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Massacre colonial

Encerclé par Tsahal, l’hôpital Al-Shifa hors-service : 7 bébés morts suite à l’arrêt des couveuses

L’hôpital Al-Shifa à Gaza est encerclé par l’armée israélienne. Faute de carburant, d’électricité, d’anesthésiant, il devient un véritable mouroir. Lundi, une fosse commune a dû être creusée pour enterrer les corps de 179 personnes dont 7 bébés, morts à cause de l’arrêt des couveuses.

14 novembre 2023

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Encerclé par Tsahal, l'hôpital Al-Shifa hors-service : 7 bébés morts suite à l'arrêt des couveuses

A Gaza, la situation devient apocalyptique dans les hôpitaux. L’hôpital Al-Shifa devient le symbole de l’horreur du massacre colonial. Situé à l’Ouest de Gaza-City, au bord de la mer, il se trouve à l’endroit où les troupes de Tsahal ayant attaqué la ville par le Nord et par le Sud cherchent à se rejoindre pour finir l’encerclement total de la ville.

L’hôpital est totalement encerclé par les forces israéliennes qui ne laissent passer aucune ressource. Auprès de l’AFP, le docteur Abou Salmiya témoigne avoir été en contact avec l’armée israélienne qui lui promettait une livraison de carburants. « Au début, ils m’ont dit 2 000 litres, puis ils sont revenus en disant 300 litres à condition qu’ils ne soient pas donnés au Hamas » rapporte le docteur. « Je leur ai répondu : si vous voulez aider, j’ai besoin de 8,000 litres au moins pour faire tourner les principaux générateurs et sauver des centaines de patients et de blessés. Ils ont refusé et nous ne savons pas où en est la situation. »

L’hôpital qui accueille des centaines de déplacés et de blessés devient un véritable mouroir. Le directeur de l’hôpital décrit des allées jonchées de corps. Les morgues ne fonctionnent plus, faute d’électricité. Ce mardi, il a fallu se résoudre à creuser une fosse commune et à y enterrer 179 corps, dont 7 bébés. Les couveuses qui abritent des bébés prématurés tombent en panne, les patients sous respiration artificielle sont condamnés. Une trentaine de bébés sont encore en soins dans l’hôpital, menacés de mort à tout instant.

Les médecins agissent dans des conditions d’inhumanité indescriptibles. Il n’y a plus de sang pour les transfusions, plus d’anesthésiant pour opérer ou changer les pansements. Seulement du paracétamol comme en témoigne le chirurgien Ghassan Abu Sitta, qui rapporte quotidiennement la situation sur X (ex-Twitter).

C’est toute la situation de la Bande de Gaza qui se reflète à Al-Shifa : hôpital encerclé, dans une ville encerclée, elle-même dans une Bande de terre, prison à ciel ouvert, assiégée et coupée du monde. Et partout, la pénurie, la détresse et la mort.

Des frappes et des tirs ont lieu autour de l’hôpital, un bâtiment entier de l’hôpital aurait même été détruit selon le ministre de la Santé de Gaza. L’armée israélienne, comme à son habitude, a immédiatement tenté de faire croire que l’origine de la roquette viendrait de groupes armés palestiniens. De toute façon, Tsahal justifie les attaques et le siège des hôpitaux affirmant qu’il s’agit de places fortes du Hamas.

Le génocide en cours à Gaza a été longtemps préparé par ces éléments de langage, par la comparaison des Palestiniens à des animaux dont la vie aurait moins de valeur que d’autres, ou par la justification par nombre d’éditorialistes occidentaux des victimes collatérales. C’est ainsi que l’on justifie, et que l’on a toujours acclimaté les esprits, à un massacre colonial. Ainsi, LCI titre ces derniers jours : « Al-Shifa, l’inviolable repaire du Hamas ? ».

Mais sous le coup de la mobilisation internationale de masse, les gouvernements impérialistes font désormais mine de s’émouvoir à demi-mot. Ainsi, Biden a demandé « des actions moins intrusives » sur l’hôpital Al-Shifa, tandis que Macron condamne hypocritement les meurtres de femmes et d’enfants. Ces dirigeants s’y connaissent pourtant en déstabilisation, déplacements forcés de population et bombardements sur des zones civiles. Leurs remontrances polies, annexées à leur « soutien inconditionnel au droit d’Israël à se défendre », ne sont que le produit de la mobilisation de masse en cours dans les rues des principales puissances impérialistes, des actions de boycott et de grève de travailleurs qui refusent de porter du matériel qui contribue à la guerre coloniale d’Israël.

Pendant ce temps, Médecins sans Frontières (MSF) affirme avoir perdu le contact avec ses équipes à Al-Shifa lundi. Le même jour l’UNRWA (l’Office de Secours et de Travaux des Nations Unies pour les Réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) annonçait que ses opérations humanitaires seraient suspendues dans les 48 heures faute de carburant, d’eau, de nourriture. L’organisation prédit une « catastrophe humanitaire la plus totale ».


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