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Succès

Plus de 1000 personnes pour assister au meeting de RP et « remettre la révolution à l’ordre du jour »

Plus de 1000 personnes ont convergé ce mercredi à la Bellevilloise pour assister au meeting de Révolution Permanente, dépassant la jauge de la salle et des bars réservés aux alentours. Un succès qui témoigne de l’attraction des idées révolutionnaires face aux tendances réactionnaires croissantes.

Nathan Deas

7 mars

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Plus de 1000 personnes pour assister au meeting de RP et « remettre la révolution à l'ordre du jour »

Crédit photo : Révolution Permanente

A 19 heures pétante, une affichette est placardée sur la devanture de la Bellevilloise dans le XXème arrondissement de Paris : « Révolution Permanente : Complet ». A l’extérieur une file de plusieurs centaines de personnes occupe encore l’intégralité de la rue Boyer et descend sur une partie de la rue Ménilmontant. Deux bars et une retransmission en direct sur grands écrans ont été réservés à la dernière minute pour faire face à la situation. Eux aussi affichent complets.

Des groupes se constituent, certains se partagent un téléphone pour pouvoir suivre malgré tout l’évènement devant les bars. Les chants et slogans s’enchaînent depuis l’intérieur. Pendant près de deux heures, règne dans ce coin du « haut Belleville » un « air de finale de coupe du monde », pour reprendre les termes d’un riverain, entré pour demander quel événement est en train d’être suivi. « Sympa la fanzone de RP » s’amuse une autre personne. A l’ordre du jour pourtant : non pas un match de football, mais un meeting pour « remettre la révolution à l’ordre du jour ».

Nos excuses les plus sincères vont bien évidemment à ceux qui ayant fait le déplacement n’ont pas pu assister à l’événement ou alors dans des conditions légèrement dégradées. Malgré cela nous ne pouvons que nous réjouir d’une affluence record pour un évènement de Révolution Permanente, avec plus de 1000 personnes qui ont fait le déplacement, 800 qui ont pu y assister à la Bellevilloise et dans les bars des environs, et 400 personnes sur la retransmission en direct. Un symbole du chemin parcouru, un peu plus d’un an après la création de notre organisation.

Surtout, à l’heure où les classes dirigeantes nous promettent la guerre, la crise économique et des attaques toujours plus violentes contre notre camp social et la planète, voilà un nouveau témoignage que les idées communistes et révolutionnaires ont encore de la vitalité, cent ans après la mort de Lénine. « Remettre la révolution à l’ordre du jour » c’était précisément l’objet de ce meeting. Dans le contexte du génocide à Gaza et de la surenchère xénophobe virulente en France comme dans le monde qui suscitent des résistances, celui-ci ne pouvait commencer autrement qu’en donnant la parole à des protagonistes de ces combats.

Réaffirmant la nécéssité d’une solidarité totale avec le peuple palestinien, Salah Hamouri, avocat franco-palestinien, ancien prisonnier politique et militant à Urgence Palestine a ainsi rappelé la situation à Gaza, mais aussi que « la Palestine, c’est 75 ans d’occupation et de résistance. Le génocide en cours est réalisé avec la complicité des puissances impérialistes ». Après lui, Mariama Sidibé, militante de la lutte des sans-papiers, porte-parole de la CSP 75, et actrice de la récente lutte contre la loi immigration a souligné « nous sommes tous des enfants d’immigrés, mais surtout des travailleurs et des travailleuses. Macron et son gouvernement ainsi que les patrons voyous veulent nous diviser en attaquant les immigrés de façon brutale ».

Si ces mouvements ont fait l’objet d’une importante répression ces derniers mois, c’est aussi le cas du mouvement ouvrier. Après des applaudissements nourris pour Georges Ibrahim Abdallah et les travailleurs et classes populaires d’Argentine, en lutte contre un gouvernement d’extrême-droite, Christian Porta, délégué CGT chez Neuhauser et militant à RP, menacé de licenciement raconte l’histoire de son combat contre le géant de l’agrobusiness InVivo, qui tente d’écraser une section syndicale combative qui a arraché d’importantes victoires dans l’entreprise, à l’image des 32h. Il conclut en appelant « à une réponse coordonnée face à une vague de répression nationale qui touche plus de 1000 syndicalistes CGT ».

A l’approche du 8 mars, Sasha Yaropolskaya, porte-parole Du Pain et Des Roses et exilée politique russe commence de son côté par démasquer avec humour la mascarade de la « constitutionnalisation » de l’IVG par un gouvernement toujours plus droitier. Et de défendre l’urgence de bâtir « un féminisme révolutionnaire qui sorte du marasme libéral et revienne à ses racines socialistes, aux combats des femmes ouvrières russes qui en 1917 ont fait la révolution et arraché les premières l’avortement légal », ainsi que sa liaison avec le combat contre la surenchère guerrière en cours. « On ne peut pas combattre le patriarcat sans combattre le militarisme et l’Etat. ».

Une référence à la révolution russe qui résonnera avec la suite des interventions, s’interrogeant toutes sur l’actualité et la possibilité de la révolution. Frédéric Lordon, philosophe et compagnon de route de Révolution Permanente, insiste ainsi sur la « nécessité » de la révolution face à un « capital radicalisé » et aux « tendances à la guerre ». « Parce qu’il n’y a plus d’autre solution (…). Quand la FI se redéfinit comme anticapitaliste, je vous avoue que je ne peux pas m’empêcher d’entendre Mitterrand au congrès d’Epinay. (…) Les propositions de politique publique les plus ambitieuses, les plus déterminées ne viendront pas à bout de cette objection catégorique, rédhibitoire : le capital radicalisé ne se laissera pas faire. ».

Un projet d’une actualité vibrante selon Daniela Cobet, dirigeante et porte-parole de Révolution Permanente, pour qui « les coordonnées actuelles permettent non seulement d’actualiser la perspective de la révolution, mais aussi celle du communisme. » Celui-ci seul semble permettre de répondre aux enjeux brûlants de la situation : « le développement de l’industrie, de la robotique, de l’intelligence artificielle pourrait être mis au service du bien commun et non des profits et permettrait de réduire massivement le temps de travail et le chômage. Les nouvelles technologies de communication pourraient être mises au service de formes de démocratie directe, inspirée par les conseils ou soviets qui étaient la base du pouvoir révolutionnaire pendant les premières années de la révolution russe. Enfin, les procédés développés par des grandes multinationales pour gérer d’immenses flux logistiques et commerciaux pourraient être utilisés au profit d’une planification démocratique et plus efficace de l’économie, tenant compte des contraintes environnementales mais aussi des besoins et des préférences de chacun ».

Si la question du « comment » reste ouverte, Frédéric Lordon insiste sur un enjeu : celui du « nombre ». Anasse Kazib rebondit dans sa conclusion avec une idée clé : « la classe ouvrière et la jeunesse doivent faire de la politique », et pas n’importe quelle politique. Revenant sur le bilan de la bataille des retraites et des derniers mois, il note : « il nous faut rompre avec le logiciel qui cherche à contenir notre colère dans les moments de lutte, et à nous passiviser le reste du temps, pour discuter la régression sociale avec la bourgeoisie. Ce logiciel ne cherche pas à faire des travailleurs, des classes populaires, de la jeunesse, un acteur qui pèse directement dans la situation, dans les moments de lutte mais aussi plus largement ».

Filant l’idée, il décline les différents aspects et enjeux d’une politique des travailleurs, de la jeunesse et des classes populaires qui se mène par en bas, avec les méthodes de la lutte de classes : s’affronter aux grands enjeux contemporains, de la « crise climatique » à la « guerre » en passant par le durcissement autoritaire du régime par les méthodes les plus à mêmes de créer un rapport de forces avec les classes dominantes ; unifier la classe ouvrière, en luttant par exemple contre la division entre Français et étrangers ; conquérir des alliés, à l’image des secteurs paupérisés des agriculteurs.

Une perspective face à laquelle le cheminot et porte-parole de Révolution Permanente conclut en évoquant l’enjeu de refaire apparaître l’extrême-gauche comme une alternative politique, interpellant au passage le NPA-C et LO sur la nécessité toujours vivace d’une liste commune aux élections européennes, mais surtout sur la nécessité de construire un parti révolutionnaire. « On a besoin d’un parti intransigeant, de combat, qui permette de dépasser le corporatisme, le syndicalisme respectueux des institutions, les organisations gazeuses et électorales qui sont impuissantes dans les grands moments de lutte où l’avenir de l’humanité se décide » insiste-t-il, évoquant quelques éléments d’un programme révolutionnaire pour la classe ouvrière et appelant à rejoindre RP, pour contribuer à cet objectif.


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