Correspondant
Malgré le silence médiatique, Philippe Poutou rassemble 130 personnes à la salle Courmont, dans le quartier de Moulin, à Lille, un vendredi soir. Candidat anticapitaliste à la présidentielle, il a pris la parole pendant 50 minutes pour dénoncer les injustices sociales et démontrer l’urgence d’une riposte contre les futures lois réactionnaires que les autres candidats portent dans leur programme. Après avoir rappelé les divers scandales qui touchent aussi bien Fillon que le Front National ou Macron, Poutou a dénoncé les mesures d’austérité qui sont imposées aux peuples alors que les politiques se servent allègrement dans les caisses publiques et que les patrons pratiquent ouvertement l’évasion fiscale.
Le deux poids deux mesure est d’autant plus criant que la crise tend à concentrer l’argent dans les mains d’une poignée d’ultra-riches. Sur la base de ce constat, Poutou a ensuite développé les mesures sociales et d’urgence nécessaires que les travailleurs, à l’origine de toutes ces richesses, pourraient mettre en place : partage du temps de travail, retraite à 60 ans, smic à 1700 euros net, santé gratuite, socialisation du service bancaire et sortie du nucléaire en 10 ans.
L’autre axe de son discours résonnait directement avec l’actualité sociale et démocratique qui concerne les violences policières et plus généralement la répression des travailleurs. L’affaire Théo et celle d’Adama Traoré sont ainsi l’exemple d’une police au service des puissants et de la répression systématique, exactement comme avec les Goodyear et à Air France. Poutou a également mis en avant la nécessité de défendre les droits des femmes, notamment le droit à l’avortement, aujourd’hui menacé par la droite réactionnaire, dont Fillon et le FN sont l’incarnation.
Face à tous ces défis, Poutou a rappelé la nécessité d’un parti offensif et aux avant-postes dans les luttes à venir. Il a rappelé la nécessité de la grève comme instrument de lutte pour imposer un rapport de force avec le patronat à une époque où « il va être de plus en plus difficile de séquestrer son patron ». Il a également mis en garde contre ceux qui, à l’instar de Mélenchon et de la France Insoumise, succombent aux sirènes du chauvinisme et du protectionnisme. Un intervenant soulignait d’ailleurs que Mélenchon était un Tsipras à la française, un « leurre » qui « trahira le peuple ».
Finalement, Poutou a insisté sur la nécessité de la campagne présidentielle comme moment essentiel de réflexion pour défendre les intérêts de notre camp social et défendre nos vies contre leurs profits.
