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La course à la présidentielle

Macron à Londres. Il lance sa campagne depuis la City

Alors que François Hollande tentait tant bien que mal de défendre son quinquennat sur France 2, Emmanuel Macron enchaînait les rendez-vous à Londres ce jeudi 14 avril. Même si le ministre de l’Économie affirme ne pas penser à 2017, ses prises de position divergentes par rapport à François Hollande et ses prises de position sur des sujets brassant large coïncident objectivement avec le lancement d'une campagne électorale. Julian Vadis

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Le ministre de l’Économie se démarque de Hollande

« Aujourd’hui, ce n’est pas la priorité.C’est une question qui aujourd’hui n’a aucun intérêt » a répondu Emmanuel Macron au sujet de sa candidature pour 2017. Un maniement de la langue de bois qui ne fait que repousser l’officialisation de l’entrée dans l’arène des présidentielles de l’actuel ministre de l’économie. Entre le lancement de son mouvement "En Marche", le timing de sa virée à Londres - avec des déclarations fortes deux heures seulement avant le passage de François Hollande sur France 2 - et sa volonté d’exprimer ses positions sur des sujets dépassant largement les cadres de la conférence sur l’Europe ou de l’inauguration de la French Tech Hub (notamment sur les réformes en cours, loi travail en tête) laisse peu de place au doute. Macron a bel et bien choisis Londres pour lancer sa campagne électorale.

Alors que la contestation sociale contre la loi travail bat son plein, Macron a ainsi estimé que « 60 à 70 % » des réformes prévues d’ici la fin du quinquennat seront effectives. Une position qui tranche avec celle de François Hollande, qui a réaffirmé qu’il comptait réformer « jusqu’au dernier jour » du quinquennat. Mais ce n’est pas le seul point de divergence entre les deux hommes. En effet, alors qu’Hollande déclarait « Je ne renie rien de ce que j’ai dit au Bourget », en référence à son discours de campagne dans lequel il avait assuré que la finance était son adversaire, Macron estimait quant à lui que les réformes proposées par l’exécutif ne faisaient «  pas partie du programme  ». Une passe d’armes à distance donc, où Macron tente de se démarquer de celui qui l’a propulsé sur le devant de la scène pour se projeter au plus vite vers 2017.


Plus libéral que jamais : Macron à la conquête d’un électorat à la droite du PS

« La liberté est le meilleur moyen de parvenir à la justice », a déclaré Macron depuis Londres en guise de préambule à la réaffirmation appuyée de ses convictions les plus libérales. « Le pays va devoir changer radicalement dans les années à venir et vous faites partie de ce changement » a-t-il déclaré à des entrepreneurs français basés à Londres, lors de l’inauguration du French Tech Hub. Une déclaration qui prend des airs de menace pour les travailleurs quand on connaît le contenu ultra libéral de la loi Macron, rendue célèbre par l’utilisation du 49.3, et celui du projet de loi travail. Ainsi, le ministre de l’économie semble estimer que ces réformes ne vont pas assez loin ? Un son de cloche qui rappelle les discours des pontes de la droite « les Républicains », estimant que la loi El Khomri, dans son état initial, constituait un premier pas positif ...

« Il faut penser mondialement pour réussir parce que votre marché est mondial. On a besoin de talents à Londres, je suis ravi si vous réussissez ici et aussi si vous décidez de revenir », a ainsi martelé Macron - profitant de l’occasion pour s’opposer à un Brexit - dans son désir de se constituer un électorat à la droite du Parti Socialiste, se posant comme l’homme de la « rupture vitale pour notre pays  ». Un véritable discours de campagne en somme, faisant les yeux doux au patronat et promettant des attaques d’ampleur à l’encontre des travailleurs.


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