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Qui va payer la crise ?

Face à la crise, plus de 75% de la population favorable à un nouvel impôt pour les grandes fortunes

Un sondage réalisé par Odoxa pour BFM Business, Challenges et Aviva nous révèle que plus des trois quart de la population sont favorables à taxer plus les riches. En pleine crise économique, la fracture de classe semble se révéler un peu plus.

Typhaine Cendrars

9 juillet 2020

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Crédits photo : CC0 Public Domain

76% des français favorable à un nouvel impôt pour les plus aisés” : si BFM business parle d’un “débat bien français”, appuyant le préjugé d’une population qui se plaint en permanence (vieille rengaine de la presse bourgeoise contre toute forme de protestation), nous savons que le débat concernant la taxation des riches n’a jamais vraiment quitté les esprits. Lorsque Macron est arrivé au pouvoir, la suppression de l’ISF (Impôt sur la fortune) avait suscité une vague d’indignation, mais surtout une aversion certaine du personnage, qu’on nommait alors le “président des riches”. L’année suivante, les Gilets jaunes se révoltent contre la taxe carbone et, petit à petit, le rétablissement de l’ISF devient un de leurs mots d’ordres principaux, et se retrouve dans la majorité des mouvements sociaux depuis qu’il a été supprimé par Macron.

Dans le contexte actuel de crise économique, et avec l’exacerbation des contradictions de classes rendues évidentes pendant le confinement, lorsque les travailleurs s’exposaient chaque jour au virus, tandis que la bourgeoisie pouvait se réfugier dans ses maisons secondaires de campagne, la question de la taxation des riches paraît évidente, surtout face au manque de moyen criant dans les hôpitaux. Alors même que les 500 plus grosse fortunes de France augmentait leur fortune de 3% pendant le confinement, soit « 730 milliards cumulés pour les 500 membres » comme nous le rapporte RTL.

"Aux yeux d’une majorité de nos concitoyens, il est bien légitime de leur faire payer cet impôt supplémentaire"

Cet antagonisme exacerbé est expliqué en ces termes par Gaël Sliman, le président d’Odoxa, qui note que 53% de la population n’aiment pas les riches : "Ils pensent que, finalement, les riches seraient des gens égoïstes qui ne penseraient qu’à se soustraire de la collectivité nationale en faisant de l’exil fiscal ou de l’optimisation fiscale. Et finalement, aux yeux d’une majorité de nos concitoyens, il est bien légitime de leur faire payer cet impôt supplémentaire". Si le mot d’ordre de rétablissement de l’ISF montre le désir profond de justice social, l’argent qu’il rapportait n’était que très anecdotique par rapport aux besoins réels.

Il y a nécessité à mettre en place un impôt sur les grandes fortunes pour palier les manques de moyens dans les hôpitaux, les écoles et les transports, éminemment nécessaires à la population comme nous le voyons actuellement en période de pandémie mondiale. Le rétablissement de l’ISF seul ne pourra résoudre le problème, il nous faut créer un impôt fortement progressif sur les grandes fortunes, qui de toute façon ne sont aussi riches que grâce aux profits de l’exploitation d’un grand nombre de travailleurs.


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