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Militarisme en Europe

Face au militarisme du gouvernement de « gauche » espagnol, il faut un mouvement anti-guerre !

Alors que la révélation récente de la transformation du port de Maó en port d’escale pour les navires de l'OTAN a fait scandale récemment, le CRT espagnol appelle à construire un mouvement anti-guerre contre l’escalade militariste du gouvernement PSOE-Sumar.

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Face au militarisme du gouvernement de « gauche » espagnol, il faut un mouvement anti-guerre !

Le gouvernement du PSOE et de Sumar poursuit son escalade militariste, en phase avec la dynamique de l’ensemble des gouvernements de l’UE. Dernier épisode en date, celui-ci a décidé de faire de la base navale de Maó, sur l’île de Minorque, un nouveau « port d’escale » pour les navires de l’OTAN lors de leurs missions en Méditerranée. Le port minorquin s’ajouterait ainsi aux deux bases de l’Alliance sur le territoire espagnol, Rota et Carthagène.

Ce soutien logistique augmente les ressources pour les interventions et les manœuvres impérialistes, comme celles qui ont déjà lieu au large des côtes de la Somalie et de la mer Rouge pour défendre les navires de pêche et les navires marchands européens et israéliens ; les déploiements dans le cadre de la guerre par procuration de l’OTAN contre la Russie ; ou encore le déploiement de navires à proximité des côtes palestiniennes, comme celui mené par les États-Unis depuis novembre dernier avec la collaboration de deux frégates espagnoles, à titre de protection préventive d’Israël contre d’éventuelles représailles de la part d’États tiers face au génocide en cours.

L’engagement du gouvernement de coalition dans l’offensive impérialiste européenne et américaine est total. A la récente décision concernant le port minorquin s’ajoute le déploiement de jusqu’à 1 700 soldats pour diverses missions en Europe de l’Est et de 600 au Sud-Liban, qui protègent les arrières d’Israël à sa frontière nord. Des décisions qui accompagnent les augmentations historiques des dépenses de défense, déjà approuvées dans le budget 2023 du gouvernement PSOE-Unidas Podemos et poursuivies récemment, ou les récentes réunions de Sánchez à la Moncloa [résidence du président, NdT] avec les représentants de l’industrie nationale de l’armement pour définir la participation de l’Espagne aux plans visant à transformer l’UE en une puissance militaire.

Sa politique militariste et sa politique aux frontières met à nu la réalité du prétendu « progressisme ». En lien étroit avec les tendances guerrières, le gouvernement de Sánchez, avec celui d’extrême-droite de Meloni, a été parmi les principaux architectes du nouveau Pacte européen sur l’immigration, qui constitue une attaque sans précédent contre le droit d’asile. Le gouvernement espagnol de centre-gauche met ainsi en œuvre une grande partie de l’agenda de la droite et de l’extrême droite, en défense des intérêts de l’impérialisme européen.

Les engagements aux côtés du gouvernement de Podemos, dans un premier temps, et du PCE, d’IU et de Sumar, toujours en cours, ont été fondamentaux pour permettre à cette politique impérialiste d’avancer sans véritable opposition dans les rues. Les directions bureaucratiques des CCOO et de l’UGT ont également contribué de manière décisive sur ce terrain. Il s’agit là d’un phénomène sans précédent en Espagne, où il existait historiquement une forte tradition de rejet des interventions militaires impérialistes et de la collaboration avec la structure militaire de l’Alliance atlantique. Une tradition de lutte qui a été rompue par la subordination totale des directions politiques et syndicales réformistes à l’agenda du parti qui nous a fait entrer dans l’OTAN, le PSOE.

Aujourd’hui, des forces politiques qui ont fait du mot d’ordre « non à l’OTAN » un élément fondateur comptent des ministres au sein d’un gouvernement de l’OTAN. D’autres forces qui s’opposent aujourd’hui à ce cours atlantiste, comme Podemos, faisaient il y a encore quelques mois partie de ce même gouvernement et proposaient de se taire en échange d’un ministère. Pendant des années, leur discours a été que le mot d’ordre « Non à l’OTAN » appartenait au passé. C’est pourquoi ils ont supprimé toute référence à l’OTAN dans leur programme électoral, choisi parmi leurs candidats aux législatives un ancien général de l’OTAN - Julio Rodríguez, responsable du bombardement de la Libye en 2011 - et présenté le budget militariste 2023 comme un budget qui faisait « payer les riches ».

Face à cette claudication historique de la gauche réformiste, et alors que les tendances au militarisme et à la guerre se répandent en Europe, il est nécessaire de raviver les meilleures traditions d’opposition à l’OTAN et au militarisme de l’impérialisme espagnol. La gauche anticapitaliste, aux côtés des mouvements antimilitaristes, des syndicats combatifs, de la base militante des principaux syndicats, des organisations de jeunesse et de l’ensemble des mouvements sociaux, doit mettre sur pied un grand mouvement contre le réarmement impérialiste et l’escalade militariste du gouvernement espagnol, du PP et de Vox. Un mouvement qui doit notamment lutter pour empêcher la cession du port de Maó à l’OTAN, pour la fermeture de toutes les bases de l’Alliance atlantique, pour mettre fin aux budgets militaristes et pour exiger le retrait de toutes les troupes espagnoles à l’étranger.


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