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Communiqué du Poing Levé

JO 2024 : 370 000 logements vides en région parisienne, mais l’État expulse les étudiants du CROUS

Les expulsions de 3000 étudiant-es de leur logement CROUS pour les Jeux Olympiques ont débuté ce jeudi. L’objectif ? Loger les soignants, pompiers et policiers déployés pour encadrer les JO. Une aberration qui témoigne encore une fois du mépris du gouvernement pour les jeunes.

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JO 2024 : 370 000 logements vides en région parisienne, mais l'État expulse les étudiants du CROUS

Crédit photo : Wikémédia Commons

Prévues pour débuter le 15 avril, les expulsions dans les 12 résidences CROUS de région parisienne réquisitionnées par l’État ont finalement débuté dès le jeudi 11 avril. 80 étudiant-es ont ainsi été contraints de quitter leur logement dès aujourd’hui, alors que le semestre universitaire n’est pas encore terminé pour une large majorité d’étudiant-es.

Ce sont les premières expulsions des 3263 prévues d’ici le 30 juin, pour faire place aux policiers, pompiers et soignants déployés dans la capitale pendant les Jeux Olympiques. Alors que pour faciliter les expulsions, on promet aux étudiants que « les premiers partis seront les premiers relogés », ils sont nombreux à ne pas connaître les conditions dans lesquelles ils seront, ou pas, relogés. A raison, puisque l’offre actuelle de résidence étudiante est plus qu’insuffisante : elle ne compte que 175 000 logements pour près de 3 millions d’inscrit-es pour l’année universitaire 2023-2024.

Un nombre de places qui ne permet que de loger 6 % des étudiants, dont 25 % d’étudiants boursiers. Alors que la récente enquête du Poing Levé sur la précarité étudiante a révélé que 1 étudiant sur 10 s’est déjà retrouvé sans logement pendant leur cursus, l’État enfonce le clou et éjecte de chez eux les étudiants parmi les plus précaires. Si la situation est alarmante, elle n’est que le reflet de la précarisation étudiante orchestrée par Macron qui risque de s’approfondir encore.

En effet, ces expulsions s’inscrivent dans la politique d’un gouvernement qui perpétue et organise l’explosion de la précarité et de la pauvreté étudiantes. C’est ce qu’explique Honoré, membre du collectif d’étudiant-es mobilisé-es contre les expulsions La ResCrous, au rassemblement du 15 avril devant le Ministère des Sports et des JO : « Quand on voit le nombre de logements qui manquent, le prix des logements qui augmente, le CROUS qui augmente les loyers de 3,5 % alors qu’on se fait expulser, le CROUS qui annonce la fin des repas à 1€ pour les boursiers, c’est honteux. Ce n’est pas normal que des résidents précaires se fassent expulser de chez eux manu militari ».

Mais si ces expulsions sont scandaleuses, les conditions de vie des étudiants logés dans les CROUS le sont tout autant. Sur le parvis du ministère, les témoignages d’étudiant-es se sont enchaînés, alertant sur l’absence de chauffage ou d’eau dans les résidences, ou encore sur la présence de nuisibles. Une situation loin d’être exceptionnelle, puisque l’enquête sur la précarité étudiante du Poing Levé révèle que 20 % des étudiant-es vivent en présence de moisissures, et 12 % avec des nuisibles !

Alors que 85 % des étudiantes vivent sous le seuil de pauvreté, le gouvernement fait une nouvelle fois le choix de faire payer le prix fort de sa politique à la jeunesse. L’expulsion de 3000 étudiant-es est en effet d’autant plus révoltante lorsqu’on sait que Paris et son agglomération comptent plus 368 000 logements vides et 220 000 résidences secondaires (Observatoire des Territoires, 2020). Plus que jamais, il faut exiger la réquisition et la réhabilitation de l’ensemble de ces logements vides pour loger convenablement les étudiant-es et les travailleur-euses.

Le rapport scientifique de l’enquête nationale du Poing Levé sur la précarité est consultable en intégralité en ligne


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