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Grand débat

Recul de l’âge de la retraite ? « C’est important de pouvoir [en] débattre » avance Griveaux

Après les sorties de Buzyn puis ses reculs sur le recul de l’âge de départ à la retraite, Griveaux a confirmé sur RTL que c’est bien ce dont il était question dans les concertations. Le dossier est ainsi ré-ouvert, sous-couvert de « Grand Débat ».

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Voilà tous les mérites du Grand Débat : permettre au gouvernement de revenir plein pot sur la contre-réforme phare du gouvernement, les retraites, avec pour appui le fait qu’il s’agisse d’une des propositions qui ont été remontées lors des débats. Une proposition qui ne sera certainement pas à « étudier comme les autres » comme pouvait le dire Buzyn dimanche.

Bien évidemment, après l’aval « personnel » de la ministre de la Santé en charge de la concertation elle-même à l’antenne de RTL, il y a eu pour le gouvernement un moment d’embarras. Ainsi mardi, Buzyn revenait sur ses propos assurant « qu’aucune modification de l’âge minimal de départ à la retraite n’est envisagée ». Sauf que… Ce mercredi matin, Griveaux a bien confirmé qu’il s’agissait d’une question de la concertation.

« C’est important de pouvoir débattre, à force de ne jamais débattre des sujets, on en arrive à des situations de blocage, des situations d’incompréhension et parfois des situations de violence sociale », selon le verbiage du secrétaitre d’État sur RTL.

« Violence sociale » ? Un euphémisme quand on voit la politique du gouvernement, et d’autant plus avec son projet de réforme des retraites. Dans le viseur de Macron et compagnie : le passage à une retraite par point, pour un système de retraite évidemment « plus lisible, plus efficace et plus juste », toujours selon Griveaux.

Du beau verbiage pour un enjeu de taille. Ce système par points permet de dillapider d’un coup les régimes spéciaux assurant de meilleures dispositions pour certains secteurs (public, cheminots, etc). Un système qui pénalise très durement toutes les personnes ayant travaillé à temps partiel, ou des moments d’inemploi, avec un calcul annexé qui plus est sur l’espérance de vie. C’est d’ailleurs autour de l’allongement de l’espérance de vie moyenne (sachant que les disparités sont de 10 ans entre un salarié cadre et ouvrier) que le gouvernement base son argumentaire pour repousser encore l’âge de départ à la retraite, une des revendications phares du MEDEF.

Le plus « astucieux » étant que, sans même avoir à allonger le temps de travail, le système « notionnel » obligent de fait les travailleurs à allonger leur années de labeur pour avoir un taux correct. Appliquée depuis le 1er janvier 2019, le système de bonus malus, avec une décote de 10 % en dessous de 67 ans ne fait qu’obliger les salariés les plus précaires à continuer à travailler. En Suède par exemple qui sert de modèle à Macron, la pension des retraités équivaut à 53 % de leur salaire de fin de carrière aujourd’hui, contre 60 % en 2000.

Un Grand Débat pour avancer dans cette offensive historique contre les travailleurs

Cette casse historique des retraites est prévu de longue date dans l’agenda de Macron et du patronat. Et cela n’a rien de nouveau, c’est un défi depuis plusieurs décennies pour la bourgeoisie que de rogner un peu plus sur ces acquis. Mais c’est de fait un sujet plus que sensible, il n’y a qu’à voir les grèves importantes de 1995, 2003 ou 2010 pour saisir le caractère explosif de cette attaque généralisée.

C’est d’ailleurs en partie à cause du caractère explosif que comporte la question des retraites, que, face au maintien du mouvement des Gilets jaunes, le gouvernement avait décidé de décaler son calendrier. Mais avec le Grand Débat, une brèche s’entrouve pour reposer la question, en ayant comme prétexte que les propositions ont été soumises à la discussion.

Sauf que, et c’était là tout l’enjeu de l’acte 18, la grande majorité des Gilets jaunes et des travailleurs n’ont accordé aucun crédit à ce Grand Débat marquant toujours plus le refus de continuer à « débattre » avec ce gouvernement au service du patronat.


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