Crédits photo : Kevin.B
Encore une augmentation des prix à Tisséo
Le 3 mai, la direction de Tisséo a annoncé une nouvelle hausse des prix des tickets et autres abonnements qui prendra effet le premier juillet. L’abonnement étudiant non-boursier est la formule la plus impactée. Il passera ainsi de 112 à 133€ annuellement, soit une augmentation d’environ 18%. Le carnet de 10 tickets connaîtra une hausse de 2% pour passer à 15,10€ et l’abonnement annuel standard subira quant à lui une augmentation de l’ordre de 3% pour atteindre les 568,40 € par an ou 47,30€ par mois. D’autres formules (abonnement 7 et 30 jours, ticket journée ...) connaîtront également une augmentation de l’ordre de 2 à 3%.
Ces augmentations font suite à celle de septembre 2022, où les utilisateurs avaient déjà dû encaisser une hausse de 2% de leurs tickets. L’introduction d’un critère de revenu sur les tarifs pour les personnes atteintes d’un handicap, les retraités et les demandeurs d’emploi avait permis à la direction de maquiller une hausse générale de ces tarifs. Comme le rapportait La Dépèche : « [celle-ci] se traduit par des hausses plus ou moins fortes pour tous les usagers de ces catégories à l’exception des plus modestes qui bénéficient toujours de la gratuité ».
Dans le même temps, la direction attaque les salaires
Alors que l’inflation frappe toute la population, ces augmentations sur un service indispensable à la vie d’une bonne partie des habitants de l’agglomération toulousaine sont d’autant plus insupportables qu’elles sont doublées d’attaques contre les salaires des travailleurs de l’entreprise. La direction cherche en effet à mettre fin à la « clause de sauvegarde ». Une clause qui permettait jusqu’à maintenant une atténuation des effets de l’inflation en garantissant une revalorisation annuelle des salaires.
En réalité, comme le soulignait un conducteur de bus dans nos colones : « la clause de sauvegarde avait été obtenue en contrepartie du gel du point d’indice. Si les salaires sont réajustés en fonction de l’inflation, ces derniers ne progressent pas ». La clause sert donc à maintenir partiellement un certain niveau de salaire réel, mais en contrepartie, il n’y a pas d’augmentation des salaires au-dessus de l’inflation.
Malgré tout, cette mesure partielle reste un acquis important d’autant plus dans une période inflationniste. La direction de Tisséo veut la supprimer, prétextant qu’elle n’aurait pas les moyens de payer ces augmentations de salaires. Aussi, le message derrière ces attaques conjointes est clair. Pour la direction de Tisséo, ce sont les travailleurs des transports et les utilisateurs du service qui doivent payer la crise par une baisse de leurs salaires d’un côté et une augmentation des tarifs de l’autre.
Pour les salaires et contre l’augmentation des prix, développer et soutenir la grève des travailleurs de Tisséo
Sur la question des salaires, les travailleurs de Tisséo refusent cette attaque par une mobilisation historique dans l’entreprise. Ainsi, le 11 mars, la grève extrêmement suivie a paralysé bus, trams, mais également le métro pour la première fois depuis 1992. Des centaines de salariés ont envahi le siège de l’entreprise, et ont pu constater tout le mépris de la direction, qui les a qualifiés de « honte du service public » en raison de leur lutte. Le 18 mars, 70% des travailleurs se sont remis en grève et ont organisé un rassemblement place du Capitole auquel de nombreux soutiens ont participé . « Ça fait plaisir car la direction nous dit qu’on emmerde tout le monde en arrêtant les transports, alors qu’en fait on se bat pour tout le monde », expliquait ainsi un gréviste.
Concernant l’augmentation des prix, la solidarité des usagers avec la grève des travailleurs de Tisséo reste la meilleure facon de s’opposer à la hausse des tarifs. Alors que 52% des toulousains affirment que les transports sont trop chers selon une enquête Moovit réalisé en juin 2022, il y a un enjeu central à défendre la gratuité des transports public pour toutes et tous pour lutter face à l’inflation, mais aussi dans une perspective écologique.
La bataille que mènent les travailleurs de Tisséo pour les salaires, peut devenir un exemple à suivre pour de nombreux secteurs qui subissent actuellement l’inflation, malgré le refus de l’intersyndicale nationale de prendre en charge cette question dans le mouvement contre la réforme des retraites.C’est cette dynamique de soutien aux grévistes de Tisséo, constatée le 18 mars, qu’il faut amplifier en se rendant nombreux à la manifestation appelée par les grévistes jeudi 11 mai à 11h au départ de Compans Cafarelli.
