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Mépris de classe

Retraites. Marlène Schiappa joue le rôle de la défense des travailleuses précaires...vraiment ?

Après deux mois de mobilisation intense contre le projet de réforme des retraites menant à la précarisation toujours plus intense des travailleur.euse.s, Marlène Schiappa semble vouloir s'inquiéter du sort qui sera réservé aux travailleuses précaires soumises à la pénibilité au travail.

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Dans un courrier révélé par Médiapart, la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes demande au Premier Ministre, Édouard Philippe, « une meilleure prise en compte de la pénibilité » vécue par les femmes de chambre, auxiliaires de vie à domicile, puéricultrices, aides soignantes et infirmières dans le futur régime de retraites. Cette demande formulée deux mois après le début du mouvement national de grève illustre l’hypocrisie de Schiappa. En effet, elle semble enfin avouer que la promesse d’après laquelle « les femmes seront les grandes gagnantes du système universel » est en réalité un grand mensonge, que les grévistes avaient compris depuis le 5 décembre. Après que des femmes de tout secteur, dans les rues et sur les piquets, se soient levés pour protester contre ce gouvernement néo-libéral et la précarisation toujours plus forte qu’il leur impose, cette demande passe comme une provocation, énième preuve que nous ne pouvons pas compter sur ce gouvernement pour nous défendre contrairement à ce qu’affirme la secrétaire d’État dans son courrier au premier ministre.

Par ailleurs, Marlène Schiappa, dans une logique de dialogue social témoigne dans sa demande à Édouard Philippe que « de nombreuses femmes », travailleuses précaires, l’ont alertée sur le sujet. En effet, il serait temps, Madame Schiappa, de prendre en compte la colère qui anime les travailleuses méprisées et sous payées. Celle des femmes de nettoyage, débout dès l’aube, pour nettoyer les bureaux des cadres dans l’indifférence la plus totale, celle des aides soignantes travaillant de nuit dans un hôpital public qui dépérit tout comme celle de l’ensemble des travailleuses, sur lesquelles pèsent aussi la contrainte du travail reproductif.

Après la leçon jupitérienne que nous avait donnée le président de la République en disant lui-même « Moi j’adore pas le mot de pénibilité parce que ça donne le sentiment que le travail serait pénible. » (Rodez, 03/10), on voit le sens qu’a le gouvernement pour mener sa réforme. "Les conditions de travail peuvent être une souffrance, et leur ignorance, une violence." écrivait un communiqué signé par plusieurs organisations féministes : les femmes, souvent dans les métiers du soin et des services à la personne, n’ont pas de reconnaissance, ni de leurs compétences, ni de la pénibilité des tâches effectuées.

Ce gouvernement, et avec Schiappa, grande prêtresse de l’égalité homme-femme dans le monde de Macron, montrent que nous n’avons rien à attendre d’eux, pour l’émancipation des femmes, et de tous les travailleurs qui subissent l’ensemble de ses contre-réformes qui les précarisent toujours plus.

Crédit photo : LUDOVIC MARIN / AFP


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