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Après la consultation interne…

« Ni Le Pen - Ni Macron », le mandat clair des insoumis à Mélenchon. A quand sa mise en œuvre ?

Plus de 65 % des soutiens de Jean-Luc Mélenchon envisagent de ne voter ni Macron ni Le Pen en vue du second tour de l’élection présidentielle. Dès lors, le mandat donné au travers de cette consultation interne par les 243 128 insoumis ayant voté est majoritaire et clair. Les cortèges insoumis « ni Le Pen, ni Macron » qui ont défilé ce 1er mai n’ont fait que le renforcer.

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Au soir du premier tour, de nombreux militants insoumis avaient fait part de leur déception. Au Belushi’s, près de la Gare du Nord, où Jean-Luc Mélenchon réunissait ses partisans, de nombreux militants s’exprimaient. « Je suis dégoûtée ! Dans quinze jours, je n’irai pas voter », lâchait, une jeune insoumise. Les réactions d’insoumis, le soir même, au micro de BFM-TV, poussaient aussi en ce sens.

Ils ont grondé contre Le Pen et Macron

Cette pression à la base des insoumis n’a dès lors cessé de croitre. De nombreux appels à l’abstention circulaient sur les réseaux sociaux comme le #SansMoiLe7Mai, tandis que de nombreux cortèges, partout en France, notamment le 1er mai, se chargeaient d’exprimer sur le terrain de la mobilisation une détermination pour affirmer, haut et fort, ne pas vouloir choisir entre la peste et le choléra.

Plus encore, l’abstention des insoumis s’est renforcée au cours de la première semaine de campagne de second tour. Une radicalisation de la base électorale qui pourrait être liée au refus du chantage à se plier au Front Républicain des appareils et des médias. Les dernières injonctions d’Emmanuel Macron visant à rendre responsable les insoumis de la montée du FN ont notamment pu jouer un rôle.

Ils ont émis un mandat clair malgré la pression

Dès lors, les résultats de la consultation interne des 450000 soutiens de Jean-Luc Mélenchon ont exprimé avec une éclatante majorité une conscience selon laquelle le vote Macron ne pourrait être en aucun cas un rempart contre le FN. Ainsi, les Insoumis ont été plus de 65% à être en faveur du vote blanc ou de l’abstention. Les 35% restant sont pour un vote Macron face à Le Pen.

Lancée le mardi 25 avril, soit une semaine de réflexion, les insoumis n’ont pas vacillé. Pourtant, la pression au Front Républicain exercée par les appareils politiques et les médias a été grandissante. Une propagande qui n’a cessé d’affirmer notamment que l’abstention équivalait à une demi voix pour le FN. C’est en ce sens que, nourri par la mobilisation, le mandat est clair mais aussi déterminé.

Une consultation ou seulement un sondage ?

« Je n’ai reçu aucun mandat de la part des 450 000 personnes qui ont décidé de présenter ma candidature », affirmait Jean-Luc Mélenchon au soir du premier tour. En ce sens, le candidat s’en est donc remis aux adhérents pour déterminer une position parmi le vote blanc ou nul, l’abstention ou le bulletin Emmanuel Macron. Le vote FN a été exclu de prime abord.

Une consultation qui ne vaut pas pour autant « décision » a expliqué Jean-Luc Mélenchon, lui-même, dans une vidéo publiée vendredi 28 avril sur sa chaîne YouTube. Ainsi la direction de La France insoumise affirme donc qu’il ne comptait pas tirer le moindre enseignement en termes de consigne de vote. Plus qu’une consultation, comme l’affirme aussi Médiapart, c’est un sondage dont il est question.

Un mandat est donné, mais qu’en fait-on ?

« Chez les militants de la France insoumise, je pense qu’on sera beaucoup à être tentés par l’abstention », confiait à Marianne un militant du Parti de gauche le soir du 1er tour. Ainsi, le résultat pouvait être en partie attendu. C’est ensuite, cette consultation interne qui visait à donner un mandat à Jean-Luc Mélenchon s’est transformée en un sondage interne.

Pour en préciser la forme, Eric Coquerel précisait : « à la fin, on donnera tous les résultats », affirme-t-il, en indiquant que Jean-Luc Mélenchon ne donnerait pas, suite à cet « avis », de consigne de vote. La France insoumise « n’est pas un parti ». « Nous voulions jusqu’au bout donner la parole » aux insoumis et « chacun en conscience décidera », complète Eric Coquerel.

Les militants montrent la voie, la direction de LFI tergiverse

Suite aux résultats de la consultation interne, Alexis Corbières l’évoque « comme une photographie ». Il décortique ensuite les résultats affirmant que « certains voteront Macron, un vote digne ». « Voter Macron est loin d’être méprisable », ajoute-t-il. D’autres « n’y arrivent pas » car ils étaient « mobilisés contre la loi El Khomry ». Dès lors, il affirme comprendre « les gens qui s’abstiennent ».

Pourtant, plutôt que des positions équivalentes, ce qui s’est exprimé dans cette consultation interne de façon majoritaire et nette à 65%, c’est bien la volonté collective de ne pas avoir à choisir entre la peste et le choléra. Un vote qui tranche notamment avec les déclarations que martèlent quotidiennement les porte-parole de LFI ces derniers jours : « Pas une voix pour le FN ».

Se préparer à gouverner le pays ? Ou se préparer au combat ?

En parallèle, Jean-Luc Mélenchon a été clair et se prépare déjà pour l’étape suivante. « La partie n’est pas finie (...). Aux élections législatives, La France insoumise et ses alliés sont candidats au pouvoir, à gouverner le pays », a affirmé Jean-Luc Mélenchon, sur TF1. De la sorte, Mélenchon a déjà acté que la présidentielle était jouée, et préfère temporiser en dépit de la clarification des militants insoumis.

Dès lors, cette temporisation a pour effet d’annihiler la combativité et la détermination qui se sont exprimées ces derniers jours, mais aussi d’éviter le sujet épineux de l’abstention active qui est nécessaire pour dire à ce système que le candidat d’En Marche !, que nous ne sommes ni de la chair à patrie, ni de la chair à Macron. Des Insoumis qui ont pris conscience à une échelle plus large que pour battre l’extrême droite, loin de céder aux sirènes du Front Républicain, il s’agit de lutter contre l’ensemble des politiques qui font son lit, à commencer par le macronisme.


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