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Culture

Après un mois et demi de grève, les salariés du centre Pompidou continuent de lutter à Paris

Depuis un mois et demi, les travailleurs du centre Pompidou sont en grève pour les salaires et le maintien de leur poste. Ce matin, ils ont tenu une nouvelle assemblée générale pour organiser la suite du mouvement.

Simon Derrerof

4 décembre 2023

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Après un mois et demi de grève, les salariés du centre Pompidou continuent de lutter à Paris

Depuis plus d’un mois et demi les travailleurs du centre Pompidou sont en grève après un préavis déposé par l’intersyndicale CFDT, CGT, FO, SUD et UNSA. Alors que le centre Pompidou doit fermer ses portes à l’été 2025, pour une durée d’au moins cinq ans, pour des travaux de rénovation et de désamiantage du bâtiment, les travailleurs souhaitent obtenir des garanties sur la préservation des emplois ainsi que sur leur non-externalisation. Ils revendiquent également l’ouverture d’un centre pendant la durée des travaux, pour continuer à assurer les missions du centre Pompidou.

Depuis l’annonce de cette fermeture en 2021, et face au refus octroyé aux personnels et aux organisations syndicales par la direction du site de donner des garanties sur leurs revendications, les travailleurs du centre Pompidou – agents de surveillance, agents d’accueil, conférenciers - ont décidé de se mettre en grève.

Une grève qui a ensuite été rejointe en solidarité par les travailleurs de la BPI, le 23 novembre dernier, comme nous le raconte un vacataire : « On a rejoint la grève des titulaires autour de nos revendications qui tournent aussi autour des questions de précarité, on est payé au SMIC et le dimanche uniquement avec 30% supplémentaire. On a décidé d’inclure nos revendications et de rejoindre la mobilisation autour de nos conditions de travail et de salaires. On a un statut hybride, un statut de vacataire malgré un statut de contractuel et malgré nos qualifications » explique-t-il.

Et d’ajouter : « On a aussi décidé de mettre beaucoup en avant la question des violences sexistes et sexuelles, qui sont très mal gérées par la direction. On est obligé de se débrouiller un peu seul face à des usagers qui peuvent avoir des comportements compliqués. La direction refuse de prendre au sérieux et d’établir un véritable protocole sur le sujet alors que des vacataires à l’accueil subissent régulièrement des actes sexistes et que plusieurs cas d’agressions sexuelles ont été rapporté ».

Après 1 mois et demi de lutte, les grévistes sont déterminés à ne pas lâcher

Une situation que nous évoquions déjà dans nos colonnes et qui n’a pas évolué depuis, qui pousse les travailleurs de la BPI et du centre Pompidou à tenir la grève après plus de trois semaines de conflits. Ce lundi matin, encore deux assemblées générales se sont déroulées pour discuter de la suite du mouvement. Plus de cent travailleurs du centre Pompidou se sont regroupés pour discuter des suites de la mobilisation avant d’envoyer des délégués à l’assemblée générale des travailleurs de la BPI.

Après plus d’un mois et demi de grève, les discussions tournent autour des moyens pour gagner face à la stratégie de statu quo et de pourrissement mis en place par la direction. En effet, depuis le 21 novembre dernier, aucune avancée n’a eu lieu dans les discussions de négociation. Une direction qui, comme le rappelle un gréviste en AG, commence à externaliser certaines activités avec des entreprises extérieures pour tenter de casser la grève.

Les grévistes ont également rappelé leur volonté à continuer leur lutte pour le service public et à gagner sur l’ensemble de leurs revendications face au protocole proposé par la direction qui donne des gages sur la préservation des statuts et des éléments de rémunération, tout en écartant une garantie sur les effectifs ou encore le remplacement des départs à la retraite.

Après plusieurs semaines de grève et alors que l’issue de conflit dépendra de la capacité des grévistes à tenir et à rester unis, il est essentiel de soutenir les grévistes en participant notamment à leur caisse de grève ou encore en se rendant aux rassemblements appelés par les grévistes.

Face au mépris de la direction, c’est aussi la capacité des travailleurs à durcir le conflit, en s’organisant et en décidant de la suite de la grève dans les assemblées générales, qui permettra d’obtenir la victoire. En ce sens, le lien entre les différents services et les différents statuts sont essentiels afin de construire un mouvement coordonné pour gagner. Face aux attaques du gouvernement contre le service public et contre les conditions de travail, il est nécessaire de soutenir les travailleurs qui s’élèvent contre la détérioration de leur service et contre leur précarisation.


    
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