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Moyen-Orient

Escalade au Moyen-Orient : Israël et les puissances impérialistes sont les premiers responsables

Samedi soir, l’Iran a envoyé plusieurs centaines de drones et de missiles sur Israël en réponse à la frappe israélienne sur Damas qui avait tué plusieurs commandants iraniens. Une surenchère dont la responsabilité est d’abord celle d’Israël et de ses soutiens.

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Escalade au Moyen-Orient : Israël et les puissances impérialistes sont les premiers responsables

Ce samedi soir, l’Iran a lancé une riposte inédite contre Israël en tirant plus de 300 projectiles, dont 170 drones, 30 missiles de croisières et 120 missiles balistiques. Des roquettes, des drones et des missiles ont également été tirés depuis le Liban, l’Irak et le Yémen. Après l’attaque contre un bâtiment diplomatique iranien à Damas, et la mort de plusieurs commandants des Gardiens de la Révolution, le régime était confronté à un dilemme : répondre, et probablement avec un degré d’intensité inédit, mais limiter le danger de déclencher une guerre totale qui serait dévastatrice pour le pays.

Dans ce contexte, comme le soulignent de nombreux experts, le régime a fait le choix d’une riposte graduée, conduisant une attaque importante, au regard du nombre de missiles et de drones lancés, mais limitée d’un point de vue stratégique. En faisant le choix de ne pas déléguer sa défense comme par le passé à ses proxies libanais, yéménites ou irakiens, l’Iran rompt avec sa politique historique de « dissuasion ». Toutefois, en lançant son attaque depuis son sol, et non depuis des positions plus proches d’Israël, la République islamique s’est assurée que les projectiles mettraient plusieurs heures avant de toucher cible, offrant du temps à Tsahal et à ses alliés impérialistes pour préparer une défense.

D’après les premiers rapports israéliens, la quasi-totalité des tirs ont ainsi été interceptés, avec le soutien de la France, des Etats-Unis et du Royaume-Uni, mais aussi de la Jordanie, tandis que le « dôme de fer » israélien, système de défense aérien, n’a pas été saturé. Une fillette et un jeune garçon auraient été gravement blessés par des shrapnels provenant d’un missile ou d’un intercepteur, d’après des sources israéliennes, tandis que des dégâts mineurs ont été constatés sur une base militaire, d’où l’attaque contre le consulat iranien avait été probablement lancée.

En dépit de son caractère mesuré, l’offensive iranienne remet au premier plan la crainte d’une conflagration régionale au Moyen-Orient. Alors que le gouvernement israélien poursuit son génocide à Gaza et n’hésite pas dans ce cadre à s’en prendre, aux côtés de ses alliés impérialistes, à ses voisins, la réaction israélienne va être décisive. Dans les jours à venir, la situation à la frontière libanaise qu’Israël harcèle sans interruption depuis le 7 octobre dernier sera à suivre avec la plus grande attention. Une « attention » d’autant plus cruciale que Tsahal pourrait profiter de l’offensive iranienne pour mettre à exécution le plan d’invasion du Liban dont s’inquiètent les renseignements états-uniens, mais aussi intensifier le niveau de ses engagements en Irak, au Yémen et jusqu’en Iran.

Dans ces coordonnées, les puissances occidentales ont affiché un soutien marqué à Israël, dans la continuité de l’appui au génocide à Gaza, dénonçant l’attaque iranienne en invisibilisant l’offensive d’Israël à laquelle elle répondait. Un discours qui cherche à masquer leur propre responsabilité et celle d’Israël dans la surenchère en cours. En plus de la destruction de l’ambassade iranienne à Damas, ces derniers mois, on a ainsi vu de nombreuses frappes américaines au Yémen, en Syrie et en Irak, mais également des assassinats ciblés d’Israël au Liban et bien évidemment des dizaines de milliers de morts à Gaza.

Pour autant, les Etats-Unis mais aussi la France cherchent depuis hier soir à éviter des représailles qui pourraient déclencher un embrasement régional. Biden aurait ainsi affirmé à Netanyahou que les Etats-Unis refuseraient de participer à des opérations offensives contre l’Iran et ne soutiendraient pas ces opérations. Alors que se tiendra une réunion des dirigeants du G7 ce dimanche pour « coordonner une réponse diplomatique unie à l’Iran », l’objectif d’empêcher une nouvelle escalade semble au coeur des préoccupations du camp impérialiste, malgré leur soutien inconditionnel à Israël.

Alors que la soirée de samedi a mis au premier plan les risques d’un saut dans l’escalade au Moyen-Orient, il ne peut y avoir aucune certitude quant à la manière dont le conflit se poursuivra. Netanyahou est confronté à une énorme crise interne dans laquelle sa survie politique dépendra de la poursuite de la guerre génocidaire à Gaza et de la satisfaction des revendications de ses partenaires d’extrême-droite. Dans ce cadre, seule une lutte résolue des travailleurs et des peuples de la région contre l’impérialisme, en indépendance du régime théocratique et réactionnaire iranien et du dit « axe de la résistance », peut permettre d’éviter la guerre et de mener la lutte pour l’auto-détermination du peuple palestinien.


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