Crédit photos : Rog01
Un jeune homme de 22 ans est mort à Marseille, dans la nuit du vendredi 15 au samedi 16 décembre, suite à un « refus d’obtempérer ». Tentant d’échapper à un contrôle de la BAC, une course-poursuite s’était engagée entre le jeune homme et la police, peu après minuit. Quelques minutes plus tard, le jeune homme est éjecté de son scooter après avoir perdu le contrôle du véhicule sur un dos d’âne. Il a succombé à ses blessures vers une heure du matin.
Répétant une rhétorique bien connue, les médias se sont empressés de criminaliser le jeune homme en listant les éléments qui permettent de construire la figure du « délinquant » et déshumaniser la victime : « En défaut de permis et d’assurance, un morceau de résine de cannabis et un couteau à cran d’arrêt ont été retrouvés dans la sacoche de l’individu qui était connu des services de police », précise intentionnellement CNews.
Interrogé par Sud Radio, le secrétaire national du syndicat Unité SGP Police FO, Bruno Bartocetti, a surenchéri dans la criminalisation en flirtant avec l’idée d’ “ensauvagement” de la société : « Vous avez des chauffards qui prennent tous les risques parce qu’ils sont recherchés (...) On se met en danger pour un simple défaut de permis (...) C’est regrettable de refuser l’autorité, il y a une perte d’autorité aujourd’hui dans notre pays ».
Le Grand Matin Week-end - Mort d’un homme de 22 ans : que s’est-il passé lors du contrôle routier à Marseille ?
"Ce refus d'obtempérer reflète la perte d'autorité dans notre pays" - Bruno Bartocetti, secrétaire national du syndicat Unité SGP Police FO
— Sud Radio (@SudRadio) December 17, 2023
Une déclaration qui s’inscrit dans la lignée de l’offensive autoritaire du gouvernement en réponse aux révoltes des quartiers populaires après la mort de Nahel, tué à bout portant par un policier en juin dernier à Nanterre, après un « refus d’obtempérer ». Que ce soit sur le terrain de l’école ou celui de la famille, l’objectif reste le même : discipliner et accentuer la répression de la jeunesse des quartiers populaires.
La mort du jeune homme à Marseille intervient après une série de morts suite à des “refus d’obtempérer”. Vendredi 8 décembre à Chelles (Seine-et-Marne), deux adolescents de 17 ans ont trouvé la mort après une course-poursuite avec la BAC. Pris pour cibles après avoir grillé un feu rouge, le conducteur du scooter a glissé sur la chaussée et s’est encastré dans un véhicule à l’arrêt. Samedi 7 octobre, un jeune âgé de 23 ans est mort dans des circonstances similaires à Saint-Priest, dans la métropole lyonnaise. Plus récemment encore, la police a tué à Paris. Le 12 décembre, un homme de 84 ans est mort après avoir été percuté par la BRAV-M. Six mois après la mort de Nahel et un mois après la libération du policier qui l’a tué, l’impunité policière demeure et la liste des morts pour « refus d’obtempérer » continue de s’allonger.