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Répression en Guadeloupe

Nouveau renvoi du procès d’Elie Domota. L’ex porte-parole du LKP doit être relaxé !

Elie Domota, secrétaire général de l’Union Générale des Travailleurs de Guadeloupe, est actuellement la cible d’une répression acharnée de la part du pouvoir. Son procès vient d’être renvoyé pour la deuxième fois, une manière de faire peser sur lui une d’épée de Damoclès. Crédits photo : Julien Tack/AFP

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Un procès éminemment politique pour faire taire la contestation

Elie Domota a été le principal porte-parole du Collectif Contre l’Exploitation (LKP) qui, en 2009, a été un des acteurs des mobilisations contre la vie chère en Guadeloupe, une lutte qui avait fait vibrer des travailleurs et des jeunes à travers le monde. Cette grève générale de 44 jours avait paralysé l’île et avait fait trembler l’impérialisme français et les classes dominantes tant de l’île comme en France.

Le procès à l’encontre d’Elie Domota avait déjà été reporté le 31 mai dernier, car l’ensemble des pièces du dossier n’avait pas été communiquées à la défense. Le porte-parole du LKP devait donc passer le 6 juillet dernier devant le tribunal de Pointe-à-Pitre, mais le procès a été de nouveau reporté, cette fois-ci au 15 mars 2018 ! L’argument utilisé est de « laisser plus de temps pour qu’Elie Domota s’explique »… Il s’agit donc d’un procès rempli d’irrégularités qui démontre une fois de plus la répression dont le mouvement social et syndical est victime en Guadeloupe.

Une justice de classe qui s’attaque à ceux qui relèvent la tête

Le procès contre Elie Domota, poursuivi et accusé de « violence en réunion », symbolise aujourd’hui la répression antisyndicale dans l’île. C’est d’autant plus une justice de classe qui est à l’œuvre, que c’est Bruno Blandin, patron d’une concession BMW et président du MEDEF local, qui est à l’origine de la plainte. En 2009, dans le cadre des mobilisations qui ont paralysé l’île, une manifestation, organisée dans la zone industrielle de Pointe-à-Pitre, s’est terminé par l’envahissement du concessionnaire BMW. Il s’agissait de protester contre le licenciement de la quasi-totalité de la section syndicale UGTG qui venait d’être montée chez le concessionnaire.

Et le cas d’Elie Domota est en ce sens le plus emblématique, mais il est loin d’être une exception. En effet, depuis la grève générale de 2009, plus de 100 syndicalistes sont traînés devant les tribunaux sur des accusations pénales, ce qui veut dire qu’ils risquent la prison.

Solidarité avec Elie Domota et tous les syndicalistes et militants poursuivis !

Loin de dissuader le mouvement social et syndical guadeloupéen, comme l’a déclaré Elie Domota, cette cabale et ce dossier apparaît clairement monté de toutes pièces. Malgré les limites que l’on pourrait constater dans le processus de 2009, notamment en ce qui concerne la stratégie de ses principaux dirigeants, il est clair qu’aujourd’hui ce qui est visé par cette répression, c’est la combativité sans faille qu’a représenté cet énorme mouvement de grève générale sur l’île. Une grève générale de plus d’un mois qui a fait face non seulement à la bourgeoisie locale, le patronat « béké », mais aussi à l’Etat colonial français.

A l’échelle internationale, de nombreux soutiens se sont exprimés, venant de Corse, de la Martinique, de la France et l’Etat espagnol, entre autres. Il est important de construire cette solidarité internationaliste, pour montrer qu’on ne laissera pas tomber ceux et celles qui luttent contre l’oppression et les conditions de vie de la population guadeloupéenne encore aujourd’hui dominée par l’impérialisme français.


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