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Une boutique de luxe mais plus de guichets : la nouvelle gare de Toulouse inaugurée sous les huées

Ce mardi 5 septembre marquait la réouverture de la gare de Toulouse-Matabiau après des mois de travaux. Une nouvelle gare très critiquée par les cheminots et les usagers, notamment du fait du manque de guichets et d'une accessibilité limitée. Le contre-rassemblement syndical a été réprimé.

Correspondant-e cheminot-e

5 septembre 2023

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Une boutique de luxe mais plus de guichets : la nouvelle gare de Toulouse inaugurée sous les huées

Crédits photos : Dorian M

Après des mois de travaux, la gare de Toulouse-Matabiau a rouvert ses portes en grandes pompes, en présence du maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc, de la présidente de région Carole Delga, du directeur régional de la SNCF Philippe Bru ainsi que de Jean-Pierre Farandou, PDG de l’entreprise ferroviaire.

Une inauguration avec petits fours et grands discours, à l’approche de la coupe du monde de rugby qui se tiendra dans la ville rose, pour se féliciter de cette nouvelle gare qui dispose d’une quinzaine de boutiques (dont une brasserie chic et une boutique de luxe) mais où il n’y a plus de guichets. Une gare qui, même s’ils se sont bien gardés de le rappeler à la presse, a été élue « pire gare de France » par les usagers au cours de l’été.

Quelques mètres plus loin, sur le parvis de la gare, les cheminots organisaient une « contre-inauguration », qui a réuni près de 300 militants politiques, syndicaux et associatifs. L’occasion de dénoncer la casse du service public des transports par le gouvernement et ses relais, la destruction du fret ferroviaire par la SNCF, et l’accueil des usagers du rail qui se dégrade de jour en jour.

Des militants de handisocial ont témoigné de la maltraitance que subissent les personnes à mobilité réduite dans un lieu comme la gare Matabiau, qui manque cruellement de structures et de personnel pour accueillir dignement les voyageurs en fauteuil roulant ou béquille, non-voyants, mal-entendants, avec des poussettes, etc.

De nombreux cheminots ont fait le lien entre la dégradation de leurs conditions de travail, la baisse de salaire réel due à l’inflation et les profits records du groupe SNCF au cours de l’année écoulée. « Voleurs ! Casseurs ! » pouvait-on entendre lorsque le cortège d’élus et de représentants du patronat est passé à côté du rassemblement militant sur le parvis.

Lorsque les grands panneaux qui masquaient la nouvelle gare sont tombés sous les huées de la foule, plusieurs cheminots sont entrés dans le hall. Ils ont été aussitôt repoussés par la police, qui ne laissait passer que les cols blancs de la région et de la SNCF, tout en barrant la route aux manifestants et à bon nombre de journalistes (un photographe et militant de Révolution Permanente a notamment été filmé par des journalistes de France 3 tandis qu’il était brutalement escorté de la sortie de la gare par deux agents de police).

Dans la cohue, plusieurs voyageurs en attente de leur correspondance ont été bousculés par les forces de répression. Pire encore, plusieurs agents de la SUGE (Sûreté Générale de la SNCF, la police ferroviaire) s’étaient glissés en civil parmi les manifestants et ont distribué des coups de poing au hasard au moment de la bousculade. Ils ont ensuite tourné dans le hall en ciblant les cheminots syndicalistes qu’ils reconnaissaient pour leur demander expressément de quitter les lieux, quand bien même la gare venait officiellement d’être ouverte au public.

Alors que Delga et consorts, protégés par la police et la milice de la SNCF, se gargarisent d’avoir terminé les travaux dans les temps, les cheminots et leurs soutiens viennent de leur rappeler une fois de plus que les vrais défenseurs des services publics ce sont les travailleurs des transports et les usagers, bien loin de ceux qui amassent des milliards sur leur dos. Le matin même, les agents de Tisséo, travailleurs des transports toulousains, entreprenaient un barrage filtrant à la sortie des bus en vue de repartir en grève sur la question des salaires.

Après le printemps marqué par des journées de grèves massives à Tisséo comme à la SNCF, cette journée de rentrée sociale à Toulouse pourrait marquer le début d’une convergence entre les différents secteurs des transports autour de revendications telles que l’augmentation de tous les salaires et leur indexation sur l’inflation, le retrait de la réforme des retraites et la lutte contre la casse du service public des transports.


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