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« Il faut aller plus loin que la loi El Khomri »

Avec Macron, En Marche ! ... vers plus de cadeaux au patronat

Camilla Ernst C'est nostalgique mais déterminé que se présente Emmanuel Macron dans une interview accordée au journal pro-patronal Les Echos ce lundi 2 mai. Regrettant le déclin d'une industrie française qui s'est construite via « un capitalisme d'Etat et un capitalisme familial », il ne manque pas d'idées pour relancer l'industrie... sur le dos des salariés ! - rappelant que la loi ne peut pas plafonner la rémunération des dirigeants et demandant aux conseils d'administration d’avoir plus de respect pour les actionnaires{} !

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Draguer les chefs d’entreprises pour relancer l’industrie française, c’est la trame de fond du discours de Macron dans les pages des Echos en ce début de semaine, culotté en pleine ascension de la colère sociale contre la loi El Khomri. En ligne de mire : « la compétitivité-coût » soit attirer les entreprises en étant plus compétitif sur le plan fiscal et plus avantageux sur le plan réglementaire pour diminuer les coûts qui pèsent, ou plutôt pèseraient, sur les entreprises. Pour ce qui est de la dévaluation fiscale, le Pacte de responsabilité et le CICE ont déjà fait leur part du travail, en exonérant les patrons d’un certain nombre de charges. Il ne reste alors à Macron qu’à s’attaquer, en allant « plus loin que la loi El Khomri », aux droits des salariés.

Première mesure : la modération salariale. C’est-à-dire ralentir l’augmentation des salaires, qui amputerait une trop grande part de la productivité des entreprises, en leur demandant de « privilégier l’investissement productif » et « l’emploi-formation ». Quand déjà le niveau actuel des salaires permet de survivre plus que de vivre dignement, il faudrait encore le limiter. Et « privilégier des négociations salariales au plus proche de la situation de l’entreprise ». Ce que Macron propose, c’est élargir à d’autres domaines que la durée de travail prévue par la loi travail les négociations collectives au niveau de l’entreprise plutôt qu’au niveau de la branche d’activité, en l’occurence, l’élargir au domaine des salaires. C’est renforcer le pouvoir décisionnel de chaque patron tout en individualisant les salariés au sein de leur entreprise, les soumettant à la pression de leur hiérarchie y compris dans la négociation de leurs ressources financières, sous couvert d’attirer de nouvelles entreprises sur le territoire français.

Modifier la réglementation en faveur du patronat, diminuer les charges fiscales... rien de très étonnant dans les propositions du ministre alors que le gouvernement vient de dépoussiérer sa « Nouvelle France industrielle », un plan pour relancer l’industrie en renforçant ses liens avec le secteur des services et le numérique. Un plan qui tombe à pic dans sa course au développement des PME et des secteurs-clés, tels que l’énergie et la défense, dans lesquels il aimerait voir assurer la souveraineté de l’Etat en faisant de lui le principal actionnaire.

Du PS au pouvoir, avec ses lois qui flexibilisent et précarisent les travailleurs, à ses principaux détracteurs, Fillon et Juppé en plein campagne pour les primaires des Républicains, et aujourd’hui Macron, les représentants des principaux partis bourgeois de l’alternance électorale, soi-disant démocratique, nous prouvent qu’ils ne se placent résolument pas du côté des travailleurs et que c’est bien contre leurs lois et contre leur politique pro-patronale qu’il faut que nous nous insurgions, toutes et tous ensemble.


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