Mercredi matin, cinquante travailleurs de la multinationale Airbus, ainsi que la section syndicale CGT du même centre, se sont mobilisés dans l’usine de Getafe (Madrid) en solidarité avec le peuple palestinien, en criant : « Israël assassine, Airbus sponsorise ». L’usine Airbus de Getafe dispose de 840 000 m2 de terrain et de 325 000 m2 de bâtiments et d’infrastructures, ce qui en fait la plus grande installation aéronautique d’Espagne, avec plus de 5 000 travailleurs directs.
Elle se consacre à la fabrication et à l’assemblage de pièces d’avions commerciaux, avions destinés à l’armée espagnole et à d’autres armées étrangères. Les salariés ont manifesté autour des installations de l’usine avec une banderole : « Les travailleurs d’Airbus avec le peuple palestinien, non à la vente d’armes à l’État d’Israël ! ».
Les travailleurs de la section syndicale CGT d’AirBus Getafe ont l’habitude de faire des déclarations internationalistes contre les livraisons d’armes. C’est ce qu’ils ont fait en juillet 2022, en adhérant à un communiqué de la CGT face à la guerre en Ukraine, qui affirmait : « les visées impérialistes de la Russie ne sont pas les nôtres, pas plus que les prétentions expansionnistes de l’OTAN, des États-Unis et de leurs alliés ».
Quelques jours plus tôt, les dockers de Barcelone décidaient de bloquer toute activité liée à l’envoi d’armes à l’État génocidaire d’Israël. A l’international d’autres dockers, notamment en Belgique, ont également déclaré leur refus de participer au transport d’équipements militaires vers la Palestine.
En Espagne, les travailleurs de la santé de l’hôpital 12 de Octubre ont aussi mené une action de soutien au peuple palestinien, portée par le syndicat MATS. De même, des centaines de médecins, d’infirmières et de travailleurs de la santé de Saragosse militent une pétition en soutien aux travailleurs de la santé à Gaza et au peuple palestinien.
Et cela quand bien même en Espagne, les syndicats majoritaires n’ont que timidement soutenu la Palestine. Ce qui a notamment suscité l’indignation des travailleurs, c’est la rencontre de Pepe Álvarez, leader de l’UGT, avec l’ambassadeur d’Israël.
Des initiatives similaires commencent à voir le jour parmi les enseignants et les travailleurs d’autres pays. Combien de milliers de Palestiniens devront encore être tués avant que les grands syndicats rompent avec leur passivité, prennent position contre les livraisons d’armes, organisent des assemblées, appellent à des grèves et à des manifestations de masse ? Une question dont la résolution est plus que jamais une urgence.
