Alors que les manifestations en soutien à la Palestine se multiplient partout dans le monde, des milliers d’étudiants et lycéens de l’État Espagnol sont sortis dans la rue, jeudi dernier, en solidarité avec la Palestine. A Madrid, Barcelone, Bilbao ou encore Zaragosse, une « grève étudiante » a été organisée à l’appel des syndicats étudiants, pour dénoncer les crimes de l’État d’Israël et les bombardements incessants à Gaza.

Manifestaciones de estudiantes en solidaridad con el pueblo palestino y contra el Estado genocida de Israel y sus colaboradores en el Estado Español, Europa y EEUU.

Obreros y estudiantes por el pueblo palestino. pic.twitter.com/auySHswZNH

— Contracorriente #OrganizarLaRabia (@contr4corrient) October 26, 2023

Dans les cortèges, les manifestants expriment leur solidarité avec Gaza, chantent pour une Palestine libre et dénoncent la complicité du gouvernement de Pedro Sanchez avec l’État d’Israël. « Gouvernement progressiste est hypocrite et raciste ! » entonnent les étudiants et lycéens mobilisés. Pour cause, le gouvernement du PSOE (Parti Socialiste Ouvrier Espagnol) avec à sa tête Pedro Sanchez s’est joint au discours des puissances impérialistes occidentales du « droit d’Israël à se défendre » et maintient des accords politiques, commerciaux et militaires avec l’État d’Israël. En effet, sur les vingts dernières années, les gouvernements successifs de l’État Espagnol ont vendu 139 millions d’euros d’armes et équipements de défense à Israël.

Dans le gouvernement de coalition, des voix se sont exprimées pour critiquer l’occupation israélienne, à l’image de la ministre du Travail Yolanda Diaz ou du parti politique Podemos, dont la dirigeante Ione Belarra dénonçait il y a quelques jours le « génocide organisé » par Israël. Des critiques de forme, qu’ils assènent tout en continuant à faire parti dans le gouvernement et qui n’ont aucune conséquences sur la politique de l’État qui maintient son soutien financier et militaire à l’État d’Israël.

C’est en ce sens qu’intervenait Edith, militante à Contracorriente (organisation-sœur du Poing Levé) et lycéenne à Madrid dans la manifestation : « Nous sommes ici pour dénoncer la complicité des gouvernements, de l’Union Européenne, des États-Unis, qui financent et arment l’État d’Israël qui massacre des Palestiniens ».

TENEMOS QUE CONSTRUIR UN MOVIMIENTO ESTUDIANTIL CONTRA EL IMPERIALISMO, CONTRA EL SIONISMO Y POR LA SOLIDARIDAD CON EL PUEBLO PALESTINO pic.twitter.com/GcGuNYcniU

— Pan y Rosas Madrid (@panyrosasmad) October 26, 2023

Une véritable démonstration de rue de la jeunesse, qui s’ancre dans une dynamique de mobilisation en solidarité avec la Palestine dans les universités du pays. Sur différents campus en effet, des comités de soutien ont été impulsés contre les bombardements à Gaza.

Sur le campus de Géographie et d’Histoire de l’université de Barcelone, des militants de Contracorriente et du réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun ont impulsé un collectif de soutien. A Madrid également, un comité de soutien à la Palestine à été crée dans l’université de Somosaguas, où étudiants et professeurs de l’université ont échangé à propos des massacres que subissent les Palestiniens.

Dans l’université Complutense à Madrid, les étudiants mobilisés ont notamment dénoncé le rôle joué par les directions universitaires, qui ont organisé cette année des entretiens avec des représentants de l’État d’Israël. Et pour cause, le conseil social de l’université accueille en son sein des représentants des entreprises comme Repsol, qui exploitent le pétrole sur le territoire colonial d’Israël, participant ainsi au pillage du peuple palestinien. On y retrouve également des représentants des banques Santander et BBVA, les principaux investisseurs dans l’armement, dans l’État Espagnol.

Dans plusieurs facs du pays, ces comités permettent ainsi de structurer, à la base, étudiants, lycéens et personnel qui veulent faire entendre une voix alternative, anti-impérialiste, à la politique sioniste du gouvernement. Depuis leur lancement, les comités ont joué un rôle pour déployer la créativité des étudiants, qui ont organisé des projections, des expositions photos, des débats et des discussions afin de faire vivre et amplifier le soutien à la Palestine, et ont permis par la suite de convoquer la journée de mobilisation du 26 octobre, où plusieurs milliers de jeunes ont pris la rue.

A partager partout !! A Madrid, débrayage dans les facs en solidarité avec Palestine !! C’est ça la jeunesse qu’on veut https://t.co/kCOp7d2qKz

— Alberta (@Alberta_Nur) October 20, 2023

La mobilisation étudiante et lycéenne dans l’État Espagnol montre la voie à suivre pour amplifier le mouvement de soutien au peuple palestinien, en indépendance des fervents défenseurs de l’État colonial d’Israël que sont les gouvernements « progressistes ». Partout dans le monde, la jeunesse est en première ligne des manifestations de solidarité avec la Palestine. Aux États-Unis, des milliers d’étudiants d’Harvard sont mobilisés tandis qu’en France le soutien commence également à se structurer sur les universités. Une mobilisation qu’il s’agit d’étendre, à l’image de l’organisation des lycéens et étudiants de l’État Espagnol, pour construire un mouvement étudiant qui renoue avec la tradition de lutte contre l’impérialisme.