont jamais eu pour but de faire la paix entre les peuples mais bien de partager de nouvelles colonies et de préparer de nouveaux crimes, il faut préciser que l’armistice n’a eu lieu que pour éviter qu’un prolongement de la guerre ne débouche sur la prise du pouvoir par les travailleuses et les travailleurs allemands.

Car, dans une Allemagne exsangue, où la population souffre de la faim et du froid à cause du blocus anglais et de la production entièrement tournée vers la guerre, dès janvier 1918 plusieurs dizaines de milliers de métallurgistes se mettent en grève pour la paix immédiate, sans aucune annexion. Toute ressemblance avec la victoire révolutionnaire du prolétariat russe qui a chassé le Tsar et les capitalistes pour le pain, la paix et la liberté, n’est nullement fortuite. Les ouvriers allemands sont fortement réprimés : licenciés, emprisonnés ou encore envoyés au front.

Mais la censure et la répression ne peuvent empêcher que grossissent la haine de la guerre et la sympathie pour celles et ceux qui, au mépris du danger, ont les premiers refusé haut et fort l’Union Sacrée avec la bourgeoisie quand l’ensemble des organisations ouvrières y plongeait. C’est le cas de Karl Liebknecht. Député du SPD allemand, son nom traverse les frontières. En décembre 1914, il vote seul au Reichstag contre les crédits de guerre. Mobilisé au front en représailles de son engagement, il affirme en 1915 que « l’ennemi principal est dans notre pays ». En 1916, dans son uniforme de soldat, lors d’une manifestation organisée par les spartakistes (ces militants socialistes qui, comme lui refusent l’Union sacrée et la guerre), il lance ces paroles devenues célèbres : « A bas la guerre, à bas le gouvernement ». Il est emprisonné.

Dès août 1918, l’Etat-Major allemand sait que la guerre est perdue et entame des négociations d’armistice au début du mois d’octobre. Des centaines de milliers de soldats continuent de mourir pendant ce temps. La volonté des généraux allemands est double : d’abord éviter une percée franche des lignes et la poursuite des combats sur le sol allemand, mais surtout remettre la responsabilité de la défaite sur le pouvoir civil, sur « l’arrière » et en particulier sur le mouvement ouvrier et les socialistes. C’est le mythe du « coup de poignard dans le dos » qui sera le fondement idéologique antisémite et anti-ouvrier du nationalisme et du fascisme allemand de l’entre-deux-guerres. C’est ainsi que l’Etat-Major d’Hindenburg (le Président qui remet le pouvoir à Hitler en 1933) et de Ludendorff (allié du NSDAP au début des années 1920) amènent au gouvernement un aristocrate libéral, et pour la première fois, des ministres socialistes (qui deviennent ainsi des ministres de l’Empereur !) en les chargeant de négocier l’armistice.

Le 4 novembre 1918, refusant une attaque suicide contre la marine anglaise, les marins de la Baltique et de la Mer du Nord se mutinent à Kiel et à Wilhelmshaven. Ils arrêtent leurs généraux, les fusillent et hissent le drapeau rouge sur leurs navires. L’armistice n’est pas signé, mais la guerre est déjà finie : la révolution commence.

Il ne fait alors pas bon porter des galons en Allemagne. En quelques jours, tout l’ordre ancien est mis à bas. Du 4 au 9, l’Empire allemand se couvre de Räte, des conseils d’ouvriers et de soldats. Ce que dans la jeune Union Soviétique on appelle déjà des soviets. Le 9 à Berlin, c’est la grève générale et l’insurrection. Des ouvriers en armes et des soldats paradant sur des autos blindées parées du drapeau rouge, prennent le contrôle de la ville et chassent l’Empereur.

Sur le Front Ouest, les troupes refluent dans l’anarchie la plus complète et rentrent dans leurs foyers poursuivre la révolution. Sur leur chemin fleurissent ici et là des Conseils de Soldats qui prennent le pouvoir dans les villes, organisent la vie quotidienne, le ravitaillement, le rapatriement des troupes. La Reichswehr en déroute devient un facteur de contagion révolutionnaire partout où elle passe. Novembre 1918 ouvre un processus révolutionnaire qui dure de 1918 à 1923, et dont l’écrasement physique a été obtenu par l’armement de groupes proto-fascistes par la social-démocratie au pouvoir.

Lire aussi : 1918. Quand la France reprenait Strasbourg… aux travailleurs

L’armistice du 11 novembre, bien plus qu’une volonté de faire la paix, est donc une mesure de contention d’urgence de la vague révolutionnaire qui balaye l’Europe. En octobre 1917, les prolétaires et les paysans russes ont pris le pouvoir et appelé les prolétaires du monde entier à imposer la paix. En janvier 1918 une grève générale éclate en Autriche, en novembre 1918 c’est la révolution en Allemagne, tandis que dans les années qui suivent une éphémère République des Conseils de Hongrie est proclamée en mars 1919, des Irish soviets émergent lors de la guerre civile irlandaise, de 1919 à 1920 lors des Biennio Rosso – les deux années rouges – les ouvriers italiens occupent et prennent le contrôle de nombreuses usines… Dans tous les pays capitalistes le mouvement ouvrier connaît une nouvelle vigueur et cherche à régler ses comptes pour le massacre qui a eu lieu.

L’urgence des impérialistes est à la lutte contre le bolchévisme. Alliés et ennemis de la veille vont donc s’entendre pour attaquer sauvagement la Révolution russe, perçue à raison comme le foyer révolutionnaire qui embrase l’Europe. Le 11 novembre ne résulte pas d’une volonté de paix des puissances impérialistes mais de la nécessité de faire la guerre ailleurs et de faire une « trêve » pour sauver leur domination menacée dans leurs propres pays et dans leurs colonies. [1]

Lutter contre la guerre avec les méthodes de l’ONU ou de Lénine ?

De la même manière que les personnes qui se mobilisent aujourd’hui contre la guerre menée par Israël contre le peuple palestinien, les militantes et militants syndicalistes, révolutionnaires, internationalistes du début du 20ème siècle ont débattu de l’action nécessaire pour mettre fin au carnage. Comment lutter contre la guerre ?

Au sortir de la Première Guerre mondiale, deux solutions, totalement opposées s’offrent à toute personne qui se pose cette question : Woodrow Wilson, le Président des Etats-Unis, ou Lénine.

Le premier énonce dans un programme à partir de janvier 1918, ses fameux « quatorze points » pour la paix en Europe. Alors que les bolchéviks viennent de publier en octobre 1917 les traités secrets qui liaient les Alliés et le Tsar, révélant à tous les peuples qu’ils sont saignés pour des annexions territoriales et non pour la « liberté » et la « patrie » comme leur ont faire croire leurs dirigeants, l’impérialisme américain se voit contraint de revendiquer une « diplomatie franche et transparente ». A la suite, le Président américain appelle à la réduction des armements nationaux, au libre-échange, à l’auto-détermination des peuples, à l’instauration de gouvernements démocratiques et même à l’évacuation de la Russie pour laisser le choix aux Russes de leur forme de gouvernement !

Ce programme n’était évidemment pas inspiré par la philanthropie de Wilson mais par la nécessité pour l’impérialisme américain de liquider les possessions coloniales des empires français et anglais et de les ouvrir aux marchandises américaines. Pourtant, nombre de socialistes se sont enthousiasmés pour ce projet impérialiste se drapant dans l’idéal de la paix et de l’entente universelle. Pour garantir ce noble projet, Woodrow Wilson proposait l’instauration d’une Société des Nations (SDN, l’ancêtre de l’ONU, connue pour son échec pathétique et annoncé lors de la colonisation de l’Ethiopie par le fascisme mussolinien, lors de l’invasion de la Chine par le Japon ou son impuissance face à la Seconde Guerre mondiale).

Ce courant pacifiste petit-bourgeois entendait assurer la paix par la discussion et la négociation entre impérialistes. Il revenait aux puissants de ce monde, déjà coupables d’une guerre mondiale et de tant de massacres coloniaux, d’assurer la paix. Ainsi, les dirigeants ouvriers de la social-démocratie confiants en l’établissement d’une paix juste et durable sous le système capitaliste enjoignaient aux ouvriers de se ranger derrière les franges pacifistes de leur bourgeoisie (celle qui rétablissait la paix à coups de canon dans les colonies) et de faire pression sur la SDN.

Lénine, pour sa part, voyait dans la Société des Nations, un « repaire de brigands ». Pour le révolutionnaire russe, et derrière lui l’ensemble du mouvement communiste international, la guerre est consubstantielle au capitalisme, pour le partage des zones d’influence, des ressources, de la domination sur les mers et les marchés. Mais cette lutte se poursuit en temps de paix comme en temps de guerre. Comme il l’écrivait déjà en 1916, dans sa brochure L’impérialisme, stade suprême du capitalisme : « Les alliances "inter-impérialistes" […] ne sont inévitablement, quelles que soient les formes de ces alliances, qu’il s’agisse d’une coalition impérialiste dressée contre une autre, ou d’une union générale embrassant toutes les puissances impérialistes, que des "trêves" entre des guerres. Les alliances pacifiques préparent les guerres et, à leur tour, naissent de la guerre ; elles se conditionnent les unes les autres, engendrant des alternatives de lutte pacifique et de lutte non pacifique sur une seule et même base, celle des liens et des rapports impérialistes de l’économie mondiale et de la politique mondiale. »

Pour les communistes, il était inenvisageable que le mouvement ouvrier s’engage ni pour la guerre capitaliste ni pour la paix capitaliste. Ainsi, loin de se cantonner à un appel abstrait pour la paix, les bolchéviks ont mené une lutte politique dure au sein du milieu très réduit des internationalistes pendant la Première Guerre mondiale, pour dénoncer les socialistes qui se rangeaient derrière leur bourgeoisie (non plus pour la guerre, mais pour la paix). Pour Lénine, l’urgence était à la transformation de la « guerre impérialiste » en « guerre civile révolutionnaire », c’est-à-dire contre l’Union sacrée, pour l’arrêt de la guerre entre les peuples, pour la guerre entre les classes et le soutien aux luttes des peuples colonisés.

C’est la voie qu’ont emprunté, contre leurs directions réformistes et conciliatrices, les masses ouvrières de Russie et d’Allemagne. Et la lutte de Lénine, s’est révélée d’une grande clairvoyance : celles et ceux qui défendaient la perspective d’un concert des nations impérialistes se sont évidemment avérés des ennemis acharnés des processus révolutionnaires et de l’action indépendante des masses. C’est pourtant leur action révolutionnaire, leur lutte pour le pouvoir qui a mis fin à la guerre.

Lire aussi : Internationalisme et « défaitisme révolutionnaire » face à la guerre selon Lénine (I)

Des manifestations contre la guerre ce 11 novembre 2023

Ce 11 novembre sera une journée d’hommage hypocrite au sacrifice des soldats par les plus grands militaristes de notre époque : Emmanuel Macron, dont le seul budget munition de sa Loi de Programmation militaire dépasse les « économies » réalisées avec la réforme des retraites ou Olaf Scholz qui a augmenté de 100 milliards d’euros le budget de la Bundeswehr pour la seule année 2022.

Mais le plus important de cette journée seront les manifestations qui s’annoncent massives dans de nombreux pays en soutien au peuple palestinien contre le massacre colonial en cours. Au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, aux Etats-Unis, des manifestations de masse auront lieu.

Dans ces différents pays, les partis de la gauche libérale, mais y compris des secteurs de la gauche dite « radicale », ont pris position avec armes et bagages pour légitimer le massacre colonial en cours (à l’image de Sanders aux USA, de die Linke en Allemagne, tandis que les différents partis de la NUPES ont surfé sur la campagne médiatique contre la France Insoumise). Face à ce ralliement à l’impérialisme, toute position en faveur du peuple palestinien et de condamnation d’Israël peut sembler une base suffisante.

Lire aussi : La CGT doit construire la solidarité avec le peuple palestinien

Mais dans leur grande majorité, les organisations syndicales et politiques qui prennent part aux mobilisation mettent dos à dos le colonisateur et le colonisé, et en appellent à l’ONU (responsable de la partition de la Palestine et de tant d’interventions impérialistes) pour instaurer la paix. Une telle perspective, si elle se réalisait - et elle relève largement de l’utopie -, ne pourrait qu’étouffer davantage la lutte de libération du peuple palestinien et ouvrir la voie à un renforcement de la colonisation sur des bases légales, selon les vues du droit international. C’est là l’œuvre fondamentale des Accords d’Oslo pour lesquels tous les réformistes versent des larmes, se souvenant avec émotion de l’époque où le colonialisme israélien était mené par des partis de gauche et parrainé par le sourire de Bill Clinton.

Pire encore, une telle perspective peut se contenter de marches purement symboliques et d’appels voués à l’échec envers son gouvernement, ses députés de se rendre à la raison. Ceux-ci appuient pourtant tout à fait consciemment le projet sioniste, depuis sa fondation, comme une base avancée de l’impérialisme au Moyen-Orient et un pôle central de la R&D militaire. Les leçons que le mouvement actuel pour la Palestine peut tirer du 11 novembre est de ne placer aucune confiance dans les capitalistes, ni dans leurs Etats nationaux, ni dans leurs organisations internationales pour amener la paix. Les guerres n’ont jamais été stoppées que par des actions de masse, par des grèves, des insurrections, des révolutions.

La meilleure solidarité que nous puissions construire en soutien à la Palestine est de paralyser les pays qui soutiennent l’effort de guerre israélien. Une grève massive de solidarité dans les pays centraux de l’impérialisme et principaux soutiens d’Israël comme les Etats-Unis, l’Allemagne, la France serait un geste internationaliste d’une grande puissance pour les Palestiniens, une menace claire pour la colonisation sioniste ainsi qu’un appel vibrant aux travailleurs du monde entier, notamment dans les pays arabes dont les masses sont déjà largement mobilisées en soutien à la Palestine. La lutte de libération de la Palestine a toujours été intimement liée à la révolution dans les pays arabes, dont les processus les plus récents ont été cruellement réprimés par l’impérialisme et ses relais locaux (Al-Sissi en Egypte, monarchies du Golfe).

En ce sens, les premières actions syndicales de dockers et de travailleurs de l’aérien qui ont eu lieu en Belgique, en Espagne, en Grèce, en Italie ou aux Etats-Unis montrent la voie pour la construction d’un large mouvement anti-impérialiste de la classe ouvrière et de la jeunesse, en totale indépendance de son impérialisme et de l’ONU.

Lire aussi : Palestine, barbarie coloniale et mouvement de solidarité internationale


[1soutien à la Grèce contre la Turquie de 1919 à 1922 tandis que l’Egypte se soulève en 1919 ; l’armée britannique massacre à Amritsar en Inde la même année, des révoltes et des guerres contre l’occupant éclatent en Syrie et en Irak en 1920, au Maroc en 1921



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