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Assez de vies broyées

Suicide d’une jeune interne : l’hôpital public en détresse

L'intersyndicale annonçait le 25 janvier sur Twitter le suicide de Marie, interne dans le service de dermatologie d'un grand hôpital parisien. La jeune fille qui s’est donnée la mort chez elle une fois son service terminé vient s'ajouter à la macabre liste, qui élève à une dizaine le nombre d'internes qui se sont suicidés depuis janvier dernier.

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Crédits photo : AP-HP/F.Marin

Bien que la famille ait elle-même rappelé un « terrain médical défavorable », il est essentiel de rappeler la pression des conditions de travail qui pèsent structurellement sur l’équilibre psychique des internes en médecine : études longues, sélectives et ultra-compétitives ; heures qu’on ne compte plus ; exposition répétée à la douleur et la détresse des patients…

Ainsi, dans un communiqué de l’ISNI intitulé « Lettre à Marie », Pierre Haman – président de l’ANEMF entre 2011 et 2012 – insiste sur le caractère endémique et structurel des souffrances psychiques pouvant conduire à des drames et qui ont explosé ces dernières années : « C’est devenu une habitude pour nous, jeunes médecins, en formation, d’apprendre le suicide d’un confrère, d’une consœur, de nos collègues médicaux, paramédicaux dont l’encadrement des risques psycho-sociaux n’est pas à la hauteur. »

« On nous apprend à soigner, mais pas à prendre soin de nous » témoigne ainsi un interne en médecine dans une enquête menée sur la santé mentale des jeunes médecins, et qui faisait état d’un constat alarmant. On y apprend en effet que 66 % des jeunes médecins souffrent d’anxiété contre 22% pour la moyenne nationale, ou encore que près de 28% des soignants ont connu un épisode dépressif, là où on atteint les 10% dans la population globale. D’où le mot d’ordre en forme de cri de détresse relayé à l’époque par cette même étude : « gardons en vie les médecins que nous formons. »

Tous les syndicats d’internes concourent aux mêmes conclusions pour expliquer ce niveau de souffrance : à savoir une dégradation sévère des conditions de travail des internes, due notamment aux politiques d’austérité menée par les gouvernements successifs. La véritable cause de cette hécatombe : la destruction méthodique de l’hôpital, transformé en une véritable entreprise.


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