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8 mars à Buenos Aires : une mobilisation féministe massive contre Milei et son gouvernement

Ce 8 mars, des dizaines de milliers de femmes ont manifesté dans toute l'Argentine et ont rempli les rues qui entourent le Congrès National à Buenos Aires. Une première mobilisation du mouvement féministe organisée depuis l'élection de Javier Milei.

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8 mars à Buenos Aires : une mobilisation féministe massive contre Milei et son gouvernement

En Argentine, pour la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour la première marche féministe sous le gouvernement Milei. Le contexte politique exige en effet une réponse forte. Après la mobilisation du 24 janvier dans le cadre de la grève générale contre Milei et son plan de guerre sociale, il s’agit de la deuxième manifestation de masse contre le gouvernement, cette fois-ci pour exprimer les revendications du mouvement féministe et son rejet des politiques austéritaires.

En seulement trois mois, Milei a lancé un plan d’ajustement qui se traduit par une augmentation de la pauvreté et de la faim, une réduction des salaires, des pensions et des allocations, avec des conséquences particulièrement importantes pour les femmes, qui sont en première ligne de la précarité. La mobilisation se tenait alors que les gouverneurs des différentes provinces rencontraient Nicolás Posse et Guillermo Francos [respectivement chef de Cabinet et Ministre de l’Intérieur de Milei] à la Casa Rosada, le siège du gouvernement national. Dans le même temps, Milei est disposé à attaquer les droits des femmes, comme il l’a exprimé dans son discours à l’école Cardenal Copello, s’élevant une fois de plus contre le droit à l’avortement. Une attitude également illustrée par la menace d’interdire la grève des fonctionnaires, ou encore par le barricadement du Congrès par la police lors du rassemblement du 8 mars.

La mobilisation a eu lieu dans différentes villes du pays, et a été massive à Neuquén, Mar del Plata, Mendoza, Córdoba et Salta. Dans la ville de Buenos Aires, les femmes des assemblées de quartiers de toute l’agglomération, qui s’étaient organisées contre les attaques de Milei et pour faire tomber la loi Omnibus, ont participé aux manifestations. Ont également manifesté les travailleuses en lutte contre les licenciements et les fermetures d’entreprises : on peut notamment citer l’agence Télam, une entreprise de GPS sous-traitante des Aerolíneas Argentina dont les travailleuses s’organisent contre les licenciements et les tentatives de privatisation, ainsi que les travailleuses de l’Institut national du cinéma et des arts audiovisuels (INCAA) qui sont également ciblées par des licenciements.

Les travailleuses de la santé, qui font face aux coupes budgétaires dans les hôpitaux et aux baisses de salaires, se sont également mobilisées, animant par ailleurs le Poste de Santé et de Soin, un collectif visant à accompagner les manifestations et à venir en aide aux manifestants réprimés. Les enseignants ont également participé avec leurs propres mots d’ordre, contre les atteintes à leur droit de grève et de manifestation, alors que le budget de l’éducation publique est en train d’être amputé.

La marche était organisée par de nombreuses organisations du mouvement féministe, telles que la Campagne Nationale pour le Droit à l’Avortement et le Collectif Ni Una Menos, des organisations de défense des droits de l’homme, des partis politiques et des organisations sociales.

Dans différentes assemblées, les suites à donner à cette journée ont été discutées. Les secteurs qui participent aux assemblées de quartier, les travailleuses en lutte et les organisations de gauche ont proposé que les centrales syndicales appellent à une nouvelle grève générale et à un plan de bataille contre les mesures d’austérité mises en œuvre par Milei et les gouverneurs.

Dans le même sens, la gauche a encouragé une mobilisation indépendante du gouvernement et des partis, depuis l’avenue du 9 juillet jusqu’au Congrès National, avec le slogan « À bas le plan de Milei et du FMI ! CGT et CTA : grève et plan de lutte ! L’avortement légal se défend dans la rue », interpellant les organisations syndicales argentines.

Myriam Bregman, dirigeante de Pan y Rosas [collectif frère de Du Pain et des Roses en Argentine] et députée nationale du Frente de Izquierda [Front de Gauche] a souligné l’importance de cette marche du 8 mars dans la bataille contre les plans de Milei et les menaces qui planent contre les droits des femmes et des LGBT. «  Ce que nous avons vu aujourd’hui, c’est que lorsque nous descendons dans la rue, nous sommes invincibles, nous avons une force énorme. Lorsque nous disons que les organisations syndicales doivent appeler à un plan de lutte, nous parlons de cela, que toute la force dont nous disposons doit s’exprimer, pour empêcher les licenciements chez GPS, pour empêcher les attaques chez Acindar, tout ce qui s’est passé ces derniers jours », a-t-elle déclaré. Elle a également dénoncé les manoeuvres des dirigeants politiques qui se présentent comme des « opposants », soulignant que pendant que les gouverneurs se trouvaient à la Casa Rosada, les femmes se trouvaient sur la place.


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