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[Mépris de classe XXL]

Macron : « Il y a des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien. »

On ne compte plus les remarques méprisantes du nouveau président/bouffon de la bourgeoisie envers les travailleurs. Mais cette nouvelle atteinte à la dignité des classes laborieuses a particulièrement marqué, par sa violence, le terrain médiatique ce week-end. Cette insulte, loin d’être une maladresse, est bien l’expression du projet néolibéral de Macron.

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C’est lors du discours d’inauguration de la « Station F », ce jeudi, que Macron s’en est donné à cœur joie pour glorifier les futurs entrepreneurs, et dénigrer les travailleurs. La Station F, c’est un « campus de start-up » financé par Xavier Niel, le PDG de Free, pour bichonner tous les potentiels futurs chercheurs / entrepreneurs / investisseurs. Avouant avoir voulu lui-même devenir entrepreneur, Macron a ainsi filé la métaphore entre vie politique et vie entrepreneurial. Si les choses n’étaient pas assez claires, Macron les a rendues évidentes : le pouvoir politique est au service des dirigeants économiques. Puis Macron, dans une envolée lyrique, est revenu sur le lieu qui accueillera ce regroupement d’entrepreneurs : une ancienne gare, lieu de passage où se croisent « les gens qui réussissent et ceux qui ne sont rien ».

« Il y a ceux qui réussissent »...à exploiter ceux qui n’ont rien

Si ces mots n’ont rien de surprenant dans la bouche d’un Macron, ils n’en sont pas moins indignant tant ils sont le reflet d’une réalité : il y a ceux qui nous exploitent et ceux qui n’ont pas d’autres choix que de se soumettre à l’autorité de quelques-uns. Le sommet de la réussite pour Macron.

Dans le reste de son discours, Macron valorise tous ces futurs cadres et partons qui sont « les acteurs du changement », soit de la reproduction de ce système d’exploitation. Et quid des personnes faisant tourner toutes ces grandes entreprises ou ces nouvelles start-ups ? A nous faire presque oublié que si le patron a besoin des salariés pour se faire du profit, les salariés eux par contre n’ont pas besoin de patron pour faire tourner la production.

En une phrase Macron a donc résumé tout l’arsenal idéologique employé par la bourgeoisie : la reconnaissance d’une fracture de la société entre ceux qui réussissent à accumuler du profit et ceux qui n’en ont pas les moyens, et ne pourront pas les avoir, enrobée du fantasme d’une possible ascension sociale. Il y a bien une nécessité pour ce système à nous faire miroiter de meilleurs « places » dans la société, à nous faire croire à un ascenseur social, à une méritocratie, alors même que dans les faits, ce sont toujours à une élite que sont réservés les postes de pouvoir et que pour que cette élite puisse se reproduire il faut bien que la majorité n’en fasse pas partie.

Nous ne sommes rien, soyons tout !

Après avoir traité les salariées de Gad « d’illettrées », ou encore lancé à un gréviste à Lunel « Vous n’allez pas me faire peur avec votre T-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler », Macron se permet maintenant de faire des travailleurs « des gens qui ne sont rien ». De mépriser donc publiquement la majorité de la population obligée de se soumettre aux diktats de ces mêmes entrepreneurs que Macron ne cessent de glorifier.

Pour Macron, en tant que travailleurs, étudiants, chômeurs, précaires nous ne sommes déjà rien, et son programme ne nous promet que d’être réduits encore plus à néant. Si le pur mépris de classe que contient cette formule est déjà indignant, sa façon de faire comme si trimer plus de 35h par semaine pour un salaire de misère était un choix est tout autant scandaleuse. Son programme nous promet toujours plus de précarité et d’inégalités sociales, preuve en est leprojet de loi travail XXLque Macron compte faire passer par ordonnance.

Macron dit finalement juste : pour cette classe dominante, nous ne sommes rien, nous n’avons aucun droit de contrôle sur nos élus, sur le système productif, sur nos emplois, sur notre éducation, sur les guerres impérialistes que mènent les pays occidentaux, nous nous faisons matraquer idéologiquement et physiquement au moindre remous, ou même sans aucun prétexte. En marche ou crève, reproduis ce système ou écrase toi, nous dit Macron.

Nous ne sommes rien à part ceux et celles qui permettons à ce système de se maintenir. Ou de ployer sous la force de notre propre auto-organisation.


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