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« Pas d’école pas d’avenir »

Aux Beaux-Arts, étudiants et personnels se mobilisent contre les coupures budgétaires

Face aux coupures budgétaires aux Beaux-Arts, plusieurs écoles se mobilisent contre le gouvernement et la précarisation de l’enseignement supérieur. Des Assemblées générales ont eu lieu à Toulouse, et le site de Poitiers a été bloqué.

Le Poing Levé

8 décembre 2022

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Une baisse des budgets alloués aux écoles dans la droite lignée des politiques de précarisation de l’enseignement supérieur

Depuis 2016, les Beaux-Arts de France voient un désengagement progressif des fonds publics entraînant des diminutions de postes, les locaux ne sont plus rénovés et les étudiants doivent mener des projets avec toujours moins de moyens. Un abandon conscient aux conséquences graves : l’école de Perpignan a fermé, celle de Valenciennes menace de ne plus recevoir de nouveaux étudiants d’ici deux ans à moins de trouver plus de 400.000 euros avant janvier et partout en France les hypothèses de fermeture planent sur les établissements. Ainsi, un grand nombre d’écoles d’art publiques doivent subir des suppressions de postes, les personnels techniques sont maintenus dans la précarité, les conditions de travail de plus en plus dégradées.

Cette situation est de plus en plus dénoncée. A Toulouse, les étudiants et professeurs ainsi que du personnel à l’isdaT (institut supérieur des arts et du design de Toulouse) se mobilisent depuis une semaine contre la hausse de 40 euros des frais d’inscriptions pour tous les élèves, boursiers ou non, faisant retomber les conséquences des coupures budgétaires sur les étudiants. Ils se sont réunis en assemblée générale à deux reprises ces derniers jours.

Une réponse face aux politiques de précarisation des écoles

À l’EESI (École européenne supérieure de l’image) de Poitiers-Angoulême, les étudiants ont décidé de relever la tête en se mobilisant contre une situation de plus en plus précaire pour les étudiants et les employés de l’établissement suite à l’annonce d’un déficit de 500.000 euros. Le budget alloué par le ministère de la Culture n’a pas augmenté depuis 11 ans. De plus, comme évoqué dans le communiqué de Presse de l’EESI relayé sur leur page Ecole en danger, le non-renouvellement du personnel parti à la retraite ainsi que la possibilité du non-renouvellement des contrats d’enseignants et de techniciens remettent en cause la qualité et les conditions d’étude et de travail pérennes tant pour les étudiants que pour les professeurs et employés. La mobilisation et l’occupation coordonnées des sites de Poitiers et d’ Angoulême par les étudiants ont été accompagnées par un appel à la grève des syndicats enseignants le 7 décembre. Les revendications sont claires : des conditions saines d’enseignement, la préservation de postes de professeurs, des salaires décents pour le personnel technique et éducatif. Comme le dénoncent les étudiants d’Angoulême, l’argent ne manque pas dans les caisses de l’État. Il suffit de voir les investissements massifs dans la police aux dépens de l’éducation, de la culture et des services essentiels comme la santé. 

La situation des écoles d’art publiques s’inscrit dans un contexte plus vaste d’attaques du gouvernement contre l’enseignement supérieur public notamment au travers de la loi LPR et de ParcourSup lancée lors du dernier quinquennat Macron. Une offensive qui s’accentue aujourd’hui par une sélection accrue dans l’enseignement supérieur avec l’instauration de la réforme des lycées professionnels et le désir du gouvernement de rendre l’accès aux universités toujours plus sélectif et élitiste. 

Face à ces attaques, l’importance des liens des mouvements étudiants avec les professeurs et le personnel est un enjeu majeur des mobilisations pour obtenir le rapport de force nécessaire à la mise en place de moyens conséquents pour les écoles d’art publiques et l’ensemble des établissements de l’enseignement supérieur.


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