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Conflans-Sainte-Honorine

Gaz, LBD, plaquage d’un lycéen à 4 : la répression policière continue de se déchaîner sur les lycéens

Un jeune plaqué au sol par quatre policiers, du gaz lacrymogène, un policier qui vise les lycéens au flashball à hauteur de tête : depuis plusieurs jours, les images des violences policières contre les lycéens de Jules Ferry à Conflans-Sainte-Honorine font le tour des réseaux sociaux. La préfecture des Yvelines a répondu.

Aretha Morozova

10 avril 2023

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La préfecture des Yvelines s’était déjà faite remarquer pour ses méthodes brutales dans les lycées le 6 novembre 2018 quand 151 jeunes avaient été interpellés, agenouillés et menottés à Mantes-la-Jolie. Un policier filmant la scène avait alors prononcé la phrase devenue symbole de l’attitude de l’État français envers les jeunes : « voilà une classe qui se tient sage ». Comme la plupart des affaires de violences policières, cet épisode s’est terminé par un non-lieu de la part de l’IGPN.

Cinq ans plus tard, des violences policières contre des lycéens du département ont à nouveau été largement diffusées, cette fois dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites. Le matin du 6 avril, pour la 11ème journée nationale de mobilisation contre la réforme des retraites, plusieurs centaines de lycéens ont bloqué le lycée Jules Ferry de Conflans-Sainte-Honorine. L’intervention de la police est brutale.

Sur les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on voit quatre policiers plaquer au sol un jeune lycéen, des lycéens visés au niveau de la tête au LBD40 et au lance-grenades lacrymogène à quelques mètres de distance, ou encore le gazage au visage d’élèves tentant de filmer la scène.

Face au tollé, la Préfecture des Yvelines a répondu aujourd’hui par un communiqué justifiant les actions des policiers. Elle explique notamment que les policiers auraient été totalement pacifiques, « ne f[aisant] pas usage de leur lanceur de balles de défense et de leur lanceur de grenades lacrymogènes », avant de recevoir des projectiles... Des justifications classiques avec laquelle l’État espère légitimer le déchaînement de violences contre des adolescents, le plaquage à quatre policiers d’un lycéen, etc…

D’autant que c’est une toute autre réalité que racontent les jeunes du lycée Jules Ferry. Les agressions policières ont en réalité commencé déjà vers 7h30 du matin, quand la police déloge le blocus du lycée monté avec des poubelles. Vers 10h du matin, les lycéens tentent un nouveau blocus en formant la chaîne humaine, c’est là que les agressions recommencent : les jeunes sont visés au LBD, poussés contre un mur, matraqués. « Leur objectif était clairement de nous impressionner. Malheureusement, ils ont réussi à nous intimider. Mais nous espérons que la France entière sera également impressionnée et indignée par ces actes de violence policière », ont écrit des lycéens mobilisés.

Cette répression s’inscrit dans la continuité de l’offensive répressive ouverte depuis le passage en bulldozer du gouvernement avec le 49.3 sur la réforme des retraites. Une répression au long cours dans les lycées, où, depuis le départ du mouvement les interpellations et violences sont systématiques à Paris, Marseille et dans de nombreux établissements mobilisés.


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