« Tous ceux qui travaillent dans la culture, le cinéma, la télévision, le théâtre, la danse, la musique, les bibliothèques populaires, les médias communautaires et coopératifs expriment leur rejet le plus énergique » du DNU et du projet de loi omnibus, qui entraîne « de graves conséquences pour les conditions de vie de tous les citoyens, la politique et la culture de notre pays » expliquait Unidxs por la cultura dans un communiqué. Après une assemblée massive le 30 décembre dernier, la coordination de travailleurs de la culture, auquel Milei veut couper toute subvention, appelait ce mercredi à des actions de casserolades partout dans le pays.
Un appel voté et relayé dans les assemblées de nombreuses villes et provinces d’Argentine : La Plata, Mar del Plata, Córdoba, Rosario et Santa Fe capitale, Jujuy, Tucumán, Santiago del Estero, San Juan, Salta, Chubut, San Luis, Mendoza, Neuquén, Chaco, Corrientes, Misiones, Entre Ríos… Hier soir, des milliers de personnes se sont ainsi rassemblées derrière le mot d’ordre « allumons la mobilisation pour qu’ils n’éteignent pas la culture ! » (encendamos la lucha para que no apaguen la cultura), dans 80 villes d’Argentine.
A Buenos Aires, c’est sur la Plaza Congreso qu’a eu lieu un rassemblement, devant le Parlement où la loi omnibus est actuellement en train d’être examinée. Les manifestants ont été rejoint dans la soirée par les députés du FIT-U / PTS Myriam Bregman, Alejandro Vilca et Nicolas Del Caño. A Rosario, les participants ont manifesté jusqu’à la Plaza 25 de Mayo. A Mendoza des milliers de personnes ont fait entendre leurs voix. Dans les différentes villes la mobilisation a donné lieu à des performances artistiques – cirque, fanfare, jonglage, danse, performance de tango - tandis que de nombreux manifestants étaient déguisés pour l’occasion.
Une mobilisation parfois festive mais très déterminée, alors que la loi omnibus entend éliminer ou réduire presque complètement le financement des institutions qui encouragent la production de films, de théâtre, de littérature, d’arts visuels et de musique. Elle réduit également le soutien aux bibliothèques populaires et permet une augmentation illimitée du prix des livres, ce qui pourrait entraîner la ruine des petites librairies et des éditeurs.
Alors que, plus largement, c’est l’ensemble du plan de Milei qui est dénoncé par les différents secteurs de travailleurs de la culture, la mobilisation avait pour but de renforcer l’auto-organisation. En ce sens, comme le note Pagina 12, « la proposition est d’organiser une grande assemblée nationale de la culture sur la Plaza Congreso le 20 janvier, en amont de la grève nationale appelé par la CGT le 24. Dans ce cadre, [Unidxs por la Culture] appelle les syndicats de la culture à organiser une grève active avec mobilisation le 24. »
Une dynamique de préparation active du 24 qui montre la voie pour construire une mobilisation de masse contre Milei, structurée à la base, alors que l’extrême-gauche et des syndicats combatifs sont entrain de mener une démarche similaire dans différents secteurs.
