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Après Calais, Stalingrad

PHOTO. Histoire d’une évacuation annoncée

Après le démantèlement de la « jungle » de Calais, tous les regards se sont posés sur le campement de Stalingrad à Paris. Autour de 3000 migrants s'entassaient sous leurs tentes installées sur l'avenue de Flandre ou sous le Métro à Stalingrad et Jaurès. Photos et texte / Martin Noda

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Après le démantèlement de la « jungle » de Calais, tous les regards se sont posés sur le campement de Stalingrad à Paris. Autour de 3000 migrants s’entassaient sous leurs tentes installées sur l’avenue de Flandre ou sous le Métro à Stalingrad et Jaurès.

Régulièrement la Police – sous l’excuse des conditions sanitaires du campement - organisait une rafle. Lundi dernier n’a pas été l’exception, mais dans l’après midi, la vie dans le camp continuait avec « normalité ».
Mercredi soir un rassemblement en soutien de réfugiés a été organisé, surtout face à la menace d’évacuation. Cette évacuation n’a pas eu lieu jeudi matin. Mais la police a profité et elle a fait un petit tour vers 6h30 du matin, gyrophares et sirènes allumés pour réveiller tout le monde. Ils ont garé leur camionnettes sur un pont pour se monter et, à l’aube, sont repartis comme si rien n’était. L’évacuations a bien eu lieu vendredi matin. La Police a réveillé tous les réfugiés à 5h30, les a fait sortir manu militari des tentes, les a rassemblés dans une nasse géante à l’attente d’un car qu’il les amènerait dans un centre de loisirs à Cergy-Pontoise.
Cette évacuation s’est déroulé dans une relative calme, surtout parce que les migrants voulaient partir du camp et monter dans le cars. Et la police avait sûrement des ordres pour que tout ce passe « bien » - au delà de la présence des photographes qui poussent les flics à ne pas trop taper. Mais même avec cette volonté - et ces ordres –, même en essayant d’être « gentils » ou humains – ou au moins le plus qu’un agent armé au service de la bourgeoisie peut l’être – ils traitaient les réfugiés comme du bétail. Il les ont fait attendre, les ont fait monter dans des bus de façon complètement anarchique, les ont poussé et maltraité dès qu’ils ont commencé à désespérer pour monter dans les bus. Ils les faisaient s’asseoir par terre, se relever : Les bons élèves montaient dans les cars, les autres continuaient à attendre. Leur mépris était donc plus fort que leurs efforts pour ne pas violenter un réfugié. Et ça, c’est même pire. C’était de la « bienveillance » raciste et méprisante, la « bienveillance d’un maître envers son chien ».
Mais me Karma existe. Les réfugiés poussaient un peu pour essayer de se rapprocher des cars. Les CRS avaient peur de se voir débordés par une foule qui ne voulait que faire rapidement ce que les autorités leur demandaient de faire très lentement, sous la pluie, le froid, et avec la fatigue d’une nuit écourté par les autorités. Un CRS sort sa gazeuse, mais elle explose dans sa figure. Ça fait mal ?
Une fois tous les réfugiés montés sur les cars, la police part et la mairie de Paris nettoie le camp, en jetant les affaires qui restaient à la poubelle. Si la misère existe, il faudrait qu’elle soit invisible... ou à Cergy-Pontoise.


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