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Casse de l'école publique

1000 élèves et 60 postes en moins : une cité scolaire occupée par le personnel contre la fermeture

Les travailleur.se.s de la cité scolaire Jacques Decour (9ème arrondissement de Paris) sont mobilisé.es depuis qu'iels ont appris par surprise ce 13 décembre la fermeture du collège à la rentrée 2025. En réaction, plusieurs dizaines d’entre eux ont occupé l’établissement lundi soir.

Andrea Desideri

17 janvier

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1000 élèves et 60 postes en moins : une cité scolaire occupée par le personnel contre la fermeture

Mardi matin, pendant que la ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques Amélie Oudéa-Castéra se faisait siffler lors de son déplacement à l’école publique Littré, où elle n’a scolarisé son aîné seulement six mois en petite section de maternelle, le personnel de la cité scolaire Jacques Decour (9ème arrondissement) se réveillait dans l’établissement qu’iels ont décidé d’occuper.

Une occupation qui visait à dénoncer la fermeture de la cité scolaire prévue pour la rentrée 2025. « Personne ne pensait qu’ils allaient annoncer la fermeture. Quand on l’a appris le soir du Conseil d’Administration, puis le lendemain pour le reste de l’équipe, on était sous le choc. On nous a dit qu’il faudrait 1000 élèves en moins en 2025 et que ça ferait 60 postes en moins sur les 160. Même les élèves étaient anéantis, ils venaient nous voir en pleurant » raconte un membre du personnel pour Révolution Permanente. Un résultat direct de la politique de casse de l’éducation poursuivie par le rectorat, qui pendant que la nouvelle ministre accuse les enseignants de ne pas assurer toutes leurs heures de remplacement, ferme des dizaines de classe par an, voire même des établissements entiers, comme c’est le cas de la cité Decour.

« On nous dit que c’est une fermeture pour travaux mais ils ne sont même pas justifiés : il n’y a pas de comité de travaux, ni de dossier, on ne sait même pas quand ils vont commencer ! On sait bien qu’il s’agit d’une manœuvre politique : le rectorat est dans une stratégie de fermeture systématique, justifiée par des baisses démographiques alors qu’il y a plein de classes saturées. Nous ici on a des classes à 35 ! » poursuit-il. « Dès qu’on a appris la nouvelle, on a immédiatement débrayé et on a fait une Assemblée Générale avec le personnel pour s’organiser, en communiquant avec les agents ou en allant à la rencontre des parents d’élèves ».

Une première Assemblée Générale, construite avec l’ensemble des travailleur.se.s de l’établissement ainsi qu’avec celles et ceux sur qui la fermeture du collège va retomber. Suite à une première journée de grève très suivie avant les vacances, le personnel a acté en Assemblée Générale l’occupation de l’établissement à la rentrée ainsi que de nouvelles dates de grèves face à l’absence de réponse de celles et ceux qui orchestrent cette fermeture. Suite à l’occupation, une délégation a été reçue mardi matin au ministère.

Et les membres du personnel mobilisé, qui enseignent dans l’établissement parfois depuis 25 ans, dénoncent une politique qui va s’abattre sur les élèves les plus précaires :« Avec la fermeture de cet établissement, c’est un dispositif U.L.I.S. (Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire ), un UPE2A pour les élèves non francophones ainsi qu’une section internationale chinoise, une des trois seules de Paris, qui va fermer ».

Alors que la ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques se paye le luxe de scolariser ses enfants dans des établissements privés sous contrat largement dotés par les subventions de l’État, dans lesquels ils ne peuvent que « se sentir bien » grâce aux moyens dont ils bénéficient, il est urgent que les travailleur.euse.s de l’Éducation dénoncent cette école à deux vitesses. Une perspective que défend le personnel de Decour qui compte profiter de la grève appelée par les directions syndicales du secteur le 1er février pour poursuivre son combat pour garder ses locaux, ses enseignements et ses emplois. Cette journée de mobilisation doit servir de point d’appui pour construire une mouvement de l’ensemble du secteur, contre la casse de l’école et pour des conditions de vie plus dignes – un combat à lier à celui contre la loi Immigration qui va toucher nombre de personnels de l’éducation, de familles et d’élèves.

Pour soutenir le personnel de la Cité Scolaire Jacques Lacour, signez leur pétition ici !


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