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Le #PénélopeGate n’est que la partie émergée de l’iceberg

Fillon se débat désespérément pour maintenir la tête hors de l’eau

Les casseroles semblent pleuvoir sur Fillon, mettant chaque fois un peu plus à mal la crédibilité de sa candidature. Et dès qu’il tente de se justifier, ses déclarations l’enfoncent un peu plus. Le « Fillon bashing » est devenu un sport national, mais toutes ces révélations n’arrivent évidemment pas par hasard. Léonie Piscator

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Après la révélation du « Pénélope Gate » par leCanard Enchaîné le 25 janvier, les casseroles se sont enchaînées pour François Fillon, lui-même étant à l’origine de plusieurs polémiques. Tout d’abord, pensant couper l’herbe sous le pied des médias après la révélation de l’emploi fictif de sa femme, il a reconnu le lendemain sur TF1 avoir embauché deux de ses enfants alors qu’il était sénateur de la Sarthe, « en raison de leurs compétences » et « pour des missions précises », entre 2005 et 2007. Le hic, c’est qu’à cette époque, aucun de ses enfants n’était encore avocat.

À peine quelques jours plus tard, un nouveau dossier fait surface : entre 2005 et 2007 également, il aurait encaissé sept chèques douteux, d’un montant total de 21000 euros et qui « correspondaient à des reliquats de crédits d’assistants » d’après le Journal du dimanche. 21000 euros… provenant d’argent public, donc.

Cette succession interminable de polémiques qui n’ont de cesse d’affaiblir le candidat Fillon se produit alors qu’il était déjà en position de faiblesse. En effet, après avoir mené toute la campagne de la primaire à droite avec l’image d’un homme de fer, intransigeant, incarnant la droite dure et conservatrice, François Fillon a eu beaucoup de mal à s’adresser à l’ensemble de l’électorat français. Et cette difficulté à être audible, notamment auprès des plus précaires, n’est pas passée inaperçue, y compris à droite de l’échiquier politique. D’aucuns commençaient à s’interroger sur la possibilité pour Fillon d’incarner le candidat rassembleur dont la droite a besoin, notamment pour affronter Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Et lorsqu’il déclare, à son meeting du Bourget de dimanche, qu’« à trois mois de l’élection présidentielle, comme par hasard, on construit un scandale », on est presque tentés de lui donner raison pour dire que cette succession de polémiques n’a rien d’un hasard.

Malgré sa posture délicate, le candidat des Républicains, de plus en plus isolé, tente encore de rebondir. Sauf que comme d’habitude, quand il tente de se justifier, il fait éclater un nouveau scandale. Dernier exemple en date : au cours de son discours de dimanche, il a pris la défense de sa femme. « Depuis le début, Penelope est à mes côtés, avec discrétion, avec dévouement. J’ai construit mon parcours avec elle. Nous n’avons rien à cacher, notre seul compte en banque est au Crédit agricole de Sablé[Sarthe] ». Pourtant, en théorie, un député doit obligatoirement avoir au moins deux comptes.

En désespoir de cause, et pour tenter à tout prix de résoudre les problèmes structurels qui émergent à droite, autour de sa candidature mais aussi à cause de l’étau que forment le Front national et le candidat d’En Marche, François Fillon infléchit sa ligne libérale. Alors qu’il avait promis de ne pas revenir sur le programme thatchérien avec lequel il s’est fait élire à la primaire, au milieu de la tempête médiatique à laquelle il fait face, le candidat a annoncé une nouvelle mesure : un abattement forfaitaire sur les cotisations salariales, qui bénéficierait aux petits salariés. Une mesure d’un coût estimé de 6 milliards d’euros.

Cette concession, qui est également un appel du pied aux cadres Républicains sarkozystes, favorables à une ligne moins dure envers les classes moyennes, est une preuve supplémentaire que la candidature de Fillon est de plus en plus indéfendable, et qu’il le sait aussi. Il n’est pas à exclure que les sondages, qui le placent désormais derrière Marine Le Pen au premier tour des Présidentielles, continuent à confirmer la déchéance du candidat. Et de fait, les paris sont ouverts quant à sa succession. En effet, si François Fillon venait à se retirer de la course, il faudrait lui trouver un prétendant, qui soit notamment de taille à affronter Macron. Deux noms semblent pour l’instant sortir du lot : Xavier Bertrand, président du conseil général des Hauts-de-France, qui avait notamment réussi à se faire élire face au Front national, et François Baroin, sénateur de l’Aube.


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