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Après la manifestation du 28 avril. Communiqué du Comité de Mobilisation des Jeunes d'Amiens

[VIDEO] A la mairie d’Amiens, des manifestants violemment évacués par la police

Ils étaient plus de 200 à occuper une salle de la mairie d’Amiens ce jeudi après la manifestation contre la loi travail. Etudiants, travailleurs, intermittents : ceux-ci voulaient avoir une salle de ce qu’il considère devoir être la « Maison du Peuple ». La maire de la ville a alors rapidement fait appel aux CRS qui sont intervenus moins de 4h après l’occupation. Une évacuation violente, comme en témoigne la vidéo ci-dessous où l’on dénombre plusieurs blessés : un bras cassé, un nez cassé, des points de suture sur le crâne et beaucoup de bleus sur les corps. Les forces de répression ont également dégradé la salle, ce pourquoi la maire cherche à faire poursuivre les occupants. Petite leçon de « démocratie locale » en images.

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Communiqué du Comité de Mobilisation des Jeunes d’Amiens contre la loi El Khomri

28 avril 2016

Aujourd’hui, lors de l’appel à la grève nationale du 28 avril, nous sommes partis manifester comme à l’accoutumée. Nous arrivions au terme de notre parcours et avons décidé d’effectuer une opération symbolique, sous la forme de l’occupation pacifique de la salle du Conseil de la Mairie d’Amiens.

Le but de cette action était de reprendre ce lieu de parole parce que nous avons fait le choix de nous représenter par nous-mêmes, pour y effectuer en lieu et place du Conseil Municipal initialement prévu une Assemblée citoyenne et démocratique constituée de 300 personnes (étudiant.e.s, lycéenn.e.s, salarié.e.s, privé.e.s d’emploi, intermittent.e.s et précaire.s). Après quatre heures de débat libres et ouverts avec des citoyen.e.s habituellement exclu.e.s de la vie publique, en présence de quelques policiers municipaux situés à l’extérieur de la salle, un rapport de force a commencé à s’établir lorsque nous avons eu vent de l’arrivée massive de CRS.

Sur l’ordre et sous la direction de Nathalie Skiba, directrice départementale de la sécurité, commissaire divisionnaire, une cinquantaine de CRS s’y sont introduits à leur tour, dans le but d’évacuer des citoyens en plein exercice pacifique de leurs droits démocratiques. L’assaut a eu lieu dans la salle même du Conseil Municipal, lieu de l’incarnation de la devise française : liberté, égalité, fraternité.

D’une extrême violence, la charge a entrainé de graves blessures à la tête de trois de nos camarades. L’un d’entre eux, actuellement lycéen, est resté hospitalisé une grande partie de la nuit et reste jusqu’ici sous suivi médical. La blessure à la tête d’un étudiant a quant à elle nécessité plusieurs points de suture. De nombreuses personnes ont été victimes de violents coups de matraque, injures et certain.e.s furent jeté.e.s du grand escalier de l’Hôtel de Ville par les forces de l’ordre. Nous tenons à rappeler que les locaux municipaux ont été occupés dans le respect et pacifiquement, contrairement à ce que le tweet injurieux, grossier et infamant de M Stengel, 12e adjoint au maire délégué à la sécurité et tranquillité publiques, déclarait. Nous notons que Mme Skiba et M Stengel ont consciemment pris pour résolution d’exclure le peuple de l’exercice de ses droits avec des méthodes d’une violence intolérable, dans lesquelles Alain Gest, député LR et Président d’Amiens Métropole, ose encore nous trouver de l’insensibilité au « dialogue » après avoir refusé son tour de parole lorsque nous nous tenions à ses côtés.

Suite à cet énième affrontement avec les concitoyen.e.s et militant.e.s qui, partout en France regagnent les voies de la mobilisation malgré les manières violentes qui visent à nous empêcher de nous exprimer, nous diffusons ce communiqué qui officialise par écrit autant notre indignation que notre réprobation de ces ripostes policières dénuées de sens.

Le collectif que nous représentons regrette de voir ainsi la puissance publique porter la violence sans discernement, et ce avec le soutien d’élus qui semblent plus occupés à essouffler ce qu’il reste de la culture populaire à coups de petites phrases et de coups de matraque plutôt que de tendre l’oreille et prêter attention à ce qui leur semble demeurer une République où personne ne gronde.

La loi travail ne doit pas devenir le prétexte au tabassage d’une jeunesse progressiste qui ne tend qu’à l’amélioration des droits humains !

N’acceptons pas et n’acceptez pas la remise en cause de nos libertés fondamentales !

Rejoignez nous, un Peuple uni ne sera jamais vaincu !

Le Comité de Mobilisation des Jeunes d’Amiens contre la loi El Khomri

Vidéo de la journée :


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