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Le 14, c’est pas une manif en plus. C’est central qu’on soit dans la rue aujourd’hui

Malgré les vacances du printemps qui s'approchent à grands pas dans les lycées et une partie des universités, la jeunesse a décidé de se donner une nouvelle fois rendez-vous le jeudi 14 avril dans la rue. Loin de sonner la fin de la récréation pour la mobilisation, cette nouvelle journée de mobilisation nationale doit servir à fixer un rapport de force capable de durer tout au long des vacances et à envoyer un signal clair au gouvernement qu'on reviendra encore plus en force à la rentrée.

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Le gouvernement les attendait avec impatience. Les vacances dans les lycées et les universités devraient, espère-t-il, signer l’arrêt de mort de la mobilisation contre la loi travail qui traverse le pays depuis maintenant plus d’un mois. Afin de précipiter la démobilisation tant souhaitée, il vient de dévoiler une série de mesures censées répondre aux revendications de la jeunesse et calmer ainsi le jeu, ce dont l’UNEF se dit plus que satisfaite. Et quand la politique de la carotte ne parvient pas à briser le mouvement, le gouvernement emploie celle du bâton dans l’espoir que la répression policière violente fera peur et videra progressivement les manifestations et les rassemblements de leurs participants.

Mais la dynamique politique en cours est tout autre. Les assemblées générales et les comités de mobilisation continuent à se réunir et à construire la grève sur les lieux d’études. Les universités mobilisées continuent à se coordonner entre elles à l’échelle nationale tout comme les lycées mobilisés. Malgré les déclarations plus qu’ambiguës de l’UNEF, tous les yeux restent fixés sur l’objectif principal du mouvement : le retrait pur et simple de la loi travail.

En battant à nouveau le pavé, les jeunes comptent montrer leur colère et leur détermination d’en découdre avec ce gouvernement et de combattre jusqu’au bout sa politique antisociale. Et ce, dans la continuité du dernier communiqué du porte-parolat de la Coordination nationale étudiante : « Nous ne nous satisfaisons pas de ce que le gouvernement propose aujourd’hui […] nous continuons à nous opposer à cette loi […] Nous ne négocions pas, nous ne capitulons pas, nous continuerons à battre le pavé de nos pas.  »

Mais ils comptent également s’opposer à la répression qui s’abat de plus en plus contre le mouvement et exiger la libération immédiate et sans poursuite de tous les condamnés pour avoir manifesté. Les derniers jours ont été l’occasion pour le gouvernement de faire un saut dans sa politique répressive comme en témoignent les 130 interpellations de lycéens mobilisés la semaine dernière ou encore les interpellations violentes qui ont eu lieu le 9 avril ou encore le 12 avril lors du rassemblement étudiant à la gare Saint-Lazare. Cette répression vise à désorganiser le mouvement et à effrayer les personnes mobilisées. Pourtant, elle semble, tout au contraire, réveiller une opposition sensible chez des secteurs grandissants de la population dont la multiplication des manifestations sauvages devant les commissariats de la capitale ne sont qu’un des symptômes.

La convergence des luttes est également à l’ordre du jour en cette journée de mobilisation nationale. Bien que les directions syndicales nationales aient fait le choix plus que critiquable de ne pas appeler à manifester à côté de la jeunesse, des secteurs du monde du travail et des équipes syndicales commencent à chercher à soutenir et à rejoindre le mouvement de manière plus conséquente. L’Union locale de la CGT à Rouen appelle par exemple à faire grève et à manifester aux côtés des jeunes les 14 et 20 avril. C’est surtout un point d’appui important pour préparer le « second round » à partir du 28 avril et pour aller vers la grève générale reconductible. Et ce travail de convergence entre les mouvements lycéen, étudiant et ouvrier doit se poursuivre tout au long des vacances. Cela a déjà commencé dans certains endroits, comme dans le 13ème arrondissement, où une assemblée générale interprofessionnelle regroupant les étudiants, lycéens, travailleurs, chômeurs et précaires de l’arrondissement se tiendra à la veille des vacances.

Rien n’est encore perdu. Les débats commenceront à l’Assemblée nationale début mai, et dureront tout au long du mois. Alors, manifestons tous ensemble le 14 avril pour exiger le retrait de la loi travail, la libération immédiate et sans poursuites de tous les interpellés pour avoir manifesté, et posons les jalons d’une nouvelle dynamique à la grève générale qui pourra mettre définitivement en échec ce gouvernement et ses attaques pro-patronales


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