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Régularisation de tous les sans-papiers !

Première victoire pour la régularisation de Shenaya : sous pression, la préfecture réexamine le dossier

Depuis plusieurs semaines, Shenaya, lycéenne au lycée Magendie à Bordeaux, est menacée d’une OQTF par la préfecture. Suite à une vague de soutien massif et une pétition récoltant des dizaines de milliers de signatures, la préfecture a annoncé réexaminer son dossier. Une première victoire acquise par la mobilisation qui doit aller jusqu'au bout.

Karl Nara


et Yann Causs

2 octobre 2023

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Première victoire pour la régularisation de Shenaya : sous pression, la préfecture réexamine le dossier

Le 6 septembre dernier, Shenaya, lycéenne à Bordeaux a reçu une obligation de quitter le territoire français (OQTF) par la préfecture de la Gironde. Comme nous l’expliquions la semaine dernière, la préfecture justifie cette OQTF par un prétendu manque d’intégration de Shenaya et sa famille. Un argument non seulement mensonger, mais qui permet de justifier d’expulser une famille arrivée en France il y a 4 ans après avoir fui le Sri Lanka où le père de Shenaya est menacé de mort à cause de ses engagements politiques

Cette mesure a dès le début révolté bon nombre d’enseignants et de camarades de classe de Shenaya qui ont cherché à se mobiliser pour contester la décision de la préfecture. Shenaya a mis en place une pétition manuscrite pour interpeller les membres de son établissement sur sa situation, et suite à une interview vidéo réalisée par le collectif Le Poing Levé, elle l’a publié en ligne le 25 septembre. En l’espace de 6 jours, celle-ci a déjà récolté plus de 26 000 signatures.

Une vague de soutien massive, qui s’est accompagnée d’une médiatisation de l’affaire, partagée des centaines de milliers de fois et suscitant une indignation très large contre une décision injuste et pour exiger la régularisation de Shenaya et sa famille. Cette mobilisation massive a obligé la préfecture de la Gironde à réexaminer le dossier de Shenaya, comme le préfet de Bordeaux Etienne Guyot l’a annoncé à France 3 il y a quelques jours, s’engageant « à réétudier la situation ».

Un recul qui est la conséquence directe de la pression exercée par la vague de soutiens à Shenaya et la mobilisation qu’a impulsé la lycéenne au côté de différents collectifs, dont Le Poing Levé lycée. Shenaya affirme dans ce sens à notre micro : « sans le soutien que j’ai reçu, la préfecture n’aurait jamais réétudié mon dossier, j’ai cette opportunité grâce à tous les soutiens. »

Dans ce sens également, Ulysse, lycéen et militant au Poing Levé, explique à RP : « La préfecture recule seulement sous la pression de l’indignation générale qui s’est exprimée grâce à la mobilisation qui a été mise en place. Mais c’est que le début, d’une part, il ne faut pas lâcher pour Shenaya, c’est une première victoire, mais la régularisation n’est pas acquise face une préfecture qui mène depuis plusieurs années une politique raciste, ferme des squats et expulse des familles immigrées à tour de bras. »

Pour continuer de construire la mobilisation, le collectif le Poing Levé appelle à une AG au lycée de Magendie ce jeudi afin que les lycéens, enseignants et personnels puissent discuter des suites pour aller arracher la régularisation de Shenaya. Une AG appelée également pour soutenir, Eva-Maria, une seconde lycéenne du lycée Magendie dont le titre de séjour est refusé par la préfecture depuis plusieurs années.

Mais, plus largement, c’est contre la politique raciste et anti-migrants de l’Etat que le collectif Le Poing levé appelle à se mobiliser. Comme le note à nouveau Ulysse, « nous pensons que la mobilisation pour la régularisation de Shenaya doit être un point d’appui pour dénoncer la politique raciste et anti-migrant du gouvernement qui de l’interdiction de l’abaya dans les lycées, à la loi immigration, en passant par le refus d’accueillir les migrants de Lampedusa, veut faire vivre un enfer à l’ensemble des immigrés. Ce dont on a besoin, c’est d’une mobilisation offensive qui s’oppose à la politique du gouvernement ou encore revendiquer la régularisation des sans papiers et l’ouverture des frontières. »

Une perspective dans laquelle le mouvement ouvrier devrait jouer un rôle central. Alors que le gouvernement réfléchit à durcir encore sa loi immigration, il faut rompre avec l’attentisme des directions syndicales, et exiger un plan de bataille pour construire une riposte d’ensemble articulant refus des offensives autoritaires et racistes et revendications sociales.


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