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Rajoy continue à taper du poing sur la table

L’objectif de Madrid : éviter à tout prix la proclamation de l’Indépendance

Il y avait eu le discours du roi, mardi. Il y a eu la réponse du berger à la bergère, mercredi soir. Carles Puigdemont a confirmé le résultat sans appel du référendum de dimanche en Catalogne. Mais Madrid fait tout pour empêcher la proclamation de l’Indépendance.

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A la suite du discours martial du roi, mardi, dans la foulée de la grève générale qui avait paralysé la Catalogne le 3 octobre, la réponse ne s’est pas faite attendre de la part de Carles Puigdemont, président du Govern, le gouvernement autonome de Catalogne. Intervenant à la télévision, mercredi soir, il a commencé sur un ton très dur, regrettant notamment l’absence complète de compassion du roi vis-à-vis des victimes de la répression de dimanche. Puigdemont a souligné combien l’exécutif catalan avait « l’obligation et la volonté » de respecter le mandat qui leur avait été donné par les urnes, les 90% de « oui » lors du référendum de dimanche incarnant les « aspirations » des Catalans.

Mais à ce Puigdemont intransigeant, pressé sur sa gauche par l’ERC et par la CUP, la gauche radicale indépendantiste, qui poussent à une déclaration unilatérale de sécession dès lundi, il y a également eu le président d’un gouvernement prêt à la médiation et disposé à négocier. En bon héritier de Jordi Pujol, effrayé à l’idée qu’un processus avec une dynamique réellement populaire pourrait lui échapper des mains et ne s’arrêterait pas uniquement au niveau de la question de l’Indépendance, Puigdemont souhaiterait en effet trouver une issue à la situation de blocage par le biais d’une médiation internationale, notamment de l’UE. C’est exclu pour Madrid qui, fort de l’appui du roi, continue à camper sur ses positions. Dès la fin du discours de Puigdemont, la n°2 du gouvernement espagnol, Soraya Sáenz de Santamaría continuait à parler d’un Puigdemont « hors-la-loi » et « hors-sol ».

Toujours dans le sillage de cette stratégie totalement surréaliste de négation de la réalité, Madrid a poursuivi sur cette voie-là au cours de la journée de jeudi. Saisi par le groupe parlementaire catalan du Parti Socialiste (PSC), lié au PSOE national de Pedro Sánchez qui continue à soutenir Rajoy, le Tribunal Constitutionnel a suspendu la séance plénière du lundi 9 octobre du Parlement catalan au cours de laquelle Puigdemont aurait pu déclarer l’indépendance, acculé comme il est par Madrid.Pour les juges, le référendum de dimanche est « radicalement nul et n’a aucune valeur ».

Paradoxalement, néanmoins, au vu de la « nullité » de la votation selon les juges, la mise en application de son résultat mettrait en péril la Constitution elle-même et « annihilerait » les droits des députés. Les juges madrilènes, on le voit, ne sont pas à une contradiction près. En Catalogne, cette nouvelle décision, pilotée par le gouvernement central, a été vécu comme un nouvel affront. L’article 155 de la Constitution permettant de suspendre le statut d’autonomie de la Catalogne n’est pas encore enclenché qu’un tribunal espagnol se permet de casser les décisions du président de la Généralité ainsi que ses ministres.

La situation, on le comprendra, se charge toujours un peu plus de tensions. Et ce ne sont pas les archevêques de Madrid et de Barcelone, en qui d’aucuns ont placé leur espoirs de médiation, à l’instar de Podemos, que viendra la sortie de crise. Elle viendra de la capacité du monde du travail à prendre en charge le processus indépendantiste, en vue de proclamer une République catalane, ouvrière et socialiste]. Toutes les autres tentatives pilotées par le PDECat ou l’ERC ne pourront mener que sur le chemin hasardeux des négociations avec un Etat central absolument sourd comme une matraque à toute revendication.


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