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Limite du nombre de réfugiés : Merkel serre un peu plus les vis de l’Europe Forteresse

Ce dimanche 8 octobre, Angela Merkel serre un peu plus les vis de l’Europe Forteresse en cédant une « concession » à la droite de son parti en acceptant pour la première fois un plafonnement annuel du nombre de réfugiés acceptés en Allemagne. Un « compromis » politique face à la pression de la droite de son parti et de son allié bavarois, le CSU, qui, après les récentes élections législatives réclamaient un durcissement de la politique migratoire.

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Angela Merkel, fragilisée par les récentes élections législatives, remportées par son parti mais avec le pire score enregistré depuis 1949, a accepté pour la première fois de limiter le nombre de réfugiés autorisés à séjourner dans le pays. Une limite « formelle » qui, de fait, dépendait ultérieurement de la demande du patronat allemand en une « main d’œuvre » sur-exploitée et docile. Le détail de ce plafonnement annuel a été présenté ce lundi. La chancelière et Horst Seehofer, le président de la CSU, l’union chrétienne social en Bavière, parti frère de la CDU, ont en effet présenté ce lundi lors d’une conférence de presse les détails de leur compromis, obtenu après des heures de négociations. Ce « pas à droite », tel qu’il est analysé dans l’ensemble des médias est une concession politique que Merkel – qui avait toujours refusé de plafonner le nombre de réfugiés - fait à l’aile droite de sa famille politique, dans une situation où cette dernière est de plus en plus contestée. Ce durcissement dans la politique migratoire était en effet l’une des conditions que la CSU bavaroise exigeait pour la création de la formation du futur gouvernement de coalition (CDU, CSU, les libéraux et les Verts).

Ce secteur-là pointait notamment le fait que la politique migratoire « centriste et généreuse » de Merkel, qui est en réalité clairement réactionnaire, avait fait fuir leur base plus conservatrice vers la droite nationaliste anti-immigration et l’extrême droite, l’AfD, qui a elle aussi fortement critiqué la politique de Merkel, notamment au lendemain des attentats à Berlin. Une extrême droite qui est par ailleurs entrée à la chambre des députés lors des dernières élections législatives, ce qui a fortement fragilisé la chancelière, qui à l’orée de ce quatrième mandat est contrainte de former une coalition pour gouverner. Ce virage à droite de Merkel lui permet donc de résoudre le conflit qu’il l’opposait à la CSU, de « gagner en légitimité », et de calmer les pressions qu’elle reçoit par les secteurs les plus conservateurs des classes dominantes allemandes.

Ainsi, la résolution prise par ces deux partis de centre droit consiste à plafonner le nombre de réfugiés admis dans le territoire allemand à 200 000 par an : « Nous voulons parvenir à ce que le nombre de personnes accueillies pour raison humanitaire ne dépasse pas 200 000 par an ».

Si on peut en effet parler de pas à droite, cette mesure prise par Angela Merkel n’a pour autant rien d’étonnant et s’inscrit dans une forme de continuité. En effet la politique migratoire de la chancelière est déjà très réactionnaire et droitière. Si cette dernière est vivement critiquée par les secteurs les plus réactionnaires quant à l’accueil des réfugiés, cet axe n’est qu’une variante de la politique migratoire, et les migrants qui sont « accueillis » sont bien souvent réduits et utilisés comme de la main d’œuvre davantage docile et exploitable, ce qui satisfait tout un secteur du patronat allemand. De plus, contrairement à cette image d’une Angela Merkel trop ouverte ou trop permissive sur la question de l’accueil des migrants, cette dernière ne cesse de durcir les conditions d’accès à l’asile et de mener une politique migratoire de plus en plus sécuritaire. Cette mesure de limitation du nombre de réfugiés acceptés sur le territoire en témoigne.


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