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Venezuela : licencié pour s’être plaint de son salaire sur Facebook !

Wuillis, travaillant depuis douze ans au Métro de Caracas, s’est simplement plaint sur Facebook que le prix du détergent pour son uniforme soit supérieur à son salaire bimensuel. Le président de l’entreprise l’a licencié sur le champ.

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Il s’appelle Wuillis Rodríguez, il est père d’une petite fille de cinq ans et travaille depuis douze ans dans le métro de la capitale vénézuélienne, Caracas. Le 7 janvier dernier, il veut acheter du détergent Ace pour nettoyer son uniforme de travail. Il lui en coûte 195 000 bolívars, soit davantage que son salaire bimensuel de 135 000 bolívars. Légitimement révolté, il l’écrit sur Facebook et appelle à valoriser davantage le talent des travailleurs.

Moins d’une semaine plus tard, le 12 janvier, il reçoit une lettre de licenciement du président de son entreprise publique, Metro de Caracas, le général major César Ramón Vega González, sans appliquer les délais convenus dans le droit du travail en utilisant l’article 20 de la « loi contre la haine, pour la cohabitation pacifique et la tolérance », censé combattre les tentatives insurrectionnelles de l’opposition conservatrice mais utilisée également contre les classes populaires. Wuillis Rodríguez appelait depuis sa page Facebook à un rassemblement de soutien lundi 15 janvier à 10 h à la station de métro La Hoyada.

Cette décision s’inscrit dans le contexte d’un ordre patronal particulièrement répressif que le gouvernement de Nicolás Maduro impose au Metro de Caracas. Après avoir refusé plusieurs listes d’opposants aux élections syndicales, les soutiens du gouvernement ont exclu le 7 décembre dernier deux dirigeants syndicaux élus démocratiquement par les syndiqués, Deillily Rodríguez et Jairo Colmenares. Le 8 janvier dernier, les travailleurs qui appelaient à la grève ont eu pour seule réponse des fausses promesses et des menaces de faire intervenir le SEBIN, le service de renseignement, contre ceux qui arrêtaient effectivement le travail.

Nicolás Maduro affame sa population par une crise économique d’une extrême gravité conjuguant hyperinflation qui détruit les salaires et dollars subventionnés aux grandes entreprises, crise dans laquelle le gouvernement a une responsabilité majeure. Le voilà maintenant qui licencie par l’intermédiaire de l’un de ses généraux tout puissant, un travailleur qui ose se plaindre de cette situation. Que sa principale opposition soit un ramassis de possédants soumis aux volontés des États-Unis, ne donne pas à Nicolás Maduro le droit de traiter des travailleurs de la sorte. Nous défendons le droit des travailleurs d’exprimer leur malaise dans une situation économique catastrophique où leur pouvoir d’achat est réduit à néant.

Le licenciement de Wuillis Rodríguez fait réfléchir aux prises de positions des hypocrites de tout bord : face aux élites européennes qui versent de grandes larmes de crocodiles sur le sort de l’opposition vénézuélienne mais dont les patrons agissent exactement de la même manière en Europe et face également aux militants révolutionnaires qui veulent soutenir Nicolás Maduro à tout prix malgré la répression au nom de l’anti-impérialisme de façade qu’il professe. Á ceux-là, nous nous adressons fraternellement. Comment, chers camarades, pouvez-vous soutenir là-bas les pratiques que vous dénoncez ici ? Ni en France, ni au Venezuela, ni nulle part, le simple fait de s’exprimer sur les réseaux sociaux ne devrait être un prétexte pour le patronat de persécution et de licenciement sommaire.


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