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Guerre du Yémen

Yémen : le plus haut responsable politique des Houthi tué

Le chef politique des houthis, Saleh Al-Sammad, a été tué dans une frappe aérienne de la coalition menée par l’Arabie Saoudite et soutenue par la France et les Etats-Unis. La mort de Saleh Al-Hamad pourrait être le plus gros revers politique pour les houthis depuis le début de la guerre en mars 2015.

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Crédits photo : Mohammed HUWAIS / AFP

Ce lundi, le Conseil Politique Suprême des houthis a annoncé la mort du président Saleh Al-Sammad lors de la frappe aérienne de la coalition qui a eu lieu jeudi 19 avril sur la province de Hoideia, dans l’ouest du pays. L’assassinat du président, qui avait parfois manifesté sa volonté d’entente avec les États-Unis et la possibilité de partager le pouvoir avec les différentes factions politiques, est un fort revers pour les houthis et montre que la coalition arabe, menée par l’Arabie Saoudite et soutenue par la France et les États-Unis, est fermement décidée à continuer cette guerre brutale et à intensifier encore plus ses offensives.

Face à ce fait, le Conseil politique, outre le deuil national de trois jours, a désigné Mahid Mohammad Hussein Al-Mashad comme le successeur du président assassiné. En effet cette nomination, comme affirme le Courrier International, reflète « une consolidation de la ligne dure » et un renforcement « des éléments plus militaristes au sein du mouvement Houthi ». Comme a déjà déclaré Abdel Malek Al-Houthi, le leader religieux des houthis, « ce crime ne brisera pas la volonté de notre peuple » et « l’attaque ne restera pas sans réponse ». Les houthis, chiites d’obédience zaïdite soutenus par l’Iran et la Russie, combattent depuis mars 2015 les forces pro-gouvernementales soutenues par la coalition arabe menée par l’Arabie Saoudite et soutenue par la France et les États-Unis.

Dans ce contexte-là, bien que l’assassinat d’Al-Sammad ait été un coup dur pour les milices chiites des houthis, rien n’indique que la fin de cette guerre soit proche. Au contraire, il est probable que ce fait soit le début d’une nouvelle escalade dans une guerre qui dure depuis 2015 et qui a déjà fait plus de 10.000 morts, dont 60% de civils, et un nombre inconnu de disparus ; d’une guerre qui a aussi provoqué une grave épidémie de choléra faisant 2.000 morts, et qui menace la population yéménite d’une grave famine.

Face à ces faits, si les médias nationaux ignorent ce conflit depuis son début, c’est que l’État français y a d’énormes intérêts. En effet, l’hexagone est une pièce fondamentale de la coalition militaire arabe en étant un des plus gros fournisseurs d’armes de l’Arabie Saoudite : depuis 2012 la France a fourni la monarchie pétrolière d’équipements militaires pour plus de 7 milliards d’euros.

Le Yemen, par sa localisation géographique, joue un rôle fondamental dans le contrôle du détroit de Bab el-Mandeb. Ce détroit reliant la mer Rouge au golfe d’Aden dans l’océan Indien, est la porte d’accès au canal de Suez et par conséquence un des points centraux du commerce mondial maritime, notamment du commerce de pétrole venant des pays producteurs comme l’Arabie Saoudite.

Dans un moment où l’hégémonie mondiale des États-Unis est en recul, l’assassinat du président Saleh Al Sammad reflète la volonté de la coalition de s’imposer coûte que coûte sur ce territoire.


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