Après la grève générale de Mayotte largement ignorée par les medias et la classe politique, une initiative avait été lancée pour construire la grève générale : il s’agissait d’un appel à bloquer les axes de communication, a l’instar des Mahorés qui ont coupé des arbres pour bloquer les routes.
Ce matin, une centaine d’etudiant-es, intermittent-es, nuit deboutistes, chomeur-se-s et travailleur-se-s se sont réunis a Arts et Métiers pour partir bloquer un axe parisien. L’objectif : bloquer les voies sur berge au niveau du ministère de l’économie, à Bercy. Malgré toutes les précautions prises par les organisateurs, les forces de l’ordre ont réussi à faire échouer cette initiative en bloquant la route aux manifestant-es et en matraquant ceux-ci. Une nasse s’est formée devant le métro Bercy, mais a été vite libérée. Il faut souligner la collaboration de la RATP avec les forces de l’ordre : controleur-se-s et agents de station ont systématiquement guidé les gendarmes dans leur répression.
Après ce premier temps, les manifestant-es ont décidé de rejoindre Montparnasse afin de soutenir la grève des cheminots contre le décret socle et la nouvelle convention collective de la SNCF. Arrivés a Edgar Quinet, ils ont été accueilli par les forces de maintien de "l’ordre social" qui les ont nassé, afin d’empêcher toute convergence entre les intermittent-es, etudiant-es et cheminot-es. Ce sont 18 manifestants qui ont été interpellé pour vérification d’identité au commissariat de la goutte d’or. Trois manifestants ont été mis en garde à vue, dont 2 pour « ports d’arme », une personne pour « outrage ». Derrière ces appellations floues, il faut bien voir la réalité matérielle : clamer que "tout le monde déteste la police" est un outrage ; amener un casque de vélo pour se protéger des coups de matraque quand on est journaliste est un port d’arme... Dans un système ou la police frappe et violente chacun d’entre nous aveuglement, oser se protéger contre des armes qui tuent et ouvrent des cranes est donc devenu un délit.