×

Palestine

Barcelone, Berlin, Amsterdam... : le mouvement étudiant pro-Palestine s’étend en Europe

Après plusieurs semaines de mobilisation étudiante aux États-Unis, et face à l’offensive israélienne sur Rafah, le soutien à la Palestine se développe dans de nombreuses universités en Europe. En réponse, les gouvernements opèrent un saut dans la criminalisation du mouvement.

Facebook Twitter
Audio
Barcelone, Berlin, Amsterdam... : le mouvement étudiant pro-Palestine s'étend en Europe

Crédit photo : La Izquierda Diario

Alors qu’Israël franchit une nouvelle étape dans son projet génocidaire avec l’offensive contre Rafah, la mobilisation étudiante de soutien à la Palestine progresse dans les universités d’Europe.

Dans l’État Espagnol, l’Université de Valence entame ce jeudi 9 mai son 11ème jour de mobilisation. Premier campus mobilisé contre le génocide en cours à Gaza sur le territoire, et l’un des premiers en Europe, le mouvement étudiant, qui revendique un cessez-le-feu immédiat et la fin des partenariats avec les universités israéliennes ainsi qu’avec toutes les entreprises espagnoles qui entretiennent des relations avec l’État d’Israël, a reçu le soutien de nombreux syndicats et collectifs pro-Palestine.

Même son de cloche du côté de Madrid, où le 7 mai, des centaines d’étudiants ont déferlé dans la rue pour dénoncer l’offensive à Rafah. L’occasion pour les manifestants de dénoncer l’utilisation de la « loi bâillon » pour criminaliser et réprimer le mouvement de solidarité avec la Palestine, qui n’est pas sans rappeler en France la multiplications des convocations pour « apologie du terrorisme » des soutiens du peuple palestinien.

A l’université de Barcelone, les étudiants ayant installé un campement sur le campus le 7 mai défendent les mêmes revendications : « Nous espérons que les directions universitaires ne vont pas agir comme elles l’ont fait ailleurs dans le monde. Et nous revendiquons la fin des partenariats avec l’État d’Israël » explique ainsi Pablo Castilla, militant à Contra Corriente (organisation sœur de Révolution Permanente). Sous la pression de la mobilisation étudiante et du rassemblement qui avait lieu pendant le conseil de l’université, la présidence a approuvé ce jeudi une motion appelant à un « positionnement urgent de l’Université de Barcelone sur le génocide et une interruption des liens académiques et économiques avec l’État sioniste »..

 Au total, dans l’État Espagnol, la mobilisation étudiante contre le génocide à Gaza s’est déployé dans une douzaine de villes. Comme le rapporte la Izquierda Diario, le mouvement devrait encore s’étendre puisque les universités de Séville, Grenade, Malaga ou encore Alicante ont l’intention de rejoindre la mobilisation dans les jours à venir.

En Allemagne, les universités de Münster ou encore de Brême sont également mobilisées en soutien à la Palestine. A Berlin, une centaine d’étudiants de la Freien Universität ont tenté d’occuper leur campus ce mardi 7 mai, en défendant notamment « la reconnaissance et le renforcement de l’étude de l’histoire coloniale allemande ». En réponse, la présidence de l’université a immédiatement fat appel à la police qui a violemment expulsé les manifestants et a procédé à de nombreuses interpellations..

Quelques jours plus tôt, la ministre fédérale de l’Education avait appelé les universités à agir fermement contre le prétendu « antisémitisme » des manifestations pro-palestiniennes. Une rhétorique qui vise à criminaliser les mobilisations étudiantes, partagée par la ministre de l’Enseignement Supérieur française Sylvie Retailleau, qui a récemment sommé les présidences d’université à utiliser « l’étendue la plus complète de leurs pouvoirs » contre les étudiants et annoncé poursuivre en justice les étudiants interpellés à la fac de la Sorbonne mardi 7 mai.

La mobilisation étudiante gagne aussi les universités du Royaume-Uni. L’université de Warwick est occupée depuis le 26 avril, et a entraîné avec elle les facs de Newcastle, Manchester, Cambridge, Oxford, ou encore Edimbourg où plusieurs étudiants ont annoncé entamer une grève de la faim jusqu’à l’obtention d’un cessez-le-feu. Aux Pays-Bas, les étudiants mobilisés de l’Université d’Amsterdam ont eux aussi été violemment réprimés par la police, qui a utilisé un bulldozer pour détruire les barricades et a violenté de nombreux étudiants à coup de matraque et de gaz lacrymogènes. 125 personnes ont été interpellées, et l’université a ensuite été bouclée à l’aide de clôtures métalliques.

Le mouvement continue à se développer dans toutes les universités d’Europe, notamment à Helsinki en Finlande, à Copenhague au Danemark où une quarantaine de tentes ont été déployées dans l’université, ou encore à Vienne où la police a interpellé une dizaine de manifestants pro-Palestine. En Suisse également, depuis la semaine dernière, des bâtiments des universités de Genève, Zurich ou Lausanne sont occupés par des étudiants. En Belgique, l’occupation d’un bâtiment de l’Université Libre de Bruxelles se poursuit malgré les provocations de militants sionistes.

Le mouvement étudiant de solidarité avec la Palestine s’étend bel et bien partout en Europe. Lieux symboliques qui ravivent le souvenir du mouvement contre la guerre du Vietnam, les universités cristallisent désormais la dénonciation de la complicité des États impérialistes dans le génocide en cours à Gaza. Par la dénonciation des partenariats et relations qu’entretiennent les universités avec l’État d’Israël et les entreprises qui le soutiennent, les étudiants mobilisés montrent aux yeux du monde comment leurs universités participent à la militarisation, à la production d’armes et au financement de l’armée israélienne.

En réponse, les gouvernements européens accentuent la répression et la criminalisation des étudiants mobilisés, par crainte d’une extension du mouvement en dehors des murs de l’université. Face à la tentative de muselage de la solidarité avec Gaza, il s’agit au contraire d’élargir le mouvement à l’ensemble des lieux d’études mais également au monde du travail, pour mettre un stop à l’offensive autoritaire à l’œuvre partout en Europe et défendre le droit de soutenir la Palestine au moment où le génocide pourrait s’accélérer.


Facebook Twitter
Pourquoi le vote du dégel du corps électoral a fait exploser la colère du peuple kanak ?

Pourquoi le vote du dégel du corps électoral a fait exploser la colère du peuple kanak ?

Le massacre de la grotte d'Ouvéa

Le massacre de la grotte d’Ouvéa


Tortures, humiliations, amputations… : CNN révèle l'horreur d'un camp de détention de Palestiniens

Tortures, humiliations, amputations… : CNN révèle l’horreur d’un camp de détention de Palestiniens

Kanaky : après l'adoption de la loi coloniale, l'État réprime la révolte dans le sang

Kanaky : après l’adoption de la loi coloniale, l’État réprime la révolte dans le sang

Interdiction de TikTok en Kanaky : une censure grave pour empêcher la mobilisation

Interdiction de TikTok en Kanaky : une censure grave pour empêcher la mobilisation

Tarifs douaniers records : Joe Biden intensifie l'offensive contre la Chine avant les élections

Tarifs douaniers records : Joe Biden intensifie l’offensive contre la Chine avant les élections

État d'urgence, armée, réseaux sociaux coupés : face à la répression coloniale, soutien au peuple kanak !

État d’urgence, armée, réseaux sociaux coupés : face à la répression coloniale, soutien au peuple kanak !

États-Unis : où en est le mouvement de solidarité avec la Palestine ?

États-Unis : où en est le mouvement de solidarité avec la Palestine ?