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Haut les mains !

Même hors service, les policiers pourront désormais jouer de la gâchette !

Julian Vadis Décidément, Bernard Cazeneuve ne manque pas d’initiative en termes de militarisation de l’espace public ! Après avoir annoncé mardi dernier le déploiement de 115 000 soldats et policiers sur l’ensemble du territoire, le ministre de l’Intérieur entend autoriser les forces de l’ordre à porter une arme… en dehors de leurs heures de service.

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Ce mercredi, le directeur général de la police nationale, Jean-Marc Falcone, a envoyé une note à l’ensemble de ses directeurs locaux autorisant le port d’arme hors service sans gilet par balle, précisant au passage que le port de ce dernier était « vivement » recommandé. Les syndicats de policiers, qui avaient « exigé l’aménagement immédiat » de telles mesures d’exception, sous prétexte d’état d’urgence, ont donc été entendus. La DGPN prévoit ainsi, comme seules conditions, d’« avoir un brassard police », d’« avoir accompli au moins un tir depuis le début de l’année » et d’avoir « déclaré la conservation de leur arme ». Un comité technique exceptionnel doit se réunir prochainement pour intégrer ces modifications de manière durable.

Cette mesure drastique symbolisant à elle seule le tournant réactionnaire de l’appareil étatique dans son ensemble ne fait pas l’unanimité… mais pas pour son aspect sécuritaire ! Ainsi, pour l’ancien ministre de l’Intérieur Daniel Vaillant, « quand [les policiers] sont en repos, ils sont souvent fatigués, et on sait par ailleurs leur fragilité – qu’on considère le nombre de suicides dans la police (…). Votre proposition permet-elle la sécurisation des armes à domicile, garantit-elle contre leur vol éventuel, leur utilisation dans des conditions illégitimes ? À vouloir faire trop bien, on risque de prendre une mesure qui va se retourner contre les policiers eux-mêmes. »

Ainsi, le seul problème soulevé par la possibilité de porter une arme hors service, et donc de s’en servir dans n’importe quelle circonstance et sans aucun contrôle, serait les risques de suicides et de vols ? Il faut dire qu’en cette période « de guerre », où la police a droit aux louanges de la part de l’ensemble de la presse et des politiques, les forces de l’ordre jouissent d’une côte de popularité inhabituellement élevée. Ironie du sort, cette autorisation du port d’arme hors service intervient quelques jours seulement après que la terrible barre des 1000 personnes abattues par la police aux États Unis ait été dépassée. De plus, après l’assaut donné à Saint Denis dans le cadre d’une opération anti terroriste, la journée du 18 novembre a été marquée par des mises en joue arbitraire en pleine rue ; les personnes visées au hasard ayant l’outrecuidance de marcher sur la voie publique. Les forces de l’ordre auront désormais le loisir de jouer de la gâchette à toute heure, sans aucun contrôle, et avec pour seul impératif de porter un brassard.


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