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Grève dans la santé

Malgré la répression, une centaine de soignants du CHU de Toulouse et leurs soutiens en action

Ce matin, une centaine de grévistes étaient présents devant l’Hôtel-Dieu pour visibiliser la grève illimitée portée par une partie du personnel soignant du CHU de Toulouse (ambulanciers, personnels des urgences et des urgences psychiatriques), dont les conditions de travail atteignent des niveaux de précarité sans précédent. Avec détermination, les blouses blanches soutenues par des Gilets Jaunes et par des étudiants ont pu mener des actions visant à interpeller les usagers mais aussi et surtout la direction du CHU autour entre autres, de la revendication portant sur une hausse d'effectifs alors que les conditions de travail sont intenables.

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Crédit photo : Felipe Barrientos

Dès 7H30, les grévistes mettent en place un piquet de grève devant l’Hôtel-Dieu, qui héberge le centre administratif et notamment la direction du CHU. Les raisons de la colère ? Sur Toulouse, 450 postes ont été supprimés en quelques années alors que la démographie de la ville est en perpétuelle croissance. Les grévistes souhaitent la création de 1500 postes pour pouvoir offrir des soins et un service public de qualité aux usagers.

Les soutiens sont nombreux : Gilets jaunes, syndicats, travailleurs solidaires, étudiants ou encore associations telles qu’Act-Up sont présents pour défendre de meilleures conditions de travail pour le personnel soignant et, de ce fait, de meilleures conditions de soin pour toutes et tous. Petit déjeuner solidaire, banderoles revendicatives, musique dansante, chants et batoucada déterminés : tout y est pour construire un mouvement combatif, prêt à poursuivre la grève malgré les sacrifices qu’elle implique, mais avec la solidarité d’autres secteurs mobilisés.

« Ça passe par une équipe soudée qui sait se serrer les coudes et qui s’est dit « allez on part en grève illimitée, les salaires ça va tomber mais c’est comme ça qu’on va réussir à obtenir quelque chose. » raconte une gréviste des urgences psychiatriques, un service en grève illimitée depuis le 21 février. Une caisse de grève est en place sur le piquet de grève mais aussi en ligne pour permettre à chacun d’apporter un soutien financier aux grévistes des urgences psychiatriques.

Mutisme de la direction... et répression policière !

Un barrage filtrant est mis en place à la sortie du Pont Neuf pour rendre visible la lutte des blouses blanches le tout dans une ambiance festive. Rapidement, la police intervient pour dégager la route et, en réalité, porter un coup à la mobilisation. Les manifestants décident de s’asseoir au milieu de la voie pour opposer à la répression une démonstration de détermination et de pacifisme. Les forces de répression tentent alors de mettre la pression en menaçant de procéder à des interpellations au hasard et en isolant par la force certaines personnes du groupe, allant même jusqu’à étrangler un manifestant résistant au sol pour le déplacer et provoquant par ailleurs le malaise d’un soutien. La force du nombre a permis de contrer cette attaque puisque la police, étant dans l’incapacité d’interpeller autant de personnes dans ces circonstances, a fini par relâcher le groupe isolé et a opté pour une vague de contrôles d’identité.

Suite à la répression de cette mobilisation pourtant particulièrement bon enfant, les grévistes et leurs soutiens ont décidé d’envahir les bâtiments de l’Hôtel-Dieu où se trouvent le service de direction afin de faire entendre leurs revendications. Nombre de slogans ont pu retentir dans les couloirs, face aux portes fermées des bureaux où se terrent les cadres de la direction du CHU qui fuient leurs responsabilités. « [La direction est] insensible à nos problèmes et à nos revendications, alors on est partis sur la base d’un rapport de force dur », poursuit l’un des grévistes.

Les manifestants rejoignent ensuite l’hôpital de Purpan pour tenir un piquet de grève devant les urgences pour la suite de la journée, dans une ambiance solidaire et festive. Comme le soulignent les grévistes, si certains services sont d’ores et déjà mobilisés y compris depuis plusieurs mois comme c’est le cas pour les ambulancier·es, d’autres gagneraient à rejoindre le mouvement de grève qui prend forme contre « des conditions indignes, maltraitantes pour les patients » mais aussi pour les travailleurs et pour « un service public de qualité, humain » qui se doit notamment d’intégrer « les contractuels », membres du personnel soignant au statut particulièrement précaire. Plus largement, c’est par un mouvement de grève générale étendu à un maximum de secteurs qu’un rapport de force pourra être imposé à Macron et son monde, dans le sillage profondément tracé par le mouvement des Gilets jaunes.


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