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La goutte de trop !

Carburants, la grève continue. Vers une pénurie ?

La CGT a lancé jeudi 25 mai un appel à la grève reconductible chez les transporteurs routiers, en réponse aux refus du patronat de discuter des revendications portées par les travailleurs, portant notamment sur la sécurité au travail, la répartition du temps de travail et la hausse des salaires.

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Des revendications essentielles pour les routiers

Actuellement, un chauffeur routier « transportant 38 000 litres de carburant ou 24 tonnes d’acide est payé 9,73 euros de l’heure », malgré le fait qu’il doive « être titulaire de certificats spécifiques obtenus après des examens ». Les revendications des grévistes sont d’augmenter les salaires, largement insuffisants, à 14 euros de l’heure, de diminuer la journée de travail à 10 heures maximum, d’avoir une « meilleur prise en compte des spécificités propres aux matières dangereuses (acides, gaz, carburants…), d’avoir un suivi médical trimestriel, ainsi que le paiement d’un treizième mois.

Des barrages filtrant, permettant de discuter de la grève avec les routiers, sans pour autant les empêcher de rentrer, ont été mis en place dans plusieurs dépôts de carburant. Ces barrages ont conduit certains routiers à refuser de rentrer dans le dépôt, en solidarité avec les grévistes.

D’autres dépôts, comme à Grand-Quevilly (Rouen), ont quant à eux décidé de bloquer complètement le site aux camions.


Un patronat qui méprise les travailleurs

Depuis le 10 mai, malgré la volonté de la CGT de dialoguer avec le patronat sur les revendications essentielles évoquées précédemment, ce dernier fait la sourde oreille, refusant toute négociations, sous prétexte qu’ils refuseraient de discuter avec un seul syndicat, qui ne serait pas représentatif de l’état d’esprit des travailleurs. Pourtant, bien que la CGT soit le seul syndicat à y avoir appelé, la grève n’en reste pas moins importante, avec désormais 409 stations en pénurie partielle et 490 en pénurie totale ce mercredi (contre 250 stations mardi soir). Preuve que la détermination des travailleurs, syndiqués ou non, est bien réelle.

Fabrice Michaud : « En Ile-de-France, huit des neuf dépôts sont paralysés. Il n’y a que celui de Grigny qui fonctionne encore. Et le mouvement commence à s’étendre en région, notamment en Normandie et dans l’Ouest. ».

Loin d’être anodin, ce mouvement commence à grandir et menace le groupe Total. En effet les opérateurs de chargement et de déchargement du groupe annoncent qu’ils pourraient eux aussi se mettre en grève. En réponse Total cherche à invisibiliser ces luttes pour démoraliser les grévistes, et empêcher le mouvement de se répandre en dehors de la région Ile-de-France. Or s’il est bien une preuve de la peur de la direction de la multinationale, c’est sa gestion de la grève de Gennevilliers, où elle fait appel à des intérimaires ou encore propose une prime de cent euros à ceux qui continuent le travail.

La première pierre d’un plan de bataille contre le nouveau gouvernement ?

Dès l’élection du nouveau Président de la république, la direction de la CFDT, mais aussi celle de FO, ont cherché à se rapprocher du nouveau gouvernement, dont la politique anti-sociale est pourtant clairement affichée, notamment en se rendant au pot de départ de Myriam El Khomri auquel étaient conviés aussi bien Pierre Gattaz (dirigeant du MEDEF) qu’Emmanuel Macron.

L’absence d’appel de ces deux syndicats est significatif sur la ligne qu’adoptent ses dirigeants : en refusant de lutter contre le patronat en mettant en place un rapport de force, ils démontrent que leur seule utilitéest d’accompagner la casse du code du travail, main dans la main avec nos patrons.

La direction de la CGT, isolée, continue pour sa part de tergiverser face aux plans de casse de code du travail prévus par Macron. Pourtant, la poursuite de la grève dans le secteur des carburants montre bien que les possibilités de construire un plan de bataille généralisé, regroupant l’ensemble des secteurs et à même de battre en brèche ce gouvernement est bien réel. À quand le plan concret ?

Crédits photo : Fred Tanneau/ AFP


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