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Sur les déclarations du préfet d’Ille-et-Vilaine suite aux violences policières

Rennes. Après les fourgons béliers : le préfet plaide des conditions d’intervention "extrêmement difficiles"

L’intervention du préfet d’Ile et Villaine, qui a tenu une conférence de presse suite aux diverses interventions des forces de l’autre, fait froid dans le dos. Il faut d’abord rappeler qu’une telle communication n’est pas l’usage, tout comme il n’y absolument aucune communication de la part des forces de l’ordre sur place avant de réprimer d’ailleurs. A Paris, on n’a pas eu de communiqué de la préfecture de police. Donc on aurait pu s’attendre, au moins dans une démarche médiatique auprès des rennais, à une intervention reconnaissant les violences. Mais non : il n’y a eu apparemment aucun signe d’agressivité de la part des forces de l’ordre ! Non seulement le préfet nie des images qui ont fait le tour de la toile, mais il poursuit plus tard avec un « si il y a eu des violences, je ne peux naturellement que les déplorer ». Qu’il poursuive un argumentaire centré sur « les difficultés du métier » est une chose, nier les faits devant certains des journalistes présents lors des faits en est une autre. Il pousse l’hypocrisie jusqu’à affirmer qu’il n’y a eu aucun coup de matraque alors que les images sont sans appel. Syd B.

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« Des conditions d’intervention des véhicules peut-être rapides » : parler de voiture bélier n’est pas abusif lorsque cinq camionnettes de la police roulent en direction des manifestants sans ralentir, qu’en passant à travers la foule les policiers se lâchent sur la lacrymogène et le gaz au poivre à travers les fenêtres. Dès que le groupe a été contourné, les policiers ont matraqué directement un photographe qui était sur place puis les autres pour achever la dispersion. Un journaliste de France 3 est intervenu pendant la conférence. Sur place avec une collègue, ils ont tous deux été matraqués et semblent ouvrir les yeux sur la réalité de la situation de violence actuelle. « Peut-on parler de bavures lorsque des journalistes sont matraqués, plusieurs manifestants blessés et qu’il y a l’utilisation de voitures béliers, c’est quand même un peu extrême comme méthode ? ». Le préfet argumente que « les policiers n’ont peut-être pas identifié immédiatement » les journalistes qu’ils étaient. Parce que dans le cas où ce n’était pas un journaliste, c’était moins grave ? De toute évidence oui : Emmanuelle Laurens, du très réactionnaire syndicat Alliance-Police, se dédouane de cette manière : « L’un des individus avec un casque marqué presse n’était pas un journaliste, mais une personne d’extrême gauche ».

Pourtant, les casques « presse » rendaient toute confusion impossible, d’autant plus dans un contexte où les forces de l’ordre systématisent leurs offensives envers les photographes et journalistes pour ne pas laisser de traces. Par ailleurs, si les journalistes étaient bien signalés comme tel, il apparaît que les policiers étaient un certain nombre à ne pas porter leur matricule.

A la remarque du journaliste qui blâme une perte de sang-froid des policiers à ce moment-là, on objectera que si il ne s’agissait que d’une perte de sang-froid momentanée, ces événements ne seraient pas dupliqués chaque semaine dans tous les foyers militants du pays. Il ne s’agit pas que d’une perte de sang-froid, il s’agit de l’application, sinon raisonnée, au moins systématique, de méthodes de dispersion et d’isolement des manifestants par la violence très clairement établies en amont.


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