×

Un américain à Paris

Trump sur les Champs. Macron en opération séduction ?

Invité pour le défilé du 14 juillet, Donald Trump a été chaleureusement accueilli par Emmanuel Macron. Alors que le président américain est en difficulté, son homologue français semble avoir choisi de lui tendre la main.

Facebook Twitter

Sur le plan national et international, Trump en difficulté

C’est peu dire que Donald Trump vit un mandat agité. Après son élection surprise fin 2016, le président américain a d’emblée dû faire face à une opposition certaine contre des réformes emblématiques de ses promesses électorales et il n’y a guère que son offensive contre « l’obamacare » qui aura pu aboutir. Mais à ces péripéties s’ajoute bien évidemment l’affaire des ingérences russes lors des élections, véritable bombe à retardement qui a ouvert la voie à un scénario de destitution pour le milliardaire. Alors que les révélations de l’ex-directeur du FBI devant le Sénat, maintenant des accusations fortes contre Trump, ont passablement ébranlé le président américain, l’affaire a, il y a quelques jours à peine, connu un nouveau rebondissement après la fuite d’un e-mail explicite sur les relations de Donald Trump Junior et des personnalités lié au Kremlin. Autant dire que sur le plan national, la mandature fait face à de nouveaux revers. Et comme il est commun en politique, Trump cherche à asseoir son autorité en menant une politique à l’internationale offensive et active, beaucoup plus en tout cas que ce qu’il ne laissait percevoir au cours de sa campagne.

A vrai dire, Donald Trump a, dès le début de son mandat, mené une politique internationale guerrière, multipliant les provocations et interventions, au Moyen-Orient comme face à la Corée du Nord. Une attitude agressive qui témoigne d’une faible assise suite à son élection, et d’une autorité à conquérir pour gouverner. Sauf que, sur le plan international aussi, Trump est aujourd’hui en grande difficulté. L’Allemagne s’éloigne clairement des Etats-Unis ces dernières semaines tandis que l’intervention anti-iranienne de Trump en Arabie Saoudite a gravement déstabilisé (un peu plus) la région, débouchant sur un quasi embargo sur le Qatar… allié des Etats-Unis ! Si pour l’heure, le leadership des Etats-Unis en tant que première puissance mondiale n’est pas remis en cause, ces échecs et erreurs stratégiques sur fond de déclin de l’hégémonie états-unienne au cours des quarante dernières années, le risque d’isolement et la volonté de Trump de tourner son regard vers la Chine en lieu et place de la Russie sont autant de facteurs qui déstabilisent un peu plus le président en exercice. Une situation qui pourrait conduire à lui faire perdre de solides soutiens au sein des classes dominantes nord-américaines, de plus en plus préoccupées par la politique qu’il mène.
 

Pour Macron, le possible « isolement » de Trump est une menace

La conférence de presse commune de Donald Trump et Emmanuel Macron a été assez éclairante. « Vous avez un super président, un grand leader » a ainsi déclaré le président américain tandis que son homologue a souligné les points d’accord entre les deux pays sur le terrain de la lutte anti-terroriste et la nécessité « d’approfondir le travail en commun entre les services ». « Nous aurons à la tour Eiffel un dîner d’amis » a également déclaré Emmanuel Macron. Des déclarations qui en disent long sur l’opération séduction en cours.

En effet, le président français multiplie les appels du pied, témoignant d’intérêts communs dans la conjoncture actuelle, sans pour autant que cela préjuge sur le long terme. Sur le dossier syrien, les deux présidents ont réaffirmé leurs velléités interventionnistes dans l’hypothèse d’utilisation d’armes chimiques, entrant dans la droite lignée de leur projection respective en « chef de guerre ». Le début d’isolement de Donald Trump a échelle internationale, qui s’était manifesté avec force lors de la visite de ce dernier à Varsovie deux jours avant le G20, est en ce sens un problème pour Macron. En effet, l’impérialisme français a lui aussi comme principal allié dans le Golfe le Qatar et tient une ligne parfois conjoncturellement concordante avec celle des Etats-Unis au Moyen-Orient . En bref, « tendre la main » à Donald Trump n’a rien de charitable de la part d’Emmanuel Macron : il s’agit avant tout d’une entreprise de défense des intérêts français aux quatre coins du globle. Et si la prochaine période amenait à un nouvel approfondissement des divergences d’ordre stratégique, nul doute que le président français n’aurait aucun scrupule à lâcher son nouvel ami.


Facebook Twitter
Netanyahou compare les étudiants américains pro-Palestine aux nazis dans les années 1930

Netanyahou compare les étudiants américains pro-Palestine aux nazis dans les années 1930

Du Vietnam à la Palestine ? En 1968, l'occupation de Columbia enflammait les campus américains

Du Vietnam à la Palestine ? En 1968, l’occupation de Columbia enflammait les campus américains

Etats-Unis : la mobilisation de la jeunesse étudiante attise les difficultés de Biden

Etats-Unis : la mobilisation de la jeunesse étudiante attise les difficultés de Biden

Mumia Abu Jamal, plus vieux prisonnier politique du monde, fête ses 70 ans dans les prisons américaines

Mumia Abu Jamal, plus vieux prisonnier politique du monde, fête ses 70 ans dans les prisons américaines

Hongrie : 4 antifascistes menacés de jusqu'à 24 ans de prison ferme pour leur lutte contre des néo-nazis

Hongrie : 4 antifascistes menacés de jusqu’à 24 ans de prison ferme pour leur lutte contre des néo-nazis

Surenchère xénophobe : La déportation des migrants vers le Rwanda adoptée au Royaume-Uni

Surenchère xénophobe : La déportation des migrants vers le Rwanda adoptée au Royaume-Uni

Argentine : 1 million de personnes dans les rues pour défendre l'université publique contre Milei

Argentine : 1 million de personnes dans les rues pour défendre l’université publique contre Milei

États-Unis. L'université de Columbia menace d'envoyer l'armée pour réprimer les étudiants pro-Palestine

États-Unis. L’université de Columbia menace d’envoyer l’armée pour réprimer les étudiants pro-Palestine