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Violences policières

DIRECT. Ce 10 octobre à Montpellier : « la police a chargé pour défendre Alliance, sans prévenir, donnant des coups de matraque violents »

Au début de la manifestation montpelliéraine, très réussie et combative - plus de 6 000 manifestants selon la CGT - ce 10 octobre à l’appel de la fonction publique, la police a chargé les manifestants s'en prenant aux étudiants du comité de mobilisation de l’université Paul Valéry. Suite aux violences policières, nous avons interviewé deux militantes étudiantes en grève ce 10 octobre en solidarité avec les fonctionnaires et contre la loi travail XXL et la sélection à l'université.

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Révolution Permanente : Pouvez-vous nous raconter les faits ?

Lise : Quand on a vu les drapeaux d’Alliance, syndicat d’extrême droite de la Police Nationale, on a trouvé leur présence déplacée. La police est le corps répressif de l’État, elle n’a rien à faire à nos manifs, on était justement là pour la dénoncer, elle, et le gouvernement.

Une dizaine d’individus a commencé à gueuler « Tout le monde déteste la police », “ACAB”, « Zyed, Bouna, Théo et Adama, on n’oublie pas, on pardonne pas », etc. - tandis que des manifestants plus vieux répétaient en boucle que ce n’est que générationnel. D’autres, qu’ils ont bien le droit d’être là, et que si l’on n’est pas contents, on n’a qu’à aller manifester plus loin. Mais on ne pouvait pas les laisser là, parmi nous. Les « Cassez-vous » sont devenus de plus en plus insistants, et les gens qui gueulaient contre Alliance de plus en plus nombreux.

Puis, cinq secondes après qu’une manifestante ait râlé tout haut que « Mais non, n’importe quoi, la police ne charge pas », la police a chargé pour défendre Alliance, sans prévenir, donnant des coups de matraque violents pour séparer la foule.

Louise : On gueulait et on mettait la pression sur Alliance pour qu’ils dégagent de la manif et puis d’un coup, les CRS ont débarqués de nulle part et ils ont chargé. Ils ont donné des coups de matraque dans le vide un peu mais ceux qui étaient devant eux se sont pris les boucliers dans la gueule. Ceux qui étaient en première ligne ont fait une chaine et ils ont reculés en continuant de gueuler après Alliance et les flics.

RP : Quelles ont été vos réactions suite à la charge policière ?

Lise : J’en croyais pas mes yeux, c’est la première fois que je voyais la violence policière par moi-même. J’ai crié, j’étais vraiment sous le choc, j’en tremblais. Impensable.

Je crois que, dans ces cas-là, il ne faut surtout pas se disperser, mais faire chaine pour ne pas se laisser embarquer par la police, mais j’ai juste eu peur, je n’ai même pas vraiment fui, je suis restée plantée là.

RP : Les violences policières sont-elles communes dans les manifestations à Montpellier ?

Lise : Les manifs montpelliéraines sont la plupart du temps calmes. J’avais tout de même du sérum physiologique sur moi, comme à chaque manif, au cas où la police sort ses bombes lacrymogènes, mais on n’en a pas eu besoin.

La manif a repris comme si de rien n’était, et ça m’a paru dingue aussi. Sans doute que les manifestants ont l’habitude..

RP : Quels ont les conséquences de cette charge de la police contre les étudiants ?

Louise : Personne ne s’est fait embarquer mais ça a cassé le petit groupe qu’on était du comité de mobilisation de Paul Valéry, et ceux qui étaient déjà repérés par la police après des mobilisations précédentes se sont carrément cassés je crois. Nous n’avons n’a pas eu le temps de mettre en place le cortège après parce que tout le monde était parti ou dispersé. Ils ont visé ceux qui faisaient pression contre Alliance, les jeunes.


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