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Extreme droite

Allemagne : Walter Lübke, assassiné par un néo-nazi pour ses positions sur les migrants

Le 2 juin dernier, Walter Lübke, président du district de Kassel en Allemagne, mourait à l’hôpital des suites d’une blessure de balle dans la tête. L’agresseur, alors inconnu, s’était introduit sur la terrasse du domicile de M. Lübke avant de s’en prendre à lui. Les soupçons s’étaient alors rapidement portés vers l’extrême droite : Walter Lübke était régulièrement la cible de ses critiques du fait de ses prises de positions sur les migrants. L’hypothèse s’est vue confirmée cette semaine.

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Walter Lübke a bel et bien été victime d’un assassinat politique. Stephan Ernst, un homme de 45 ans et activement néo-nazi, a avoué cette semaine être à l’origine du meurtre.
L’affaire remonte au 2 juin : Walter Lübke, élu de l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne, était agressé sur sa propre terrasse et recevait une balle dans la tête. Quelques heures plus tard, il mourrait de ses blessures à l’hôpital.

Rapidement, la police criminelle locale retrouve des traces d’ADN sur la veste du défunt. Traces déjà connues des services, puisque appartement à Stephan Ernst. Il est interpellé onze jours plus tard. Ce dernier avait déjà été arrêté à l’âge de 20 ans, en 1993, après avoir attaqué un logement pour migrants à l’aide d’une bombe artisanale. Il est par la suite resté lié aux milieux néo-nazis et d’extrême droite, entrant en contact avec le groupe « Combat 18 » : le nombre 18 désignant ici respectivement la 1ère et 8ème lettre de l’alphabet : « A H, » soit les initiales d’Adolf Hitler. Le groupe s’était fait connaître dans les années 2000 pour ses actions violentes, particulièrement pour une série d’attentats à Londres.

Voilà plusieurs années que Walter Lübke était victime de messages de haine de la part de l’extrême-droite allemande : en octobre 2015, ses déclarations sur les migrants lui avaient valu jusqu’à des menaces de mort. Stephan Ernst lui-même avait alors publié plusieurs commentaires sur Youtube, sous le pseudonyme « Game Over », annonçant son intention de s’en prendre physiquement à l’élu.
Le meurtre entraina en ligne de nombreuses réactions de la part de l’extrême droite, certains allant jusqu’à saluer le geste, voire à appeler à d’autres meurtres.

Ces groupes, hier marginaux et tapis dans l’ombre, osent aujourd’hui de plus en plus se dévoiler au grand jour : voilà maintenant quatre ans que les crimes xénophobes se multiplient en Allemagne. L’extrême droite parlementaire, incarnée par l’AFD et ralliée au FN au parlement européen, connaît des percées électorales inédites. Il y a peine deux mois, l’ultra droite allemande organisait un festival, « Schild und Schwert » (Initiales : SS, en référence aux escadrons nazis), célébrant l’anniversaire d’Adolf Hitler et réunissant plus de 3000 néo-nazis. Avec les aveux de Stephan Ernst, l’Allemagne connaît désormais son premier meurtre motivé par des idées d’extrême droite depuis la chute du régime nazi.

Qu’il s’agisse des États-Unis, avec l’élection de Trump soutenu par l’Alt-Right, mouvance d’extrême-droite américaine, ou de l’élection de Bolsonaro au Brésil, voire même de la montée du FN en France, les héritiers de l’extrême droite semblent aujourd’hui de plus en plus enclins à se montrer au grand jour, tirés vers le haut par une crise économique mondiale qui semble sans issue. Ces idées, loin de constituer une véritable alternative au néolibéralisme, ne sont en fait que le revers de la médaille et doivent être combattues coûte que coûte, sous peine de voir ressurgir de manière décomplexée et plus violente encore les idéologies les plus réactionnaires.


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