Une habitude des grandes instances de football
Comme en 1998 pour l’organisation de la Coupe du monde de football en France ainsi que lors de l’Euro 2012 en Pologne et en Ukraine, les instances organisatrices (ici, l’UEFA) proposent de travailler pour eux gratuitement. C’est une pratique courante dans ce genre d’événements et vu que cela marche, pourquoi s’en priver ? Pas moins de 24000 postulants pour 2012 (pour 5000 personnes engagées) et cette année, il se trouverait plus de 6500 personnes volontaires, invitées par le biais de l’association « Volontaires 2016 », pour travailler gratuitement pour une des institutions sportives les plus riches du monde !
L’UEFA, et plus largement les autres institutions du football, profitent pleinement de la notoriété de ce sport pour exploiter au maximum les travailleurs. Pour les bénévoles qui s’y engagent, c’est une opportunité de se rapprocher d’un milieu qu’ils aiment, en espérant pourquoi pas, apercevoir des stars du ballon rond, obtenir des billets gratuits pour les matchs ou des accès VIP. Mais comme le signale Ariane Cittanova, responsable du "Programme Volontaires" à Toulouse : « Il ne faut pas compter voir les matchs en venant nous aider » car vous allez être « vraiment au cœur de l’organisation et on vient prêter main forte à l’organisation. ». La carotte est belle car les " missions " requièrent pour la plupart des compétences de professionnels du métier. De l’activité billetterie, à la logistique en passant par le marketing, il y a du travail pour tout le monde, tous les âges, les « footeux » et « non-footeux »... mais non rémunéré.
Par le biais de cette démarche, beaucoup des « volontaires » espèrent obtenir quelque chose, que cela soit dans un cadre social ou professionnel. Participer à l’organisation de l’Euro ou de la Coupe du Monde peut être un plus sur un CV, peut créer l’illusion d’être en contact avec des gens de ce milieu ou être une forme de prestige social, car l’événement est suivi partout dans le monde. Pourtant, il n’y a là pour les organisateurs qu’un moyen d’exploiter des travailleurs gratuitement et s’autoriser légalement une énorme économie de 6500 salaires quand la compétition permettra à l’UEFA d’engendré des millions d’euros.
Par amour du football, pour avoir une inscription prestigieuse sur son CV ou par simple envie de participer à un événement planétaire, de très nombreux bénévoles ont décidés de s’inscrire dans cette démarche nauséabonde, dictée par l’objectif d’un profit maximum. L’UEFA, comme toutes les grandes instances du football, profitent de la notoriété du ballon rond pour exploiter gratuitement un réservoir de main d’œuvre qui se jette dans ses bras, bercée d’illusions. Pourtant, dans un climat morose pour les travailleurs, où l’ambiance est surtout aux licenciements et à l’augmentation du temps de travail, faire travailler des gens gratuitement atteint le summum du cynisme.
